Tino Rossi : chansons, vie... Biographie du chanteur de "Petit Papa Noël"

Tino Rossi : chansons, vie... Biographie du chanteur de "Petit Papa Noël" TINO ROSSI. Chanteur et acteur français, Tino Rossi est né le 19 avril 1907 et mort le 27 septembre 1983, dont les chansons ont marqué l'histoire de la musique francophone, à l'image de "Petit Papa Noël."

La simple évocation du nom de Tino Rossi renvoie immédiatement au souvenir de Petit Papa Noël, hymne de la fête de Noël depuis 1946, et chanson la plus vendue de l’histoire de l’industrie du disque en France. Elle n’est pourtant qu’un des innombrables enregistrements d’un chanteur prolifique, dont la discographie est encore difficilement quantifiable : plus de 300 albums et de 1 100 chansons lui seraient ainsi attribués.

Ténor d’opérette à la voix douce, celui qui chantait l’amour comme Édith Piaf chantait l’amour malheureux, comme on les comparait à l’époque, a connu une vie de succès qui ont fait de lui l’une des stars les plus populaires de sa génération. Star planétaire, séducteur patenté, Tino Rossi était aussi un artiste complet et un fin gestionnaire de son patrimoine. Marié trois fois et père de deux enfants, il reste le témoin d’une époque de l’entre-deux-guerres et de l’après-Seconde Guerre mondiale, dont il fut la plus grande vedette hexagonale.

Biographie courte de Tino Rossi

Tino Rossi, de son nom d’état civil Constantin Rossi, voit le jour le 29 avril 1907 à Ajaccio. Né au sein d’une famille de huit enfants, il porte le prénom d’un de ses frères, décédé en bas âge avant sa naissance. Dans sa jeunesse, il accumule les petits boulots et les conquêtes en Provence, chantant pour son plaisir sur de petites scènes de la région. Il prend à l’époque le pseudonyme de Tino en hommage à l’évêque d’Ajaccio qui l’avait baptisé et qui l’appelait Constantino. En 1932, il enregistre une première maquette d’album pour un concours à Marseille, qui séduit la maison de disques Columbia. Ses récitals, notamment mis en musique par Vincent Scotto, lui valent ses premiers succès comme Ô Corse, île d'amour et Vieni... Vieni... Il devient vite la première star musicale de la radio à la fin des années 1930, et ne tarde pas à séduire également le cinéma, notamment avec le succès de Marinella en 1936, grâce à son physique rappelant celui de Rudolph Valentino.

Sa relation médiatisée avec l’actrice Mireille Balin fait alors la une des journaux, tandis que sa réputation devient internationale à la suite d’une tournée sur le Normandie vers les Etats-Unis, où Vieni... Vieni… devient numéro un des charts. Les années 1940 s’avèrent mouvementées pour le chanteur : inquiété pour ses amitiés avec le milieu corse qui a collaboré avec l’occupant allemand (malgré ses actes de résistance avec son épouse Lilia Vetti pour sauver certains artistes juifs), il est arrêté en octobre 1944 et enfermé à la prison de Fresnes pendant trois mois. A sa sortie, son plus grand succès l’attend : Petit Papa Noël, qu’il enregistre en 1946 et interprète sur scène dès 1948, est le plus grand succès de l’histoire de la chanson française. Dans les années 1950, il tourne progressivement le dos au cinéma au profit de l’opérette, faisant salle comble à Mogador et au théâtre du Châtelet. A la fin des années 1960, alors que les yéyés déferlent sur la France, il se fait plus rare sur scène, ne participant plus qu’à de grands galas publics.

Tino Rossi en 5 chansons cultes

  • Petit Papa Noël : "Petit Papa Noël, quand tu descendras du ciel"… Incontournable de chaque période de fêtes de fin d’année, le classique de Tino Rossi reste le plus grand succès commercial de l’histoire de la chanson française, au point que les chiffres exacts de ses ventes restent encore aujourd’hui difficiles à établir. Un succès planétaire pour une chanson à l’histoire méconnue : composée en 1944, le morceau évoquait à l’origine la prière d’un enfant au père Noël pour le retour de son père parti au front. En 1946, pour le premier Noël d’une France enfin en paix, Tino Rossi décide de reprendre les paroles pour en faire un cantique laïc, l’expurgeant de toutes ses références à la guerre.
  • Venise et Bretagne : chanson méconnue du répertoire de Tino Rossi, ce succès de jeunesse de 1933 avait pourtant une fan célèbre à l’époque : ni plus ni moins que l’ancienne reine d’Angleterre Elizabeth II. De l’aveu de sa cousine germaine Margaret Rhodes, la très francophile Elizabeth était en effet extrêmement friande de la musique de Tino Rossi, et particulièrement de ce morceau.
  • Marinella : lorsque Tino Rossi se voit offrir son premier rôle au cinéma en 1936, il est déjà en train de s’imposer comme le chanteur le plus populaire du pays à la radio, qui n’en est encore qu’à ses balbutiements, mais qui commence à entrer dans les foyers français. Dans Marinella, il joue un peintre, Tino Pirelli, chanteur à ses heures perdues. Un clin d’œil à la passion de Tino Rossi pour la peinture et le dessin, qu’il pratiquait en amateur. La chanson devient instantanément l’un des plus grands succès du chanteur.
  • Tchi-Tchi : mais Marinella n’est pas le seul "tube" issu du film de Pierre Caron et de sa bande-son composée par Vincent Scotto, prolifique compositeur marseillais auquel on doit notamment J’ai deux amours de Joséphine Baker. C’est aussi le cas de Tchi-Tchi, bluette amoureuse envoyée à la mystérieuse "Catarinetta bella". Morceau anecdotique du film d’origine, Tchi-Tchi connaît le succès grâce à la popularité de Tino Rossi auprès des partisans du Front populaire, que le chanteur venait soutenir sur les piquets de grève. En 1973, quand René Goscinny et Albert Uderzo décident d’envoyer Astérix et Obélix s’aventurer en Corse, ces derniers y rencontrent un certain chef de clan du nom… d’Ocatarinettatchitchix.
  • Le plus beau tango du monde : c’est l’un des nombreux classiques du répertoire de Tino Rossi à n’avoir pas été à l’origine conçu pour lui. En effet, cette chanson de 1935 avait été créée, déjà par Vincent Scotto, pour l’opérette Un de la Canebière. Interprétée par le duo formé par Alibert et Mireille Ponsard, elle connaîtra de nombreuses reprises avant que Tino Rossi en enregistre la version la plus célèbre en 1951, sur la bande-son du film Au pays du soleil de Maurice de Canonge. Reprise notamment depuis par Marcel Amont, Line Renaud, Frédéric François ou Vincent Niclo, la chanson est aussi très appréciée pour sa rythmique par les accordéonistes : André Verchuren, Yvette Horner ou encore Aimable y sont tous allés de leur version.

