David Bowie : biographie de l'extraterrestre de la musique

David Bowie : biographie de l'extraterrestre de la musique En cinquante ans de carrière, David Bowie a marqué la musique mondiale de sa musique et de son style, aussi imprévisible que novateur.

Artiste inclassable, toujours innovateur et excentrique, David Bowie a su toucher plusieurs générations avec ses chansons. En mêlant au rock de nombreuses autres influences musicales comme le folk, l'électro ou le pop-rock, il conserve aujourd’hui encore un succès planétaire, inspirants d'innombrables artistes de plusieurs générations. Un personnage qui se réinvente sans cesse, des concerts mémorables et des chansons devenues cultes... Pendant près de cinquante ans, David Bowie est devenu l'un des artistes les plus connus et les plus emblématiques de la musique internationale. En tout, il a vendu plus de 140 millions d'albums à travers le monde, a été sacré au panthéon de la musique, le Rock and Roll Hall of Fame en 1996 et figure à la 39ème place du Top 100 des "meilleurs artistes de tous les temps" selon le célèbre magazine Rolling Stone. Parallèlement à sa carrière d'auteur, compositeur et interprète, David Bowie s'est également illustré au cinéma. Retour sur un destin hors du commun.

La biographie de David Bowie débute à Londres, le 8 janvier 1947. C'est dans le quartier populaire de Brixton que naît  David Robert Jones. A l’âge de 12 ans, son père Haywood lui offre un saxophone, et rapidement, il découvre la musique de Little Richard, Jimmy Reed et Chuck Berry grâce à son frère Terry. En 1962, il crée son groupe, les Kon-Rads, qui deviendront deux ans plus tard The King Bees pour la sortie d’un premier disque, intitulé "Liza Jane". Puis suivront une douzaine de singles avec différents groupes comme The Manish Boys, The Lower Third ou The Buzz. Mais aucun d’entre eux n’arrive à percer, malgré les talents d’auteur-compositeur-interprète de David Jones. Celui-ci prend d’ailleurs le pseudonyme de David Bowie, à cause du chanteur Davy Jones d’un groupe en vogue, The Monkees. En 1967, il fait ses premiers pas au cinéma pour "Image", un court-métrage de Michael Amstrong.

David Bowie et "Space Oddity"

Puis, David Bowie il rencontre le producteur et bassiste Tony Visconti et enregistre début 1969 "Space Oddity". C'est le premier grand succès de l'artiste, grâce notamment à sa diffusion pendant l'alunissage d'Apollo 11 en 1969. Le morceau renvoie également au films sorti l'année précédente, "2001 : A Space Odyssey". La carrière de David Bowie est lancée. L’année suivante, les deux hommes s'entourent du guitariste Mick Ronson pour sortir l’album "The man who sold the world", sur la pochette duquel Bowie pose déguisé en travesti. Dès ses débuts, il provoque donc les médias, et il continuera à s’inventer des personnages excentriques tout au long de sa carrière, mélangeant les genres, ce qui lui vaudra le surnom de caméléon.

Ainsi, en 1971 sort le disque aux influences glam, "Hunky Dory", avec un David Bowie aux apparences toujours aussi féminines et les cheveux teints en rouge. Puis, début 1972, alors que son épouse Angela Barnett vient de mettre au monde son premier enfant, il déclare être homosexuel. S’en suit l’album "The rise and fall of Ziggy Stardust and the Spiders from Mars", pour lequel Bowie incarne le personnage de Ziggy, rock star androgyne mondialement connue et qui déchaîne les foules à chacun de ses passages sur scènes, notamment lors d’une tournée gigantesque en Angleterre et aux Etats-Unis. Il profite de son succès pour sortir Aladdin Sane avec le pianiste Mike Garson qui l'accompagnera sur plusieurs autres albums. Ce disque fait également un tabac.

David Bowie est Ziggy Stardust

C'est l'une des images que le monde retiendra de David Bowie : celle de Ziggy Stardust, son personnage fictif devenue icône, qui surprend autant qu'il fascine. Son histoire est celle d'un messager humain, doté d'une intelligence extraterrestre, mais qui vit ses dernières années, miné par divers excès. Il délivre sur Terre un message d'amour, de tolérance et de paix, malgré ses démons qui lui coûteront la vie. Avec Ziggy Stardust, David Bowie livre des performances scéniques inoubliables, vêtu de costumes toujours plus extravagants. Le chanteur décide de tuer son personnage le 3 juillet 1973, sur scène, annonçant que la date à l'Hammersmith Odeon, à Londres, serait son dernier concert. Les rumeurs vont bon train et le public, comme les médias, redoutent que David Bowie lui-même ne mette un terme à sa carrière. Heureusement, l'avenir montrera le contraire.

