Jacques Villeret : de quoi est mort l'acteur du Dîner de cons ?

Jacques Villeret : de quoi est mort l'acteur du Dîner de cons ? BIOGRAPHIE DE JACQUES VILLERET - Cela fait plus de quinze ans que le comédien du Dîner de cons et de la Soupe aux choux nous a quitté.

[Mis à jour le 14 mai 2020 à 21h00] Cela fait quinze ans que Jacques Villeret nous a quitté. L'acteur révélé tant dans des comédies françaises (La soupe aux choux, Le dîner de cons) que des drames (Effroyables jardins, Les enfants du marais) est décédé le 28 janvier 2005, à Evreux dans l'Eure. Il était alors âgé de 53 ans. Mais de quoi est mort l'acteur ? Ce dernier a succombé des suites d'une hémorragie interne, liée à une maladie hépatique. Ce n'est pas la première fois que le comédien avait des problèmes de santé, puisqu'il avait été hospitalisé cinq ans avant son décès en urgence, annulant par la suite ses représentations théâtrales d'alors.

Des rumeurs suggèrent également que le décès du comédien serait lié à une addiction à l'alcool. Selon son ancienne femme, la comédienne Irina Tarassov dont il s'est séparé après vingt ans de vie commune, Jacques Villeret se serait battu durant de nombreuses années contre l'alcoolisme, selon ce qu'elle écrit dans l'ouvrage Un jour tout ira bien. Cette version est néanmoins contestée par des proches du comédien, notamment sa soeur Ghislaine Villeret. Elle a notamment dénoncé "des mensonges" concernant son frère.

Jeunesse de Jacques Villeret

Né le 6 février 1951 à Tours, Jacques Villeret connaît une enfance heureuse durant laquelle il prend conscience très tôt de son potentiel comique auprès de ses camarades de classe. Il nourrit ainsi le projet de devenir comédien. A l'adolescence, il est marqué par la révélation d'un secret de famille : il découvre que son vrai père n'est pas celui qu'il croit. Il en garde par la suite une profonde blessure.Ses études secondaires achevées, il passe par le Conservatoire de Tours, avant d'intégrer le Conservatoire national. Il y a notamment pour professeur Louis Seigner. Au début des années 1970, il enchaîne les comédies et les vaudevilles au sein de la Compagnie Marcelle Tassancourt.

Sa carrière au cinéma

Ses débuts au cinéma sont marqués par la rencontre de deux réalisateurs qui lui resteront fidèles : Yves Boisset, qui l'engage pour interpréter un appelé de la guerre d'Algérie dans le drame RAS en 1972, et Claude Lelouch, qui le choisit pour une apparition dans Toute une vie (1974).Ce même Claude Lelouch sert de révélateur au comédien en lui offrant deux rôles de premier plan dans Le Bon et les méchants en 1976, puis dans Robert et Robert qui lui vaut un César du Meilleur second rôle masculin en 1979. Fructueuse collaboration : les deux hommes travaillent ensemble sur neuf longs métrages.

Alternant comédies d'auteur (Rien ne va plus de Jean-Michel Ribes, 1979) et films populaires (Bête mais discipliné de Claude Zidi, 1979), Jacques Villeret se construit une image de petit rond amusant et lunaire, assez éloignée de ce qu'il est dans la vie. Il confiera à ce sujet dans la presse : "Je suis perfectionniste au point d'en devenir obsessionnel. Faire du comique, c'est moyennement amusant : si je n'ai pas ce que je veux, si ça ne tombe pas au millimètre, je peux disjoncter et piquer des colères démesurées" (L'Express du 06/11/2003). Il semble n'avoir aucune limite, acceptant d'aller vers le loufoque et la comédie lourde en extra-terrestre dans La Soupe aux choux en 1981 dont l'énorme succès le rend définitivement célèbre. Il n'hésite pas non plus à endosser la peau de personnages de Français moyens un peu bêtes, pleutre et timide dans Circulez y'a rien à voir de Patrice Leconte (1983), exubérant dans Papy fait de la résistance de Jean-Marie Poiré (1983), ou encore idiot du village dans L'Eté en pente douce de Gérard Krawczyck (1987). Jacques Villeret fait également de surprenantes apparitions dans des longs métrages plus hermétiques (Prénom Carmen de Jean-Luc Godard, 1983).

Le César du meilleur acteur pour Le Dîner de cons

L'acteur n'abandonne pas les planches et monte plusieurs one man show, à l'image de La Contrebasse tirée de l'oeuvre de Patrick Süskind en 1990. Sa carrière pâtit de dépressions cycliques qui le poussent vers l'alcool et qui le contraignent parfois à annuler des représentations théâtrales. Après un petit passage à vide cinématographique au milieu des années 90, le comédien revient en fanfare avec Le Dîner de cons, qu'il avait joué précédemment au théâtre, et dont le triomphe relance sa carrière avec en prime un César du meilleur acteur en 1999. Très sollicité, il laisse percer de plus en plus son talent dramatique à l'occasion de films tels que Les Enfants du marais de Jean Becker (1999). Ce réalisateur le dirigera à nouveau sur Un Crime au paradis (2001) et Effroyables jardins (2003). Jacques Villeret enchaîne les succès (Malabar Princess et Vipère au poing en 2004, Iznogoud en 2005), jusqu'aux tournages des Ames grises d'Yves Angelo et de Les Parrains de Frédéric Forestier, son ultime long métrage.

Il meurt d'une hémorragie interne le 28 janvier 2005 à Evreux, à l'âge de 53 ans.

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