Julian Assange (WikiLeaks) : héros ou violeur ? L'affaire rebondit

Julian Assange (WikiLeaks) : héros ou violeur ? L'affaire rebondit ASSANGE - La fin de l'asile politique a tout changé. Le cofondateur de WikiLeaks doit à nouveau faire face à de nombreuses accusations, au Royaume-Uni, aux Etats-Unis et en Suède.

L'essentiel
  • L'Equateur a décidé de mettre un terme à l'asile politique accordé à Julian Assange. Le co-fondateur de WikiLeaks a donc été arrêté par la police britannique, à l'ambassade équatorienne de Londres. Il a été interpellé ce jeudi et jugé dans la journée pour ne pas s'être présenté à la justice britannique en 2010 et d'avoir violé les conditions de sa liberté sous caution au Royaume-Uni 
  • Désormais, Julian Assange attend, en détention, une audience décisive. Le 2 mai, la justice britannique tranchera sur la demande d'extradition formulée par les Etats-Unis il y a quelques semaines.
  • Les Etats-Unis veulent juger Julian Assange pour les documents confidentiels américains qu'il a rendus publics en 2010. La justice américaine l'a pour l'heure inculpé pour "piratage informatique" et pour avoir aidé l'ex-analyste du renseignement Chelsea Manning. Il encourt pour cela 5 ans de prison.
  • Par ailleurs, la femme qui accuse Julian Assange de viol en Suède a fait savoir qu'elle allait réactiver sa plainte auprès de la justice et réclamer l'extradition du journaliste en Suède.
En direct

16:37 - Fin du direct - Un "proche" d'Assange arrêté en Equateur

La ministre de l'Intérieur équatorienne, Maria Paulo Romo, a fait savoir qu'une personne "proche" de Julian Assange avait été interpellée hier. Elle est accusée d'avoir "collaboré aux tentatives de déstabilisation du gouvernement" du président Lenin Moreno. Son nom n'a pas été dévoilé, on sait qu'elle comptait prendre un avion pour le Japon quand elle a été arrêtée par la police. La ministre a ajouté que ce collaborateur du site WikiLeaks "travaillait de manière proche" avec Ricardo Patiño, ancien ministre des Affaires étrangères équatorien.

14:52 - L’ex-président équatorien très dur avec Lenin Moreno

Rafael Correa qualifie dans un communiqué Lenin Moreno de "plus grand traître de l’histoire latino-américaine", parlant même de "crime que l'humanité n'oubliera jamais". Et d'ajouter sur son compte Twitter : "Cela met la vie d’Assange en danger et humilie l’Equateur. Jour de deuil mondial".

14:30 - Pour WikiLeaks l'arrestation de Julian Assange est "illégale"

WikiLeaks a réagi à l'arrestation de Julian Assange via un communiqué de presse. "Cet homme est un fils, un père, un frère. Il a été récompensé par des douzaines de prix de journalisme. Il est nommé chaque année pour le Prix Nobel de la Paix depuis 2010. Des acteurs puissants, dont la CIA, s’activent à le déshumaniser, à le délégitimer, et à l’emprisonner", a écrit le site dont Julian Assange est aussi le rédacteur en chef et principal porte-parole. WikiLeaks ajoute que l’Equateur a "illégalement" mis un terme à l’asile politique accordé au journaliste, "en violation de la loi internationale".

11:05 - Le ministre français de la Culture ne se prononce pas sur une offre d'asile à Assange

Et si Julian Assange demandait à la France de lui accordait l'asile ? "La réponse du gouvernement, c'est de faire confiance aux Britanniques sur la façon dont ils vont, avec leur justice, traiter la question de Julian Assange", a fait savoir le ministre de la Culture, Franck Riester ce vendredi 12 avril sur franceinfo. "Ce qui est certain, c’est que dans le présent et dans l’avenir, nous devons, nous, grandes démocraties européennes, s’assurer de la protection des lanceurs d’alerte", a-t-il ajouté, tout en faisant bien savoir que la France n'interférera pas avec la justice britannique.

10:22 - Julian Assange ne sera pas extradé "vers un pays où il pourrait être condamné à mort"

Le président équatorien, Lenin Moreno, a justifié hier le retrait du statut de réfugié politique à Julian Assange, une décision prise "après ses violations répétées des conventions internationales et des protocoles de la vie quotidienne". "J'ai demandé à la Grande-Bretagne la garantie que Julian Assange ne serait pas extradé vers un pays où il pourrait être torturé ou condamné à mort. Le gouvernement britannique me l'a confirmé par écrit", a ajouté le chef de l'Etat équatorien dans une vidéo mise en ligne sur les réseaux sociaux.

09:36 - Un rassemblement pour Julian Assange organisé samedi à Paris

Comme l'a indiqué la lanceuse d'alerte française, Stéphanie Gibaud, un rassemblement est organisé pour le cybermilitant australien à Paris samedi 13 avril, à 18h30. Le rendez-vous est fixé au 80 boulevard Auguste Blanqui, métro 6, stations Glacière ou Corvisart. "Les présidents François Hollande et Emmanuel Macron se devaient d'accueillir et de protéger Assange puisque la liberté d'expression est dans notre Constitution. Honte à nos dirigeants politiques qui disent vouloir protéger les lanceurs d'alerte et l'ont abandonné tout comme nous", a-t-elle réagi.