David Bowie en Ziggy Stardust, Londres, 1973 © Ilpo Musto / Rex Featur/REX/SIPA

Retour aux sources

Quand Ziggy Stardust "meurt", le chanteur redevient David Bowie en 1973, au moment où sort l’album Pin Ups dans lequel le chanteur reprend des classiques du rock’n’roll en hommage aux Who, aux Kinks, aux Pink Floyd et même à Jacques Brel avec "Amsterdam". Il décide également de produire d’autres artistes en offrant "Transformer" à Lou Reed, "Raw Power" à Iggy Pop, et "All the young dudes" à Mott The Hoople. Puis David Bowie s’invente un univers futuriste pour le disque rock-soul aux influences disco Diamond Dogs sorti en 1974. Après une tournée aux Etats-Unis qui donne lieu à David Live en 1974, l’artiste se passionne pour la soul et fréquente de nombreux musiciens noirs comme le guitariste Carlos Alomar. Il enregistre alors en 1975, en collaboration avec John Lennon et Luther Vandros, le sensuel Young Americans, dont le titre "Fame" est classé numéro un aux Etats-Unis.

Malgré cette réussite, le chanteur n’est pas très créatif pendant cette période, et il faut attendre 1976 avec le soul-expérimental "Station to station" pour que son originalité resurgisse. C’est à ce moment-là qu’il tourne "The man who fell the earth" de Nick Roeg, dans lequel il joue un extraterrestre, personnage qu’il s’approprie dans la vie, aidé par la cocaïne. A partir de 1977, il part pour Berlin enregistrer une trilogie aux côtés de Brian Eno. "Low", "Heroes" et "Lodger" sont le reflet de son goût pour la musique électronique allemande qui s’oppose à la vague punk du moment. Il devient ainsi l’artiste le plus novateur de son temps, et parvient à séduire un nouveau public. En 1980, David Bowie signe "Scary Monsters… and Super Creeps", dernier chef-d’œuvre d’une époque florissante. Numéro un dans la plupart des pays d’Europe, il comprend le tube "Ashes to ashes" et mêle le réalisme à la dérision.

Comment David Bowie a révolutionné la sexualité

C'est l'un des aspects de sa personnalité et de sa carrière qui a fait couler le plus d'encre : celui de sa sexualité. Très vite, David Bowie brise les tabous. Dès le début des années 70, le chanteur a expliqué être bisexuel, au moment même où il présentait à son public le personnage de Ziggy Stardust, qui n'a cessé de mélanger les genres et d'apparaître toujours plus féminin. "C'est vrai, je suis bisexuel. Mais je ne peux pas nier que j'ai très bien utilisé ce fait. Je suppose que c'est la meilleure chose qui me soit arrivée", expliquait-il au magazine Playboy en 1976. Ses conquêtes présumées font fantasmer la planète entière : on lui prête des relations avec de nombreux artistes, de Tina Tuner à Mick Jagger en passant par Marianne Faithfull, Nina Simone, Ronie Spector, Susan Sarandon, Oona Chaplin ou Amanda Lear.

David Bowie, de la scène au cinéma

Simultanément, Bowie débute une grande carrière de comédien, en donnant la réplique à Marlène Dietrich et Kim Novak dans le film "Just a gigolo" sorti au cinéma en 1979. Puis il joue à Broadway dans la pièce "Elephant Man", un véritable succès, et il interprète son propre rôle en 1981 dans le film "Christiane F." de Ulrich Edel. En 1982, il enchaîne avec les films "The Hunger" de Tony Scott, aux côtés de Catherine Deneuve et Susan Sarandon, et "Merry Christmas Mr Lawrence" de Nagisa Oshima. L’année suivante, l’album Let’s Dance atteint le sommet des ventes grâce aux titres "China girl" et "Modern love", mais surtout grâce à la guitare de Nile Rodgers, qui l’accompagne.

Les cinquante ans du caméléon

Puis, l’inspiration manque peu à peu au chanteur. Il décide donc en 1989 de créer un nouveau groupe de rock, Tin Machine, qui va donner lieu à deux albums éponymes, sans suite. En 1992, il épouse la mannequin Iman, avec qui il aura un enfant, et en 1993, Nile Rodgers l’aide de nouveau à retrouver le succès avec l’album aux sonorités funk, Black tie white noise. Puis c’est Brian Eno qui l’appuie deux ans plus tard pour concocter Outside où fusionnent ses inspirations actuelles et passées. Pour chaque album, le caméléon change d’apparence, et en 1997, il réalise avec Reeves Gabrels le disque Earthling, un mélange subtil de techno, jungle et drum’n’bass.

