Frédéric Leclerc-Imhoff : le journaliste de BFMTV mort en Ukraine, que s'est-il passé ?

Frédéric Leclerc-Imhoff : le journaliste de BFMTV mort en Ukraine, que s'est-il passé ? LECLERC-IMHOFF. Le journaliste français a été tué alors qu'il suivait un convoi humanitaire en Ukraine.

Frédéric Leclerc-Imhoff, journaliste pour BFMTV, a été tué en Ukraine le lundi 30 mai 2022 alors qu'il filmait l'évacuation d'un convoi de civils depuis Severodonetsk, dans l'est du pays. Il était âgé de 32 ans.

Quelques jour après le décès du jeune Français, l'officier de la milice séparatiste russe LPR, Andrey Marochko, a qualifié le journaliste de "mercenaire" qui fournissait des armes et des munitions aux forces armées ukrainiennes auprès de l'agence de presse russe Tass. Le secrétaire général de Reporters sans frontières, Christophe Deloire, a répondu aux déclarations des séparatistes russes sur le journaliste Frédéric Leclerc-Imhoff sur France Inter et dénoncé la stratégie de "désinformation russe [...] au mépris de toute réalité".

Mort de Frédéric Leclerc-Imhoff : que s'est-il passé exactement ?

Selon les autorités ukrainiennes, Frédéric Leclerc-Imhoff est mort alors qu'il se trouvait près de Severodonetsk, dans la région de Louhansk, à l'est de l'Ukraine. Aux côtés de son collègue Maxime Brandstaetter avec qui il travaillait, il devait réaliser un reportage sur l'évacuation de civils via un véhicule blindé. "Des éclats d'obus ont percé le blindage de la voiture, une blessure mortelle au cou a été reçue par un journaliste français accrédité qui faisait des reportages sur l'évacuation", ont annoncé les autorités de la région. "Le journaliste a été tué sur la route entre Lissitchansk et Bakhmout. L'armée russe aurait tiré sur le véhicule d'évacuation où se trouvait le journaliste et le tir a percé le blindage", a ajouté, de son côté, Christophe Deloire, secrétaire général de l'organisation Reporters sans frontières. Maxime Brandstaetter a été légèrement blessé. Quant à la fixeuse du duo (un intermédiaire ou guide dans le pays), Oksana Leuta, elle s'en est sortie indemne.

Mort de Frédéric Leclerc-Imhoff : quelle est la version des séparatistes pro-russes ?

Frédéric Leclerc-Imhoff était un journaliste reporter d'images de BFMTV parti en Ukraine pour couvrir les événements et les combats liés à la guerre qui oppose les Ukrainiens aux Russes. Mais selon les séparatistes pro-russes de la région de Louhansk, les raisons de la présence du journaliste en Ukraine étaient toutes autres, les miliciens avancent que Frédéric Leclerc-Imhoff était un "mercenaire" qui aurait "joué un rôle dans la livraison d'armes et de munitions aux forces armées ukrainiennes" d'après les précisions de l'officier Andrey Marochko à l'agence de presse russe Tass. Le séparatiste ajoute que c'est à cause de sa "complicité" avec les "forces ukrainiennes d'extrême droite" que le journaliste "était voué à une fin aussi triste". Ces déclarations ne trouvent aucun écho. Le secrétaire général de Reporters sans frontières, Christophe Deloire, a dénoncé mardi 31 mai sur France Inter la "désinformation russe [...] au mépris de toute réalité" qui est "une contre-vérité parfaite".

Deux missions en Ukraine pour Frédéric Leclerc-Imhoff

Ce n'était donc pas la première fois que Frédéric Leclerc-Imhoff se rendait en Ukraine pour couvrir le conflit. Mi-avril déjà, il s'était rendu dans le pays en guerre, déjà aux côtés de Maxime Brandstaetter, avec qui il a multiplié les reportages pour BFM TV dans plusieurs villes, telles que Zaporijia, Orikhiv, Mykolaïv ou encore Kherson, à la rencontre des habitants, pour raconter leur quotidien. Le tout, sous le bruit des bombes qui ne cessent de tomber sur le pays. "C'était la deuxième fois que Frédéric partait en Ukraine, à sa demande", a expliqué Marc-Olivier Fogiel, directeur général de BFM TV, ajoutant que "la rédaction est en deuil ce soir."De son côté, la ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna, s'est dite "profondément attristée et choquée par la mort de notre compatriote." "La France exige qu'une enquête transparente s'engage dans les meilleurs délais pour faire toute la lumière sur les circonstances de ce drame", a ajouté la nouvelle locataire du Quai d'Orsay, qui a indiqué s'être "entretenue avec le gouverneur de Louhansk et [avoir] demandé une enquête au Président Zelensky, qui m'ont assurée de leur aide et soutien." Emmanuel Macron avait confirmé son décès quelques instants avant la chaîne, partageant "la peine de la famille, des proches et des confrères de Frédéric Leclerc-Imhoff, à qui j'adresse mes condoléances." Le chef de l'Etat a ajouté : " à celles et ceux qui assurent sur les théâtres d'opérations la difficile mission d'informer, je veux redire le soutien inconditionnel de la France." "Informer ne devrait coûter aucune vie. [...] Nous sommes à vos côtés", a, pour sa part, déclaré Elisabeth Borne en plus d'adresser ses condoléances.

Qui était Frédéric Leclerc-Imhoff, journaliste à BFMTV ?

Âgé de 32 ans, Frédéric Leclerc-Imhoff était journaliste depuis un peu moins de dix ans. Après avoir suivi une formation à l'école de journalisme de Bordeaux, il a débuté du côté de France 3 Aquitaine puis de Sud Ouest, avant de se tourner définitivement vers l'audiovisuel en intégrant l'agence CAPA où il collabore dans du travail d'enquête notamment et participe aux tournages. Depuis décembre 2015, il avait intégré la rédaction de BFMTV comme journaliste reporter d'images (caméraman) en tant que pigiste. Il travaillait également avec France Télévisions.

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