Ivermectine : un médicament efficace contre le Covid ?

Ivermectine : un médicament efficace contre le Covid ? Le recours à l'ivermectine pour se protéger de la maladie infectieuse Covid-19 fait débat, alors que l'épidémie continue de frapper la France. Cet antiparasitaire est-il vraiment efficace contre le coronavirus ? Les autorités sanitaires penchent plutôt vers le non, en l'état actuel des connaissances.

Malgré tout, une vingtaine de pays autorisent l'utilisation de l'ivermectine contre la Covid-19. En Amérique du Sud, c'est le cas de la Bolivie, du Guatemala ou encore du Honduras. Le Pérou, lui, y a eu recours, avant de retirer cette molécule de la liste des traitements recommandés le 26 mars. Certains états du Mexique s'en servent, malgré l'avis du ministère de la Santé fédéral qui s'y oppose. Dans l'Union européenne, la Bulgarie, la Slovaquie et la République tchèque ont aussi autorisé son utilisation, contre l'avis de l'Agence européenne du médicament. L'Inde est l'un des pays où l'ivermectine est très prisée, quand bien même le gouvernement ne la recommande pas. Elle circule par ailleurs beaucoup en Afrique du Sud.

Malgré tout, une vingtaine de pays autorisent l'utilisation de l'ivermectine contre la Covid-19. En Amérique du Sud, c'est le cas de la Bolivie, du Guatemala ou encore du Honduras. Le Pérou, lui, y a eu recours, avant de retirer cette molécule de la liste des traitements recommandés le 26 mars. Certains états du Mexique s'en servent, malgré l'avis du ministère de la Santé fédéral qui s'y oppose. Dans l'Union européenne, la Bulgarie, la Slovaquie et la République tchèque ont aussi autorisé son utilisation, contre l'avis de l'Agence européenne du médicament. L'Inde est l'un des pays où l'ivermectine est très prisée, quand bien même le gouvernement ne la recommande pas. Elle circule par ailleurs beaucoup en Afrique du Sud.

Qu'est-ce que l'ivermectine, pour quelle maladie est-il prescrit ?

Initialement utilisée par les vétérinaires, l'ivermectine est aussi depuis des années un traitement destiné aux humains pour lutter contre différentes maladies comme la gale, le paludisme ou bien les poux. Elle permet également de traiter la "maladie des rivières" soit l'onchocercose en Afrique, en éliminant le nématode parasite responsable, rapporte Le Monde. Selon Patrice Bourée, professeur spécialiste des parasites à l'hôpital Bicêtre en région parisienne, l'ivermectine "tue à la fois les vers intestinaux, les vers filaires et les parasites externes", d'après ses propos rapportés par l'AFP et relayés par franceinfo. Ce médicament est commercialisé depuis la fin des années 1970 par le laboratoire Merck, sous l'appellation Stromectol, et fabriqué par d'autres sociétés depuis les années 1990 suite à la fin du brevet. Ces derniers mois, la molécule fait l'objet de recherches intensives dans le cadre d'une utilisation comme traitement contre le coronavirus SARS-CoV-2, car elle avait déjà montré certaines activités antivirales contre d'autres virus à ARN bien connus, tels que la dengue ou le chikungunya.

L'ivermectine est-elle prescrite sans ordonnance en pharmacie ?

En l'absence de preuve d'efficacité suffisante, l'agence française du médicament refuse l’autorisation temporaire d’utilisation de cet antiparasitaire dans le cadre de la lutte contre la COVID-19. Toutefois, les médecins traitants le coronavirus restent libres de le prescrire s'ils le souhaitent. Sur l'ordonnance, ils sont dans ce cas tenus de mentionner "hors autorisation de mise sur le marché". Ce qui signifie que la molécule ne sera pas remboursée par la Sécu, indique Le Parisien. De leur côté, les pharmaciens peuvent refuser de délivrer l'ivermectine. Même si, dans les faits, il est rare que ces professionnels de santé s'opposent à l'avis d'un médecin. L'achat sans ordonnance de l'ivermectine n'est pas possible en France.

Quels sont les effets secondaires de l'ivermectine ?

En principe, l'ivermectine est un médicament sans danger qui n'a pas d'effets secondaires graves, hormis parfois des sensations d'étourdissements, de somnolence ou de vertige. Pour autant, ceci n'est vrai que dans le cadre de la lutte antiparasitaire qui requiert de très faibles doses sur le plan de la posologie. En revanche, les recherches effectuées (principalement in vitro) face au coronavirus, et ayant démontré de possibles propriétés antivirales, ont eu recours à des doses jusqu'à 100 fois plus élevées que la normale, explique le Département de Médecine Aiguë des hôpitaux de Genève. Or, comme pour tout médicament, y compris le plus inoffensif, des doses si élevées ne sont jamais anodines...

Quelle est l'efficacité de l'ivermectine sur la Covid ?

Si certaines études tendent à montrer que ce médicament pourrait être efficace face au SARS-CoV-2, la grande majorité ont en fait été réalisées en laboratoire à des doses massives. Les études observationnelles sur des patients et les essais cliniques à faible dose sont eux beaucoup plus contrastés, et continuent de faire débat parmi les spécialistes. A l'heure actuelle, rien ne permet donc de valider un tel protocole de soin. Après avoir passé en revue au moins 16 essais cliniques réunissant 2400 participants dans le monde, l'OMS a finalement recommandé le 31 mars 2021 de "ne pas utiliser" l'ivermectine sur les patients atteints de COVID-19. Dans son communiqué, elle précise : "Les données actuelles sur l’utilisation de l’ivermectine ne sont pas probantes. En attendant que davantage de données soient disponibles, l’OMS recommande de n’administrer ce médicament que dans le cadre d’essais cliniques".

Quel est l'avis des autorités sanitaires ?

Le lendemain de la recommandation de l'OMS, l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a rendu son verdict, refusant d'accorder une autorisation temporaire d'utilisation. L'ANSM, qui s'appuie ainsi sur un avis formulé le 27 janvier par le Haut Conseil de la santé publique (HCSP), écrit : "L'analyse des données publiées disponibles à ce jour, du fait de leurs limites méthodologiques, ne permet pas d'étayer un bénéfice clinique de l'ivermectine, quel que soit son contexte d'utilisation, en traitement curatif ou en prévention de la maladie COVID-19". Et d'ajouter : "Des auteurs concluent également à la nécessité de mettre en place des essais cliniques de méthodologie robuste". Quant à l'Agence européenne des médicaments (EMA), elle déconseille depuis la mi-mars le recours à ce médicament "pour la prévention ou le traitement du Covid-19 en dehors des essais cliniques randomisés".

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