De quoi est mort Tino Rossi ?

Encore très souvent présent à la télévision dans les années 1970, Tino Rossi choisit cependant de privilégier sa famille et sa Corse natale à laquelle il reste intimement lié. Il prend part entre novembre 1982 et le 2 janvier 1983, date de sa dernière représentation sur scène, à une tournée d’adieux pour ses cinquante ans de carrière, mise en scène par les célèbres présentateurs Maritie et Gilbert Carpentier. Affaibli par un cancer du pancréas, il meurt le 27 septembre 1983 chez lui, à Neuilly-sur-Seine, à l’âge de soixante-seize ans. Après un office religieux à l’église de la Madeleine le 29 septembre, son corps est rapatrié en voiture entre Bastia et Ajaccio, recevant l’hommage de tous les élus et habitants de l’île sur son passage. Il est enterré le 1er octobre au cimetière marin d’Ajaccio, sa sépulture faisant encore aujourd’hui l’objet de milliers de visites annuelles.

Qui était la femme de Tino Rossi ?

Séducteur et volage, Tino Rossi s’est marié à trois reprises. Sa première union en 1927 avec la violoniste Annie Marlan sera brève, malgré la naissance de leur fille Pierrette. Au début des années 1930, il rencontre au casino d’Ajaccio où il travaille la secrétaire de direction Faustine Fratani, qu’il épouse en septembre 1934 jusqu’à leur divorce en février 1938. Mais à l’été 1941, Tino Rossi rencontre sa troisième épouse, qui deviendra la femme de sa vie, la danseuse et actrice Rosalie Cervetti, dite Lilia Vetti, de seize ans sa cadette. Ils auront ensemble un fils, Laurent, né deux mois avant leur mariage le 14 juillet 1948. Lilia Vetti a tourné dans une dizaine de films de son mari, dont Le chanteur inconnu d’André Cayatte ou La belle meunière de Marcel Pagnol, un des premiers films en couleur du cinéma français. Restée aux côtés de Tino Rossi jusqu’à sa mort en 1983, Lilia Vetti est décédée à Ajaccio le 14 mars 2003 à l’âge de soixante-dix-neuf ans, et repose aujourd’hui aux côtés de son époux au cimetière marin de la cité corse.

Qui sont les enfants de Tino Rossi ?

Tino Rossi fut le père de deux enfants. Née le 15 août 1927 de sa brève union avec Annie Marlan, Pierrette Rossi tenta à la fin des années 1940 une courte carrière de comédienne, intégrant quelque temps la célèbre troupe comique des Branquignols de Robert Dhéry. Elle apparut dans une poignée de films dont La belle meunière aux côtés de son père en 1948. Elle meurt à Propriano, en Corse, le 23 septembre 1978 à l’âge de cinquante et un ans. Son demi-frère, Laurent Rossi, né du troisième mariage du chanteur avec Lilia Vetti le 22 mai 1948, a lui aussi choisi d’embrasser une carrière musicale dans les pas de son père, avec lequel il enregistrera plusieurs 45 tours en duo.

En 1974, il fonde avec Claude Morgan le groupe Bimbo Jet, pour surfer sur la mode du disco qui s’apprête à arriver en France. Leur plus gros succès sera El Bimbo, qui devient un tube mondial à l’été 1984 grâce à son utilisation dans la comédie culte Police Academy. Devenu par la suite producteur et musicien pour le cinéma, Laurent Rossi était aussi le principal gestionnaire du patrimoine familial laissé par son père. Il meurt brutalement le 20 août 2015, à l’âge de soixante-sept ans, emporté par un infarctus à son domicile parisien. Il est enterré à Ajaccio, aux côtés de ses parents.

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