Cette année-là, il fête ses 50 ans lors d’un concert au Madison Square Garden à New York où l’attendent plus de 15 000 personnes. En 1999 sort l’album Hours, dont la majorité des titres sont enregistrés pour accompagner le jeu vidéo "The Nomad Soul", et dont la chanson "The Pretty Things Are Going to Hell" figure dans la bande originale du film "Stigmata", de Rupert Wainwright. Il est suivi en 2002 par "Heathen" et en 2003 par "Reality", et tous les trois sont produits par Tony Visconti. Enfin, 2003 marque également l’année d’un grand concert organisé à Londres et retransmis en direct dans de nombreuses salles de cinéma dans toute l’Europe. Il est suivi d’une grande tournée mondiale.

Qui est Iman, la femme de David Bowie ?

Dans sa vie, David Bowie a été marié deux fois : sa première épouse est l'actrice américaine Angela Barnett. Le couple se marie le 20 mars 1970, à Bromley, au Royaume-Uni. Ensemble, ils ont un enfant : un fils prénommé Duncan Jones, né le 30 mai 1971. Ce dernier s'est illustré comme réalisateur et est notamment à l'origine de films comme "Moon" en 2009, "Source Code" en 2011 ou "Warcraft : Le Commendement", sorti en 2016. Après le divorce d'Angela Barnett et David Bowie, le 8 février 1980, le chanteur rencontre une mannequin américaine d'origine somalienne, prénommée Iman. Il l'épouse le 24 avril 1992 lors d'une cérémonie privée en Suisse, à Lausanne. Un mariage public aura lieu quelques mois plus tard, le 6 juin. Le couple a une fille, prénommée Alexandria Zahra Jones, née le 15 août 2000. Cette dernière, plutôt discrète dans les médias, vit à New-York.

La mort prématurée de David Bowie

A partir de 2004, le caméléon se fait rare dans le monde de la musique autant que dans celui du cinéma. Il ne remontera sur scène qu'en 2006. Après dix ans d'absence, il revient à la musique en 2013. David Bowie sort un nouvel album intitulé "The Next Day" le jour de son 66ème anniversaire. Il réitère l'expérience le 8 janvier 2016, jour de son 69ème anniversaire avec un dernier album studio : "Blackstar". Deux ans plus tôt, il lui avait été diagnostiqué un cancer du foie. Le chanteur se sait condamné, mais garde le silence sur la maladie qui le ronge. Il décède deux jours après la sortie de son dernier album, le 10 janvier 2016. David Bowie est retrouvé inanimé dans son appartement, à New-York. Selon ses dernières volontés, l'artiste a été incinéré et ses cendres, dispersées sur l'île de Bali.

Une Barbie David Bowie

Cheveux rouges en arrière, combinaison rayée métallisée, épaulettes, bottes rouges et soleil sur le front... Mattel vient de dévoiler sa toute nouvelle Barbie : une poupée à l'effigie du célèbre Ziggy Stardust, alter ego androgyne de David Bowie dans les années 1970. Jeudi 11 juillet 2019, le célèbre fabriquant de jouets a mis en ligne les visuels de sa nouvelle création, qui, même si elle n'est pas encore disponible, affole déjà les fans du chanteur disparu le 10 janvier 2016. La sortie de cet hommage au "caméléon de la pop", Mattel ne l'a pas choisie au hasard : la nouvelle Barbie célèbre en effet les cinquante ans de la parution du single "Space Oddity", le 11 juillet 1969, considéré comme le premier succès de David Bowie. Un morceau sorti un an après le film "2001, l'Odyssée de l'espace", de Stanley Kubrick.

"Pour célébrer deux icônes de la culture pop, Barbie rend hommage au caméléon ultime de la pop (...) pionnier du son, de l'image, d'un chanteur Britannique, auteur-compositeur et acteur, dont les transformations musicales continuent d'influencer et d'inspirer", peut-on lire dans le communiqué de  Mattel, qui partage sur les réseaux sociaux plusieurs visuels de sa poupée Ziggy Stardust, qui devrait rencontrer un franc succès auprès des fans de David Bowie. Ces derniers devront tout de même débourser quelque 50 dollars, soit 44,50 euros, pour s'offrir cette Barbie.

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