Sarah Knafo : Eric Zemmour en dit (un peu) plus sur sa "compagne"

Sarah Knafo : Eric Zemmour en dit (un peu) plus sur sa "compagne" KNAFO. Les spéculations sur la vie privée d'Eric Zemmour ont pris fin mercredi 12 janvier 2022. Le candidat à la présidentielle a annoncé publiquement être en couple avec sa conseillère Sarah Knafo. Le duo faisait l'objet de nombreuses rumeurs depuis des mois.

[Mis à jour le 13 janvier 2022 à 17h00] Fin des rumeurs. Mercredi 12 janvier 2022, Eric Zemmour a officialisé sa relation avec sa conseillère Sarah Knafo, objet de nombreuses rumeurs depuis plusieurs mois. Les journaux people avaient dévoilé plusieurs clichés de ce qui s'apparentait à un couple caché. Le candidat à l'élection présidentielle a finalement dévoilé sans détour la nouvelle nature de sa relation avec la jeune énarque de 28 ans. "C'est ma collaboratrice et c'est ma compagne", a-t-il répondu à Bruce Toussaint qui lui posait la question lors d'une interview accordée à BFM TV. Le polémiste met ainsi fin aux nombreuses rumeurs qui ont alimenté son début de campagne présidentielle et fait la Une à plusieurs reprises des magazines. Si elle joue un rôle prédominant dans la quête élyséenne du candidat -"il n'y aurait pas eu de campagne sans Sarah Knafo"-, Eric Zemmour a toutefois rapidement évacué le sujet, ajoutant simplement : "il n'y a pas de Première dame dans les institutions de la Ve République, donc les gens n'ont pas à savoir. Ma vie privée, c'est ma vie privée".

Véritable éminence grise de celui qui fut journaliste au Figaro, l'ex-employée de la Cour des comptes, désormais en disponibilité régente presque tout depuis l'entrée de son désormais conjoint sur la scène politique, au point parfois d'exaspérer dans sa propre équipe, d'autant qu'elle n'a pas de rôle officiellement déclaré dans l'organigramme politique du candidat. Pour autant, lors du premier meeting d'Eric Zemmour à Villepinte (Seine-Saint-Denis) le 5 décembre 2021, Antoine Diers, en charge de la communication, avait lancé à la tribune : "Il y a celle qui est à l'origine de tout. Celle qui a eu la conviction avant nous tous qu'Eric devait devenir notre prochain président [...] Brillante, élégante, tout le temps en train de réfléchir au coup d'après, avec une capacité de travail absolument bluffante. J'aimerais que tous ensemble nous puissions applaudir Sarah Knafo. Bravo et merci pour tout Sarah".

Des rumeurs de grossesse de Sarah Knafo dans Closer

Si désormais, Eric Zemmour ne pourra plus faire valoir son droit à la vie privée sur la nature de la relation qu'il entretient avec Sarah Knafo, il doit aussi composer avec des indiscrétions, des allégations et des rumeurs qui vont nettement plus loin. Le numéro de Closer en kiosque le vendredi 26 novembre 2021 annonçait ainsi sans détour une grossesse de la conseillère politique, allant jusqu'à affirmer qu'Eric Zemmour était le père de l'enfant. "Éric Zemmour : il va être papa en 2022 !", titrait le magazine en couverture, sur une photo du polémiste et de Sarah Knafo tout sourire. Closer annonçait même une naissance prévue en mai 2022, "au lendemain du second tour de la présidentielle". "L'essayiste qui accueillera donc un quatrième enfant, n'est toujours pas divorcé de la maman de ses premiers", jugeait bon d'ajouter la publication, déjà remarquée pour l'affaire Hollande-Gayet en 2014. 

Si rien ne permet toujours de prendre ces allégations au sérieux aujourd'hui, Closer a vivement défendu son "scoop" après la publication de l'article sur Sarah Knafo. "On n'a pas balancé cette information n'importe comment, on l'a vérifiée. Il y avait une rumeur qui courait dans le milieu journalistique et politique depuis quelques jours. On a eu vent de cette rumeur,  (…) on a approché des gens autour du couple Zemmour-Knafo et on a eu confirmation formelle de cette grossesse", a expliqué le rédacteur en chef de Closer, Benjamin Dargent, sur BFMTV. Le Parisien a pour sa part commenté une "rumeur [qui] bruissait dans Tout-Paris, dans le monde politique, dans les rédactions. Une rumeur insistante mais invérifiable".

Sarah Knafo et Eric Zemmour ont en tout cas souhaité empêcher l'article de paraître, assignant la société éditrice de Closer en référé la veille de la publication pour tenter d'interdire la vente du numéro concerné, selon Le Point. Pour les deux principaux intéressés, le magazine était susceptible de porter "atteinte à l'intimité de leur vie privée". La demande sera jugée irrecevable par le tribunal judiciaire de Paris, les avocats d'Eric Zemmour n'ayant pas apporté assez de preuves pour justifier l'arrêt de la publication. Sarah Knafo et Eric Zemmour ont immédiatement réagi en annonçant, vendredi 26 novembre, leur intention de porter plainte contre Closer pour "violation de la vie privée", rapporte BFMTV. "Quoi qu'il arrive, toujours et partout, je défendrai jalousement, férocement, ma vie privée et celle de mes proches. La vie publique, oui. Le voyeurisme, non. Désolé pour les pervers", a commenté Eric Zemmour sur son compte Twitter le même jour.

