André Breton : biographie de l'écrivain surréaliste auteur de Nadja

André Breton : biographie de l'écrivain surréaliste auteur de Nadja BIOGRAPHIE ANDRE BRETON - Écrivain et poète français, André Breton est l'un des fondateur du surréalisme. Auteur de "Nadja" et de "L'Amour fou", André Breton a également été membre du parti communiste français.

Biographie courte de André Breton - Né le 19 février 1896 à Tinchebray (France), issu de la petite bourgeoisie parisienne, André Breton se destine à la médecine à laquelle il consacre ses études dès 1913. Cependant, dès sa jeunesse, il se passionne pour la poésie, notamment celle de Stéphane Mallarmé et Paul Valéry. Il entre en contact avec ce dernier dès 1914. Un an plus tard, alors que la guerre fait rage, Breton est déclaré "bon pour le service" et doit faire ses classes. Si ces études lui permettent au départ d’échapper aux tranchées, elles ne lui interdisent pas la vue des horreurs. Affecté aux services de santé, André Breton travaille à l’hôpital de Nantes avant de rejoindre un centre de neurologie, puis le front en tant que brancardier. Entre-temps, il a fait la rencontre de Jacques Vaché, un soldat convalescent passionné de littérature qui le tourne vers de nouvelles influences littéraires telles qu’Arthur RimbaudAlfred Jarry ou Guillaume Apollinaire. Mais la médecine a également ouvert son esprit aux travaux de Sigmund Freud. Breton rencontrera d’ailleurs le neurologue viennois en 1921. "Dérèglement des sens", pataphysique et inconscient : les influences majeures de Breton sont déjà là.

André Breton et le parti communiste

A la fin de la guerre, Breton rencontre Philippe Soupault et Louis Aragon. Ils fondent la revue Littérature en 1919. Toutefois, alors que la revue Révolution surréaliste commence sa parution en 1924, Breton se brouille progressivement avec ses compagnons. Après Tzara, c'est au tour de Soupault ou encore de Desnos de s'éloigner de Breton en 1927. Entré au Parti communiste, le "Pape du surréalisme" fait rentrer le communisme dans ses théories, modifiant ainsi les enjeux du surréalisme. Cela lui vaut le pamphlet collectif "Un cadavre", rédigé par ses anciens amis. Désireux de "transformer le monde" et de "changer la vie", André Breton s'engage politiquement au-delà de l'écriture. Cependant, le PC ne prend pas véritablement au sérieux les ambitions des surréalistes. En 1935, Breton quitte les institutions, mais pas les idées. En 1938, il rencontre d'ailleurs Trotski et écrit Pour un art révolutionnaire indépendant. Entre temps, il a publié une de ces œuvres majeures : L'Amour fou. Exilé à New-York à partir de 1941, André Breton rejoint la France en 1946 et prend part aux débats houleux entre existentialistes, surréalistes et humanistes. Jusqu'à sa mort le 28 septembre 1966 à Paris (France), il défend fermement le surréalisme qu'il continue à mettre en oeuvre.

Les poèmes d'André Breton

Admiratif des œuvres de poètes tels que Valéry ou Mallarmé, André Breton se tourne très jeune vers la poésie. D'abord étudiant en médecine, il fréquente Apollinaire, Aragon, Éluard, lit Freud et Lautréamont, et s'affirme comme le théoricien du mouvement surréaliste. Son premier recueil poétique intitulé Mont de Piété paraît en 1919. La même année, sort Les Champs magnétiques composé en mai et juin 1919 avec Philippe Soupault. Il considère alors ce recueil poétique comme le "premier ouvrage surréaliste" celui-ci étant caractérisé par un mode d'écriture automatique dans lequel n'interviennent ni la conscience ni la volonté. Quelque année plus tard, cette écriture automatique donne naissance à Clair de terre, recueil poétique publié le 15 novembre 1923. Sept ans après Le Manifeste du Surréalisme (1924), André Breton publie Union libre un poème qui pose les principes de la poésie surréaliste : célébration de l'amour, primauté de l'imagination sur la raison, écriture automatique, exploration de l'inconscient, André Breton y revendique une libre association des mots pour faire place à une nouvelle langue.

