"The Fabelmans" : critique, séances, streaming, avis, bande-annonce... Dans "The Fabelmans", Steven Spielberg se plonge dans ses souvenirs d'enfance, de sa découverte du cinéma à la séparation de ses parents.

[Mis à jour le 22 février 2023 à 13h53] Le cinéma de Steven Spielberg a façonné l'imaginaire de nombreux cinéphiles. De Jurassic Park à Indiana Jones, en passant par E.T.Minority Report, Les Dents de la Mer ou encore La Liste de Schindler, le réalisateur de 76 ans a signé certains des plus grands films de ces dernières années et reste l'un des cinéastes les plus prolifiques de sa génération. Pour la première fois, il se raconte : The Fabelmans était LA sortie cinéma du 22 février 2023. Spielberg y revient sur sa construction personnelle de ses 6 à 17 ans, marquée par la lente séparation de ses parents et sa construction de cinéaste fasciné par les images.

Synopsis - Sammy Fabelman grandit dans l'Arizona dans les années 1950 et 1960. Il tombe amoureux du cinéma après avoir découvert The Greatest Show on Earth. Avec sa caméra, le jeune homme commence à créer ses propres films chez lui et rêve de devenir réalisateur. Il découvre alors des secrets familiaux bouleversant, alors qu'il observe le couple que forme ses parents se déliter. Réalisé par Steven Spielberg, le film s'inspire de la jeunesse du cinéaste.

Notre Critique de The Fabelmans

En 2h31, qu'on ne voit presque pas passer, Steven Spielberg nous plonge avec émotion dans ses souvenirs d'enfance. The Fabelmans est, sans l'ombre d'un doute, l'une de ses œuvres les plus personnelles, dans laquelle il exprime tout en justesse et sans jamais tomber dans le pathos : l'antisémitisme qu'il a pu subir à l'adolescence, le rêve américain poursuivi par son père, sa relation avec ses parents et ses sœurs mais, surtout, la douleur d'un enfant qui voit sa famille unie se déliter. Paul Dano (The Batman, Little Miss Sunshine) et Michelle Williams (Dawson, Blue Valentine) incarnent ici les parents Fabelmans et se révèlent touchants de sincérité. Le trublion Seth Rogen est ici étonnant de tendresse et livre peut-être l'une de ses meilleures partitions.

Steven Spielberg raconte son cinéma

Au-delà de la mise à nue personnelle, The Fabelmans est une réelle lettre d'amour au cinéma. Pas une ode à son histoire et à ces films qui ont façonné sa cinéphilie, ou, en tout cas, pas que. Steven Spielberg revient ici sur sa découverte du pouvoir de l'image, la manière dont elle raconte une histoire, la transforme ou dévoile des vérités cachées. Le nom de cette famille, qui évoque directement l'univers de la fable, est ainsi évocateur du propos du film. Pour la première fois, Spielberg décortique son langage de cinéma et ses codes, se dévoilant ainsi comme aucun réalisateur n'avait pu le faire auparavant. Cinéaste de la métaphore visuelle, servi par la superbe bande-originale de John Williams, Spielberg use ici de son talent inégalé de conteur pour nous confronter à notre propre rapport au cinéma. Marcher dans les pas de ce jeune homme qui, on le sait, deviendra l'un des réalisateurs les plus prodigieux de sa génération, n'en est que plus grisant.

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Steven Spielberg a attendu le décès de ses parents pour écrire le film de son enfance. Son père, Arnold Spielberg, est décédé en août 2020, sa mère, Leah Adler, est morte en 2016. L'épidémie mondiale de coronavirus a également été un catalyseur créatif pour le réalisateur : "Tandis que la situation sanitaire empirait, je me demandais ce que je souhaiterais laisser derrière moi et à quelle problématique centrale je voulais absolument m'attaquer", peut-on lire sur Allociné. Il a alors écrit le scénario avec Tony Kushner, dramaturge et écrivain avec lequel il a également pensé Munich, Lincoln et West Side Story.

Les critiques conquises par The Fabelmans

La presse française est dithyrambique au sujet de The Fabelmans. Sur l'agrégateur de critiques Allociné, la note moyenne de la presse est de 4,9/5 pour 41 titres de presse recensés, une note rarement atteinte par les films. Il s'agit d'"un très grand film" pour le média spécialisé Cinemateaser, un long-métrage "déjà inoubliable" pour Elle, "l'un des plus beaux" films de Spielberg pour Le Figaro, un long-métrage "magistral et bouleversant" pour Télérama, ou encore "un magnifique récit autobiographique" selon Le Parisien. Un sans faute, en somme.

Aux Etats-Unis, le film The Fabelmans est également acclamé. L'agrégateur de critiques internationales Rotten Tomatoes a certifié le film "frais", puisqu'il cumule une note de 92% d'avis positifs sur 362 critiques recensées. Du côté du public, c'est également un succès : le long-métrage a reçu 83% de critiques positives des spectateurs sur plus de 1000 avis vérifiés. Cependant, The Fabelmans, qui a d'ailleurs reçu le Golden Globe du meilleur film dramatique et celui de la meilleure réalisation, a été un échec au box-office américain : du 25 novembre 2022 au 2 janvier 2023, le film a cumulé seulement 12,1 millions de dollars de recettes.