Des photos de Sarah Knafo et Eric Zemmour dans Paris Match 

Sarah Knafo a été révélée au grand public à travers la Une déjà polémique de Paris Match, le jeudi 23 septembre 2021. Dans l'hebdomadaire paru à l'époque, on découvrait la jeune femme et Eric Zemmour se baigner ensemble, presqu'enlacés, sur une plage de la Seyne-sur-Mer (Var). La photo de paparazzi, digne de celles volées d'ordinaire aux stars de cinéma, a été captée le week-end du 18 septembre, en marge d'un déplacement du polémiste entre Nice et Toulon pour promouvoir son livre "La France n'a pas dit son dernier mot". Le reportage se poursuivait dans les pages intérieures, avec d'autres clichés du polémiste et de sa conseillère en communication. On y voyait entre autres l'ancien chroniqueur de CNews en peignoir avec la jeune femme. Le magazine a même osé des photos d'Eric Zemmour en maillot de bain.

Dans l'article qui accompagnait les clichés, Paris Match présentera Sarah Knafo tour à tour comme "celle qui murmure à l'oreille d'Eric Zemmour", sa "radieuse directrice de campagne" ou encore "la doublure, souriante et collégiale, du sexagénaire peu habitué au fonctionnement collectif". Une "femme de l'ombre" au sens professionnel du terme donc, mais sans doute un peu plus que cela, suggérait très ostensiblement l'hebdomadaire.

Avant la une de Closer sur la prétendue grossesse de Sarah Knafo fin novembre, Paris Match a été suivi par plusieurs magazines people qui ont aussi dévoilé des photos "exclusives" de Sarah Knafo et Eric Zemmour, la plupart du temps volées. Parmi eux, Public a consacré sa couverture au duo dès le vendredi 24 septembre. Disponible uniquement en kiosque, le magazine montrait une photo du polémiste et de la magistrate tout sourire, en train de marcher dans une rue parisienne, en marge d'un "tête-à-tête" dont le duo serait coutumier, "bien après les heures de bureau". Sur son site Internet, Public, détenu par le groupe CMI France du milliardaire tchèque  Daniel Kretinsky (propriétaire de Marianne et au capital du Monde), expliquera que ses photos remontaient au 20 septembre, sur une terrasse parisienne.

Qui est Sarah Knafo, la femme dans l'ombre d'Eric Zemmour ?

Des origines et une vision communes. Née en 1993 aux Pavillons-sous-Bois (93), Sarah Knafo est issue d'une famille juive sépharade et a étudié dans un lycée privé intégré au réseau de l'Alliance israélite universelle. Elle a déjà évoqué ces origines dans un livre du journaliste Alexandre Devecchio ("Les nouveaux enfants du siècle", éditions du Cerf) en 2016 et y voyait déjà une approche commune à celle d'Eric Zemmour. "En tant que Française israélite, je me reconnais dans son parcours d'assimilation et dans son détachement par rapport à l'identité juive. Je suis de confession juive, mais je me sens de culture chrétienne. Chez moi, Charles Péguy est aussi important que la Torah."

Une brillante Enarque. Sarah Knafo est diplômée de l'ENA depuis 2017 et a effectué un bref passage dans des ambassades et dans l'agence de communication Publicis pendant ses études. "C'est une brillante énarque, elle est sortie de la promotion Molière en 2019, et dans la botte, c'est-à-dire dans les premiers postes attribués à la sortie de l'ENA. La "botte" propose toujours le même dilemme aux heureux élus : choisiront ils le Conseil d'État, l'Inspection générale des Finances, le Quai d'Orsay ou la Cour des Comptes pour débuter leur carrière de hauts fonctionnaires ?", écrit l'hebdomadaire Marianne au sujet de ses débuts.

Une éphémère magistrate à la Cour des comptes. Sarah Knafo a opté pour la Cour des comptes. "Elle y a été intronisée magistrate en janvier 2020", explique Louis Hausalter, journaliste à Marianne. Mais sa mission aura tourné court. Elle s'est mise en disponibilité de ce poste en septembre 2021, oeuvrer à la campagne d'Eric Zemmour étant devenu incompatible avec le code de déontologie de l'institution, en charge de contrôler la régularité des comptes publics.