09:16 - Julian Assange a toujours nié les accusations de viol

Le co-fondateur de WikiLeaks s'est toujours défendu d'avoir agressé la personne qui l'accuse de viol en Suède. Julian Assange assure que ces allégations et les poursuites engagées avaient pour objectif, en 2010, d'aboutir à une extradition aux Etats-Unis.

09:09 - La personne qui accuse Julian Assange de viol demande son extradition en Suède

L'enquête sur les accusations de viol qui cible Julian Assange avait été clôturée, faute d'éléments permettant de faire avancer les investigations. Il n'est désormais pas impossible qu'elle soit rouverte. L'avocate de la plaignante a fait savoir qu’elle allait demander au parquet que Julian Assange soit de nouveau poursuivi dans son pays. "Nous allons tout faire pour que les procureurs rouvrent l’enquête suédoise et qu’Assange soit remis à la Suède et traduit en justice pour viol", a déclaré Elisabeth Massi Fritz à l’Agence France Presse. Rappelons que dans cette affaire, la prescription serait actée en 2020, puisque les faits de viol dont est accusé Julien Assange sont datés de 2010.

Julian Assange arrêté

Le co-fondateur de Wikileaks a été interpellé par les services de la police britannique, à l'ambassade d'Equateur à Londres, jeudi 11 avril 2019. Scotland Yard a justifié cette interpellation en s'appuyant sur un mandat de juin 2012, pour non présentation au tribunal. En se rendant dans l'ambassade d'Equateur, le lanceur d'alerte de Wikileaks avait en effet violé les conditions de sa liberté sous caution au Royaume-Uni. Des éclaircissements juridiques devraient rapidement être transmis, mais pour ce délit, qui lui vaut officiellement son arrestation, Julian Assange risque une peine limitée, allant d'une amende à potentiellement un an de prison.

Julian Assange bientôt en prison ?

Julian Assange risque désormais, à nouveau, d'être extradé en Suède. Julian Assange a été visé par des plaintes pour viol et agression sexuelle dans ce pays. La justice suédoise a demandé en 2012 à l'interroger sur ces accusations, préalable à une éventuelle mise en examen. L'enquête avait été stoppée, compte tenu des éléments insuffisants pour la poursuivre, après l'asile obtenue par Julian Asa,ge, mais elle pourrait être rouverte si celui-ci est de retour en Suède. Il risque alors une mise en examen si les accusations sont étayées et convainquent un juge et plusieurs années de prison si les allégations sont avérées. Dans cette affaire, les faits seront proscrits en 2020. Julian Assange a toujours nié les faits, accusant les Etats-Unis d'avoir fait pression sur la justice suédoise pour que ce dossier aboutisse à son extradition outre-Atlantique.

C'est en effet aux Etats-Unis que Julian Assange risque le plus. Depuis 2010, il fait l'objet d'une enquête concernant la diffusion de documents confidentiels de l'armée américaine par WikiLeaks. Rappelons que Chelsea Manning, qui avait transmis ces documents à WikiLeaks avait été condamnée en 2013 en cour martiale à trente-cinq ans de prison, avant que sa peine ne soit commuée par Barack Obama et qu'elle soit libérée en 2017. Il y a deux ans, CNN assurait, citant des sources bien informées et anonymes, que les Etats-Unis préparaient une procédure pour inculper Julian Assange. S'il y a un mandat d'arrêt américain, il pourrait être directement extradé aux-Etats-Unis.

Wikileaks : ce que le site avait révélé sur la France

Julian Assange, biographie express

Julian Paul Assange est un informaticien et cybermilitant australien né à Townsville le 3 juillet 1971. Après des études d'informatique, il travaille à la conception de plusieurs logiciels libres. En décembre 2006, il lance le site Wikileaks, qui souhaite s'imposer comme un organe de renseignement transparent divulguant des documents qui peuvent témoigner de réalités sociales et politiques classées au secret d'État. Le site publie au cours de son existence près de quatre cent mille documents relatifs aux opérations de l'armée américaine en Irak, aux agissements des dictatures africaines et des compagnies offshore russes. Cela lui vaut d'entrer dans le cercle de soixante-huit personnes les plus influentes du monde pour le magazine Forbes en 2010 et d'être élu personnalité de l'année par Time la même année.

Peu de temps après, des comptes bancaires liés à Wikileaks sont bloqués par la justice américaine. De plus une plainte pour viol et agression est déposée par deux femmes en Suède. Un mandat d'arrêt contre Julian Assange est lancé le 30 novembre 2010 et il est arrêté à Londres le 7 décembre et libéré sous caution neuf jours plus tard. En juin 2012, il demande l'asile politique en Équateur et se réfugie l'ambassade d'Équateur à Londres. La fondation de Wikileaks a déjà fait l'objet du film Le Cinquième Pouvoir avec Benedict Cumberbatch.

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