Nadja d'André Breton

En octobre 1926, au hasard des rues de Paris, Breton fait la rencontre de Léona Delcourt, une jeune femme énigmatique se faisant appeler Nadja. C'est un personnage qui semble hors de la réalité. Elle erre dans les rues de Paris sans but, et son nom n'est même pas le sien. André et Nadja passent ensemble une semaine d'errance, de fascination, de passion. Cependant cette relation sera de courte durée puisque quatre mois plus tard, cette dernière tombant dans la folie est internée. Breton qui dans le même temps, doit faire face aux tensions intervenues au sein du groupe surréaliste et entre ce dernier et le parti communiste affronte une période douloureuse de sa vie. Quelques mois après son internement, pour exorciser ce traumatisme, Breton s'isole dans un manoir normand, pour écrire le récit de cette rencontre. Dans ce récit autobiographique Breton se livre sur les mystérieuses possibilités que le hasard peut introduire dans la vie quotidienne. Nadja est aux yeux de Breton une sorte de symbole vivant de ce qu'il conçoit du Surréalisme, elle est symbole de l'amour, d'une exaltation de la vie.

L'Amour fou d'André Breton

Entre 1934 et 1936, toujours centré sur une problématique autobiographique et la découverte du "hasard objectif", André Breton écrit L'Amour fou, un récit qu'il publie en 1937. De la même manière que pour Nadja, Breton fait ici le récit des expériences vécues, et des coïncidences qui lui font rencontrer Jacqueline Lamba, sa future femme. S'exprimant sur l'amour, Breton explore sa vision de la passion qu'il nomme "amour fou" à travers des fantasmagories, des instants vécus et des réflexions sur le hasard. Selon lui, l'amour doit être fou comme tout véritable amour, c'est-à-dire libre, révolutionnaire, scandaleux, irréductible à toute règle sociale, toute loi rationnelle : autrement dit surréaliste.

La naissance du surréalisme

A la fin de la guerre, Breton rencontre Philippe Soupault et Louis Aragon. Ils fondent la revue Littérature en 1919. Depuis 1917 et malgré la censure, ils parviennent à être en contact avec le mouvement Dada de Zurich. Un de ces initiateurs, Tristan Tzara, les rejoint d’ailleurs en 1920. Cette même année, la première œuvre majeure du surréalisme est publiée : Les champs magnétiques. Signé par Breton et Soupault, le livre est le fruit de la méthode que ces derniers nomment "l’écriture automatique". Ce procédé consiste à écrire au fil de sa voix intérieure, sans contrôle de l'esprit, et encore moins de la pensée. Il s'agit de laisser les mots se présenter d'eux mêmes, au fil de la plume et de l'improbable sans s'arrêter, puis de découvrir le résultat. Ce principe devient celui de l’école "surréaliste" que Breton théorise en 1924 dans son Manifeste du surréalisme. Tout au long des années 1920, Breton s’impose comme le chef de file du mouvement et publie notamment Clair de terre et Nadja.

André Breton : dates clés

19 février 1896 : Naissance d'André Breton
André Breton naît le 19 février 1896, dans l'Orne. Il incorpore le mouvement dadaïste avant de rompre avec ce dernier, en même temps que son ami Paul Eluard. Il devient le théoricien du surréalisme qu'il analyse et définit dans son "Manifestes du surréalisme". Il adhère au parti communiste puis s'en éloigne comme Aragon. Parti aux Etats-Unis lors de la Seconde Guerre mondiale, il revient à Paris pour reformer le cercle des surréalistes. Il meurt en 1966.
1920 : L'oeuvre "Champs magnétiques" est publiée
L'une des premières œuvres entièrement surréalistes est publiée par les auteurs André Breton, Louis Aragon et Philippe Soupault dans un recueil intitulé "Champ magnétiques".  Publié dans la revue "Littérature", périodique qu'ils ont fondé peu de temps auparavant, ces textes courts sont dénués de signification proprement dite. La volonté des auteurs est ainsi de respecter les règles syntaxiques tout en se libérant des contraintes.
14 novembre 1925 : Exposition collective d'artistes surréalistes dans la capitale
Une exposition collective de peintres surréalistes a lieu pour la première fois au sein de la galerie Loeb à Paris. L’événement est à l'initiative d'André Breton, fondateur du mouvement surréaliste et le poète Robert Desnos. Des artistes comme Man Ray, Juan Miro, Paul Klee, Max Ernst et Pablo Picasso y présentent leurs œuvres au grand public. 
1929 : Rupture entre Breton et Queneau
Alors que Raymond Queneau fréquentait assidûment les artistes surréalistes et participait à leurs travaux, ce dernier décide de se détourner du groupe parisien et de rompre son amitié avec André Breton. Ne lui permettant pas d'approfondir ses considérations littéraires, il juge en effet le mouvement surréaliste beaucoup trop artificiel.
1937 : André Breton publie L'Amour fou
28 septembre 1966 : mort d'André Breton
Jusqu'à sa mort Breton défend fermement le surréalisme qu'il continue à mettre en oeuvre.

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