François finaliste de Koh Lanta : "J'étais au bout" [INTERVIEW]

François finaliste de Koh Lanta : "J'étais au bout" [INTERVIEW] Il est le candidat qui a le plus gagné d'épreuves individuelles cette année, François est en finale de Koh Lanta, le totem maudit. Le pompier montpelliérain revient pour nous sur son aventure.

Ancien cadre de l'équipe verte puis homme à tout faire de l'équipe rouge et de la tribu réunifiée, François a toujours impressionné dans Koh Lanta, le totem maudit mais c'est en individuelle qu'il a montré toute sa puissance avec pas moins de cinq victoires personnelles après la réunification. Le pompier montpelliérain, qui est le candidat à avoir perdu le plus de poids cette saison, a donné tout ce qu'il avait physiquement pour atteindre son objectif : les poteaux. Qualifié troisième à l'épreuve d'orientation, il caresse désormais la possibilité d'un titre en finale de Koh Lanta 2022. Avant la diffusion de la finale, il a répondu à nos questions sur son parcours dans l'émission.

Pourquoi avoir choisi de participer à l'émission ?

Tout simplement parce que j'avais envie de vivre une aventure extraordinaire, à la fois le côté sportif, aventure, voyage, survie... Tout ça conjugué et poussé par ma chérie et ma sœur qui me disaient que j'avais le profil qui correspondait bien à l'émission, je me suis motivé à candidater et ça a fonctionné.

Qu'est-ce qui a été le plus dur pour vous ?

C'est à peu près tout qui a été le plus dur, mais le plus difficile c'était l'humidité et le froid avec, quasiment à égalité, la faim et ensuite les difficultés liées aux conditions de vie qui étaient vraiment délicates.

S'il n'y avait qu'un souvenir à garder de votre parcours, lequel ce serait ?

C'est difficile à dire, il y a tellement de bons souvenirs que j'en ai pas un qui me revient en particulier. On a eu des moments de fous rires qui étaient géniaux. On a eu des moments très difficiles qu'on garde en mémoire aussi, forcément. C'est vraiment impossible de définir un seul moment, tant c'était intense tout le long.

Vous avez montré vos compétences sur les épreuves avec notamment 5 victoires en individuelle. Comment expliquez-vous que personne n'ait essayé de vous sortir du jeu ?

Je pense qu'il y a quelque chose dont on ne se rend pas bien compte lors de la diffusion c'est l'importance des relations humaines qu'on crée sur le camp. J'avais la chance de m'entendre bien avec la quasi totalité des aventuriers. Forcément, par la nature du jeu, on est obligés de voter les uns contre les autres à un moment. J'ai eu la chance que mon nom ne sorte pas. Je pense que c'est dû à ce phénomène-là notamment.

De façon assez globale, la saison a été assez "gentille" car beaucoup de votes ont été faits au mérite. Il y a quand même eu un moment de crispation lors de l'élimination de Louana et Maxime. Ils parlent d'une trahison du pacte rouge et vert. Qu'en pensez-vous ?

Quand on était chez les Verts et quand on est arrivés chez les Rouges, on s'était promis de ne pas voter les Verts contre les autres, ce qu'on a fait. Ensuite, on a fait exactement le même pacte avec les Rouges. La difficulté c'est que quand on est arrivé aux destins liés, il y avait des Verts et des Rouges dans toutes les équipes donc c'était impossible de tenir ces pactes. A partir de ce moment-là, il a fallu faire un choix de vote, qui s'est fait pour moi en fonction du cœur par les parcours de vie de Géraldine et Fouzi qui m'ont profondément touché. Il y avait aussi des petites tensions entre Maxime et Louana qui mettaient une ambiance un peu électrique sur le camp. Et puis aux destins liés on se retrouve aussi avec des binômes avec nous. Quand j'ai demandé à Olga pour qui elle votait, elle m'a dit Maxime donc je me suis raccroché à mon binôme du moment. Tous ces phénomènes conjugués ont fait que j'ai voté contre Maxime et Louana plutôt que contre Géraldine et Fouzi. Mais, encore une fois, il y avait des Verts et des Rouges dans tous les binômes et, quoi qu'il arrive, que je vote contre les uns ou contre les autres, j'aurais trahi quelqu'un parce qu'on ne pouvait pas respecter les engagements qu'on avait au départ. On se l'était dit avant qu'à un moment donné on serait obligés de voter entre nous, parce que c'est le jeu : il n'en reste que 5 à l'orientation et on était 8 Rouges. On ne pouvait pas tous y aller, c'était pas possible. On savait qu'on allait être obligés de voter les uns contre les autres. Pour moi, il n'y a pas de trahison, c'est juste qu'à ce moment-là, on fait avec les affinités du moment.

