Abri Pataud des Eyzies

Abri Pataud des Eyzies Le village des Eyzies-de-Tayac-Sireuil est connu pour être la capitale mondiale de la Préhistoire. En effet, les homos sapiens ont trouvé refuge sur ce site durant l'ère glaciaire et y ont laissé de nombreuses traces. Parmi les sites à visiter, on compte l'abri Pataud dans lequel ont été mis à jour plus de deux millions d'objets. HistoireL'histoire de l'abri Pataud — du nom des propriétaires du domaine — démarre à la fin du XIXe siècle.

A cette époque, les propriétaires aménagent un chemin permettant d'accéder à leur maison. C'est alors qu'ils découvrent plus d'un millier d'objets préhistoriques. Cette découverte attire de nombreux archéologues, dont certains sont déjà connus dans la région : Peyrony, Hauser, Capitan? Mais la famille Pataud refuse de les laisser engager des fouilles.

Ce n'est qu'en 1957 que le Muséum d'histoire naturelle rachète le site, qui va alors pouvoir être étudié.

C'est ainsi que six campagnes de fouilles vont être menées par Movius entre 1958 et 1964. Celles-ci vont permettre la mise à jour de plus de deux millions d'objets, qui vont être étudiés pendant une quarantaine d'années. Notez que ces fouilles sont d'un genre nouveau. En effet, grâce à la technique du carroyage, l'emplacement de chacun des éléments découverts est enregistré.

En septembre 2007, une nouvelle campagne de fouilles a été engagée.

Visite

La passerelle sur laquelle vous vous trouvez pendant la visite vous plonge au coeur de la fouille archéologique. De là, vous avez une vue sur les quatorze couches qui composent la stratigraphie. Chacune d'entre elles est numérotée, et des indications sont données sur ce que vous devez remarquer.

Ces strates sont le résultat de la succession d'éboulements de calcaire et de périodes d'occupation. La technique du carbone 14 a permis de dater les différentes couches. Ainsi, vous apprendrez que la numéro quatorze correspond à la première occupation du lieu, vers -44000.

Cette technique a également permis de dater un foyer de feu vers -32000 ans, comme en témoigne la trace noire sur le sol. Le feu servait à cette époque à produire de la lumière, de la chaleur et à faire sécher la viande.

Le rouge orangé de la couche numéro cinq est significatif de la présence d'oxyde de fer. Celui-ci était utilisé comme colorant. Il permettait notamment de réaliser des fresques que l'on trouvait non seulement dans les grottes, mais aussi sur les lieux d'habitat. Cette couche recèle aussi de silex.

Musée

Le musée de l'abri Pataud est lui aussi installé dans un abri sous roche. Il permet de mettre en valeur le résultat des campagnes de fouilles. En effet, dans les vitrines sont exposées un échantillon de ce qui a été retrouvé sur le site.

Vous y verrez notamment la reconstitution d'une jeune femme dont le corps fut retrouvé là. Sa mort remonte à -22000, elle était alors âgée d'environ 18 ans. Son squelette a été retrouvé près de celui d'un bébé, ce qui laisse supposer que son décès est lié à un accouchement difficile. Grâce à cette statue vous vous apercevrez que l'homme de Cro-Magnon avait les mêmes caractéristiques physiques que l'homme moderne. Ainsi, les hommes mesuraient entre 1,70 m et 1,80 m. En revanche, leur espérance de vie n'était que de trente-cinq à quarante ans.

A gauche de l'entrée du musée, grâce à un petit miroir, vous pourrez observer un  bouquetin en bas relief, découvert en 1986, preuve qu'il y eut une vie à cet endroit.

Quant aux vitrines, elles sont consacrées à la faune et la flore de l'époque, à l'évolution des paysages, à l'industrie, à l'art, à l'habitat, au mode de vie.

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