Autrefois, le principal loisir de plein-air des aristocrates était la chasse à courre. Cela consistait à choisir un gros gibier (le cerf en particulier) que l'on voulait tuer, puis à lancer des chiens à sa poursuite et suivre ceux-ci à cheval. Le but était de faire courir l'animal jusqu'à l'épuisement, pour qu'il s'offre à son exécuteur. Plus la chasse durait, plus elle était appréciée. Cependant, il arrivait parfois que l'animal aille volontairement vers un autre cerf pour que celui-ci soit obligé de fuir les chiens à ses côtés. Ainsi, il pouvait espérer que les chiens changent de piste et poursuivent son congénère. C'est ce que l'on appelait le "change", c'est-à-dire la bête changée, celle que l'on poursuivait par erreur. Lorsqu'un cerf avait réussi à en faire tuer un autre à sa place, on disait qu'il avait "donné le change". Cette même expression s'emploie dans son sens figuré depuis le XVIIe siècle et signifie qu'on donne de faux indices à une personne, qu'on la trompe dans ses impressions.
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