On a le sentiment qu'avant chaque conseil vous étiez en contrôle stratégiquement parlant. Vous vous êtes senti en danger ?

Bien sûr, je me suis senti en danger avant chaque conseil comme quasiment la totalité des aventuriers. Quand on part au conseil, on n'est jamais sûr de ce qui va se passer. Il y a des gens qui disent pour qui ils veulent voter et au dernier moment ils peuvent changer d'avis. Il peut y avoir des stratégies qu'on ne voit pas venir. Non, je n'ai pas été dans le contrôle, j'ai été comme tout le monde en danger tout le long. On le voit, mon nom est revenu plusieurs fois dans la bouche d'aventuriers, ça ne s'est pas traduit par des votes sur le papier mais j'aurais pu, à tout moment, avoir mon nom sur le papier aussi. Ça se joue à des phénomènes de chance, à aussi des aventuriers qui décident de voter contre l'un et pas contre l'autre. Ça peut faire tout changer. Je n'étais pas plus à l'abri que les autres.

Comment avez-vous vécu la course d'orientation ?

Déjà, j'avais la fierté d'être arrivé jusque-là. Je ne sais pas si on arrive à s'en rendre compte depuis son canapé, mais c'est une aventure extrêmement difficile. J'ai perdu énormément de poids, j'étais vraiment dans le rouge physiquement et mentalement. J'étais au bout. Avant cette épreuve, je me dis que c'est la dernière ligne droite, qu'il faut rien lâcher, qu'il faut se battre jusqu'à ce que le dernier poignard soit trouvé. Au début de l'épreuve, je suis confiant parce que je suis seul sur ma zone, je me dis "Putain, ça part bien". J'entends le premier coup de corne de brume, puis le deuxième et la pression monte de plus en plus. Les autres aventuriers arrivent sur la zone et ça devient vraiment compliqué nerveusement.

Quel était votre état d'esprit avant de participer à l'épreuve des poteaux ?

J'étais à la fois détendu parce que je me disais que j'avais eu la chance de faire les 39 jours d'aventure et d'arriver au bout. Je me dis que la mission est accomplie et que le parcours aura été magnifique. En plus, j'ai eu la chance de gagner des épreuves. Quoi qu'il arrive, quel qu'en soit le résultat, je suis heureux d'être arrivé jusque-là. Mais j'étais à la fois concentré parce que je me disais que c'était l'ultime épreuve et qu'il fallait rien lâcher jusqu'à la dernière seconde et il faut tout donner pour essayer de rester le plus longtemps possible. Et, si possible, être le dernier sur le poteau !

Vous aviez calculé vos chances face aux autres candidats pour le conseil final ?

Non, pas du tout. On a du mal à se projeter. C'est comme sur l'orientation ou les autres épreuves, on peut essayer de faire des calculs mais dans Koh Lanta tout change à tout moment. Des règles peuvent évoluer donc tous les plans qu'on pouvait tirer et faire à l'avance, ça se retourne et ça change en permanence. Je ne me suis pas imaginé le dernier sur le poteau et qui choisir. Je suis resté concentré sur l'épreuve pour être le dernier et pouvoir peut être choisir. A ce moment-là, j'aurais l'occasion de réfléchir.

En admettant que vous gagniez les 100 000€, qu'aimeriez-vous en faire ?

Depuis les phases de casting, j'avais dit que j'en donnerais une partie à des associations qui me tiennent à cœur. Je n'ai pas changé d'avis depuis. Avec le reste, j'aimerais faire plaisir à ma famille et ça sera déjà pas mal.

