Programme spatial chinois : à quoi va ressembler le vaisseau lunaire ?

Programme spatial chinois : à quoi va ressembler le vaisseau lunaire ? PROGRAMME SPATIAL CHINOIS. La Chine a dévoilé le 24 février 2023 le design de l'atterrisseur qui devrait permettre à des astronautes chinois de poser le pied sur la Lune. On fait le point sur cette mission prévue pour 2029.

Dans le cadre d'une exposition consacrée au programme spatial habité chinois qui fête ses trente ans cette année, l'Agence spatiale chinoise (CNSA) a présenté une maquette de son futur atterrisseur lunaire. Si plusieurs modèles avaient déjà été évoqués, on connait désormais celui qui a été choisi. L'engin devrait permettre aux premiers astronautes chinois, appelés taïkonautes, de fouler le sol lunaire et de faire de leur pays la deuxième nation à poser le pied sur notre satellite.

Dans la conquête de la Lune, alors que tous les regards se tournent vers la NASA et le programme Artemis, la Chine travaille depuis plusieurs années à développer un programme spatial qui l'emmènerait sur la Lune de manière durable. Loin de cacher ses ambitions, elle rattrape peu à peu son retard et ambitionne de placer une base lunaire à l'horizon 2035 avec un premier vol habité en direction de notre satellite naturel avant 2030.

Quel programme spatial chinois vers la Lune ?

En queue de peloton depuis plusieurs décennies dans le domaine de l'aérospatial, la Chine rattrape rapidement son retard. En 2018, elle est devenue la première nation à placer un rover sur la face cachée de la Lune. En 2019, elle a réussi à déposer un autre rover sur la planète Mars afin d'étudier un ancien lac asséché.

Dernière annonce en date de l'agence spatiale du pays : une mission habitée en direction de la Lune qui devrait avoir lieu en 2029. L'Agence spatiale chinoise a d'ailleurs présenté une maquette de son atterrisseur lunaire à l'occasion d'une exposition célébrant les 30 ans du programme de vol habité chinois.

Programme spatial chinois
Modules lunaires présentés au public au sein de l'exposition des 30 ans du programme spatial chinois © CFOTO/Sipa USA/SIPA (publiée le 03/03/2023)

Au-delà d'être la deuxième nation à poser un pied sur notre satellite naturel, la Chine ambitionne également d'y placer une base lunaire dans le cadre d'une collaboration avec la Russie. D'autres pays pourraient les rejoindre par la suite puisque ce projet a pour vocation de constituer une base scientifique de collaboration internationale. La construction devrait débuter en 2026 pour s'achever en 2035 et une présence humaine permanente pourrait être envisageable à l'horizon 2035-2040, comme l'explique le magazine SciencePost.

Comment s'appelle la station spatiale chinoise et quel est son but ?

La station spatiale chinoise porte le nom de Tiangong, ce qui signifie Palais Céleste en chinois. Assemblée entre avril 2021 et novembre 2022, c'est une infrastructure évoluant en orbite autour de la Terre au sein de laquelle sont menées diverses expériences et observations scientifiques.

La station spatiale chinoise est composée d'un module central auquel sont fixés deux modules latéraux. Le module central porte le nom de Tianhe qui signifie " harmonie céleste " en mandarin. Les modules latéraux portent chacun une paire de panneaux solaires qui alimentent la station en électricité. L'un des deux dispose également de deux bras robotiques.

Cette station spatiale est conçue pour accueillir trois taïkonautes en permanence et jusqu'à six lors des rotations. Elle est ravitaillée par un vaisseau cargo du nom de Tianghon lancé par une fusée Long March 7.

En 2024, il est prévu que le télescope spatial Xuntian soit placé en orbite à proximité de la station spatiale par une fusée Long March 5B. Il sera comparable à Hubble mais son champ de vision devrait être 300 fois plus grand que celui du vieux télescope américain. Sa durée de vie prévue est de 10 ans mais est susceptible d'être étendue. Le télescope pourra être amarré à la station spatiale de manière périodique pour des opérations de maintenance.

La station spatiale chinoise est placée en orbite basse, de la même manière que l'ISS à une altitude située entre 300 et 400 kilomètres d'altitude. Suivre sa position en direct n'est pas aussi simple que pour l'ISS. Il existe cependant des sites internet qui proposent ce service comme le site Astroviewer qui permet de localiser la station et de connaître sa trajectoire à venir.