Conseillère de Zemmour depuis 2016. Côté politique, Sarah Knafo a débuté en 2016 aux côté d'Henri Guaino. Mais l'ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, souverainiste convaincu, verra vite ses ambitions personnelles contrariées. C'est donc auprès d'un autre animal politique qu'elle va se faire une place. Il y a a quelques années, alors qu'Eric Zemmour était encore chroniqueur de l'émission "On n'est pas couché", Sarah Knafo organisait des réunions à son domicile, réunissant des personnalités de droite comme Nicolas Dupont-Aignan ou Laurent Wauquiez, tout en tentant "de lui attacher les services de jeunes talents", comme l'explique L'Express. Un rapprochement d'Eric Zemmour et de Marion-Maréchal Le Pen aurait un temps été envisagé.

Mise en avant dans un reportage de BFM TV en juin dernier, Sarah Knafo a été présentée comme "fermement convaincue du destin national" d'Eric Zemmour. Elle estime que la victoire du polémiste dans cette présidentielle 2022 est une vraie possibilité. "Elle y croit beaucoup, elle en parle beaucoup avec lui évidemment", affirme Louis Hausalter. Désormais bras droit de sa campagne, la magistrate accompagne le candidat dans tous ses déplacements.

Geoffroy Lejeune, directeur de la rédaction de Valeurs actuelles, a expliqué dans le livre "Zemmour président, de la fiction à la réalité" (Ring, 2021), l'évolution de la réflexion du polémiste quant à une éventuelle candidature. Il précise, selon un extrait consulté par Le Point : "On a dit qu'il était marabouté par une petite cour et qu'il avait perdu la boule. La raison tenait peut-être à la présence et à l'influence de Sarah Knafo, jeune énarque de 27 ans, conseillère d'Éric et grande ordonnatrice de ce début de campagne." 

Une eurosceptique convaincue. Sarah Knafo, avant d'être diplômée de la prestigieuse école de l'ENA, était élève à Sciences Po. Durant son passage, elle deviendra l'une des fondatrices de de l'association étudiante : "Critique de la raison européenne" (CRE). Cette association avait pour but de défendre des positions souverainistes et eurosceptiques. Dans ce cadre associatif, Sarah Knafo rencontre Hubert Védrine, Jean-Pierre Chevènement, Régis Debray, Alain Finkielkraut ou encore Marie-France Garaud, dont elle serait devenue très proche. C'est également à Sciences Po et en créant cette association qu'elle rencontre et se lie d'amitié avec Henri Guaino, alors député, dont elle est brièvement la collaboratrice parlementaire stagiaire.

Un penchant très jeune vers l'extrême droite. Avant sa rencontre avec Eric Zemmour, Sarah Knafo était déjà proche des idées de l'extrême droite. En 2015, alors qu'elle était une simple adhérente de l'UMP, l'énarque se déclare favorable à la création d'une section étudiante du Front national à Sciences Po. Mais lors de la primaire française de la droite et du centre de 2016, elle devient responsable des "Jeunes avec Henri Guaino", tout en gardant ses idées. Le Monde s'est aussi fait l'écho d'une participation à l'émission Web "Battle de France" qui se voulait "politiquement incorrecte", en partenariat avec le magazine Causeur, et le journaliste Alexandre Devecchio. En 2019, Sarah Knafo organisait également la médiatique "convention de la droite" autour de Marion Maréchal, qui lancera en quelques sortes Eric Zemmour dans la "politique".

L'association Alexandre & Aristote. Très récemment, en 2021, Sarah Knafo a lancé un nouveau projet en fondant avec le romancier Alexandre Galien (auteur de très nombreux romans policiers), l'association "Alexandre & Aristote". L'association vise officiellement à "diffuser la culture en donnant des conseils de lecture personnalisés au travers d'un algorithme d'intelligence artificielle." D'après un article de l'Humanité datant de février 2021, la structure avait réussi à signer un partenariat avec la ville du Blanc-Mesnil, obtenant une subvention de 20 000 euros afin d'acheter 4000 ouvrages répertoriés pour la médiathèque Édouard Glissant. Le hic selon l'Huma : "l'algorithme, qui fonctionne avec une base de 8000 ouvrages, a le cœur très à droite". Interrogée à ce sujet, Sarah Knafo s'était justifiée avec philosophie... "L'influence d'un livre ou d'un auteur peut être capital dans une vie". Dans un article publié en octobre 2021, Le Parisien s'interrogera également sur cette subvention. "Le problème est que, depuis le 17 décembre 2020, date du vote de la subvention, il ne s'est rien passé à la médiathèque, souligne Didier Mignot, l'ancien maire (PCF) du Blanc-Mesnil. "Ni logiciels, ni livres. Et le partenariat avec Alexandre & Aristote semble mort-né. Dès lors, une question : où sont passés les 20 000 euros ? Nous demandons l'arrêt de ce partenariat" expliquera-t-il.

La plate-forme s'est aussi révélée comme une discrète machine politique selon les informations du Monde. Stanislas Rigault, responsable de Génération Z, l'organe de jeunesse militant pour Zemmour, fait partie de l'équipe d'Alexandre & Aristote depuis février. L'association a également pour credo une phrase de De Gaulle, qu'Eric Zemmour cite souvent pour signifier que la conquête du pouvoir passe par la culture : " Au fond des victoires d'Alexandre, on retrouve toujours Aristote.

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