Comment avez-vous vécu la diffusion de l'émission et notamment les réactions des téléspectateurs ?

Ça n'a pas été vraiment difficile. Dans l'ensemble, les gens sont plutôt très bienveillants. Après, ce qui est un peu difficile c'est que les gens vont parfois chercher des histoires là où il n'y en a pas. Ça part dans du grand n'importe quoi. C'est un peu plus difficile à vivre parce qu'on ne comprend pas ce qui se passe. Pourquoi les gens s'inventent des trucs qui n'existent pas ? Mais sinon, 99,9% du temps, les gens sont bienveillants et ça se passe bien. Je n'ai pas vraiment eu de difficultés sur les réseaux sociaux.

Vous avez perdu beaucoup de poids dans Koh Lanta. Comment avez-vous géré l'après-aventure ?

J'ai mis trois ou quatre mois à revenir à mon poids de forme. Au début, le problème c'est qu'on a envie de manger sans s'arrêter, de tout dégommer, mais ce n'est pas la bonne solution. Au bout de quelques jours, on arrive à se réguler et à revenir progressivement dans le match, commencer à reprendre le sport tout doucement. Forcément, les tendons et les muscles... tout a été compliqué pendant la période de l'aventure. Il faut reprendre très progressivement et essayer de revenir à son niveau physique le plus doucement possible pour ne pas se blesser. Il faut éviter d'aller trop vite pour ne pas le payer après.

L'aventure vous a-t-elle appris des choses sur vous-même ?

Oui parce que je suis vraiment allé au-delà de mes limites. C'est vraiment une aventure qui pousse au-delà de tout ce qu'on pense être capable de fournir physiquement et psychologiquement. Je suis content de l'avoir réalisée parce que ça m'a montré que je pouvais aller loin et chercher le bout du bout de mes limites physiques et mentales. Ensuite, je pense que ça remet les choses à leur place parce que quand on est privé de tout le confort et de tout ce qu'on peut avoir au quotidien, quand on voit que rien que se brosser les dents est un plaisir au retour, ça remet un peu les pieds sur terre. Ça nous montre la chance qu'on a au quotidien.

Quel regard portez-vous sur votre aventure Koh Lanta ?

C'est une fierté d'avoir pu participer à cette aventure. On était 40 000 sur les phases de casting et j'ai eu la chance de faire partie des 24 privilégiés qui ont pu vivre ça et c'est déjà énorme. Ensuite, j'ai eu la chance de faire les 39 jours d'aventure et d'arriver au bout sur les poteaux. Si on me l'avait dit au départ, j'aurais signé de suite pour que ça se passe comme ça. Je suis très fier d'avoir fait partie de l'aventure et très fier de la manière dont ça a pu se dérouler. Je pense que j'ai eu beaucoup de chance. Il en faut aussi à Koh Lanta. J'ai eu des partenaires qui étaient géniaux. J'ai rencontré des personnes exceptionnelles qui resteront vraiment des amis. Vous le disiez, c'était peut être une saison "gentille" mais parce qu'il y avait vraiment des gens qui avaient un bon état d'esprit et ça fait du bien de voir des gens comme ça aussi.

Vous souhaiteriez reparticiper à Koh Lanta si on vous en donnait l'occasion ?

Comme ça, de but en blanc, je ne sais pas parce que c'est tellement difficile physiquement et mentalement que je pense qu'il faut avoir un peu de recul pour repartir. En plus, j'ai eu la chance d'aller au bout et d'aller sur les poteaux. Je n'ai pas de frustration par rapport à l'aventure à me dire que j'aurais pu aller plus loin. C'est difficile à dire maintenant, je pense qu'il faudrait un peu plus de recul pour pouvoir se projeter là-dessus.

Quels sont vos projets pour l'après-diffusion ?

L'été va arriver, ça va être le travail et les vacances. Et ça sera déjà de beaux projets. Il va y avoir aussi une phase d'accalmie parce qu'on a eu une vie pendant la diffusion qui s'est accélérée un peu. Entre les interviews, les réseaux sociaux, le boulot qui continue... Il va peut-être y avoir une phase d'accalmie mais ça fera du bien aussi.

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