Beaucoup plus récente que l'ISS, la station spatiale chinoise est également bien plus petite que cette dernière. Ainsi, alors que l'ISS propose un volume de 388 m3 et peut accueillir sept astronautes en permanence et jusqu'à treize lors des rotations entre les équipes, la station chinoise est d'une taille plus modeste. Avec un volume de 100 m3, elle ne peut compter que trois astronautes en permanence et jusqu'à six lors des remplacements. D'un point de vue gabarit, elle ressemble donc davantage à la station MIR de l'Union soviétique, détruite en 2001, qu'à l'ISS.

Le budget nécessaire à l'entretien de ces deux structures est également sans commune mesure. Alors que l'ISS coûte 50 milliards de dollars par an aux pays prenant part au projet, le coût annuel de la station chinoise s'élève à seulement 15 milliards de dollars.

Comment s'appelle le rover envoyé par la Chine sur Mars ?

En 2021, la Chine a envoyé son premier rover martien. Répondant au nom de Zhurong, l'astromobile s'est posée le 14 mai 2021 dans une plaine de l'hémisphère nord de la planète rouge. Avec ses 240 kilogrammes, l'engin est un poids plume en comparaison des rovers de la NASA. En effet, Perservance pèse plus d'une tonne et Curiosity plus de 800 kilogrammes. Tout comme ses homologues américains, Zhurong examine la structure du sol pour comprendre la formation de la planète et étudie la présence d'eau passée sur notre voisine rouge.

Depuis le mois de septembre 2022, le rover qui est surveillé par la NASA, n'a pas bougé. Difficile de savoir si le rover est arrivé au terme de sa mission puisque l'agence spatiale chinoise garde le silence sur la situation de son rover. Néanmoins, Zurhong a fonctionné plus longtemps que prévu et a rempli tous les objectifs qui lui étaient confiés.

Photographie du rover Zhurong à côté de sa plateforme d'atterrissage © /AP/SIPA (publiée le 03/03/2023)

Comment s'appelle la fusée chinoise ?

Les derniers lanceurs spatiaux développés par la Chine sont les fusées Long March 9 et Long March 10. Long March 9 est un lanceur super lourd destiné à envoyer des taïkonautes sur la Lune et plus tard sur Mars. D'une hauteur de 110 mètres, il est à peine plus petit que le Super Heavy Starship construit par SpaceX. Partiellement réutilisable, il devrait pouvoir effectuer son premier vol vers 2030. Le constructeur, l'Académie chinoise de technologie des lanceurs a également annoncé la fabrication d'une fusée Long March 10 qui devrait emmener les premières missions habitées en attendant que la Long March 9 soit opérationnelle.

Quelle est l'histoire du programme spatial chinois ?

La conquête spatiale chinoise a débuté en 1970, 12 ans après le lancement de Spoutnik par la Russie. Cette année-là, la Chine lance à son tour son premier satellite Dongfanghong-1. Par la suite, le pays prend du retard par rapport aux autres nations et notamment vis-à-vis des USA. Il faudra donc attendre 2003 pour que la Chine envoie son premier taïkonaute dans l'espace.

Mise de côté par les États-Unis lors de l'initiation du projet ISS dans les années 80, la Chine s'est alors lancée seule dans la construction d'une station spatiale similaire. Après avoir créé deux prototypes en 2011 et 2016, l'Agence spatiale chinoise place en orbite le dernier élément de la version définitive de la station en 2022. Depuis les années 2000, le pays s'est tourné vers la Lune en envoyant successivement deux sondes orbitales, Chang'e 1 et Chang'e 2 autour de notre satellite en 2007 et 2010 puis deux engins automatiques, Chang'e 3 et Chang'e 4, qui se sont déplacés à la surface lunaire en 2013 et 2019.

Loin de s'arrêter là, la Chine rattrape son retard technologique, développe ses propres fusées et se place également dans la course à la conquête lunaire en promettant d'y envoyer des hommes avant 2030. Du côté de la planète rouge, la Chine n'est pas en reste puisqu'elle a déjà déposé un rover pour explorer Mars en 2021 et développe actuellement une fusée qui devrait être capable d'y envoyer des astronautes.

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