Oliver Cromwell : biographie courte, dates, citations

BIOGRAPHIE DE OLIVER CROMWELL - Oliver Cromwell est né le 25 avril 1599 à Huntingdon (Angleterre). Il est mort le 3 septembre 1658 à Londres (Angleterre).

Biographie courte de Oliver Cromwell - Fervent moraliste puritain, Oliver Cromwell a participé activement à la guerre civile d’Angleterre et à l’instauration du Commonwealth, république mise en place en 1649. Régicide contre Charles Ier, ayant utilisé la voie judiciaire pour le faire exécuter, il s’est illustré en tant que chef d’armée, parfois cruel, lors des batailles de Drogheda, de Dunbar ou encore de Worcester. Ces qualités militaires lui ont permis d’être porté à la tête de l’État en 1653, transformant la République en dictature. Toutefois, il s’est avéré incapable de pérenniser son régime et de poser des institutions nouvelles en Angleterre. 

Une éducation puritaine

Oliver Cromwell naît à Huntingdon le 25 avril 1599. Sa famille n’est pas particulièrement riche mais possède des liens de parenté avec plusieurs grands personnages, comme Thomas Cromwell, qui lui faciliteront son ascension sociale. Dès son plus jeune âge, Cromwell reçoit une éducation puritaine de la part du ministre Thomas Beard. Celle-ci est complétée par les études qu’il suit au Sidney Sussex College de Cambridge. On lui dispense, en effet, un enseignement tout aussi religieux, basé sur le calvinisme.

Les premiers pas en politique

En 1620, il épouse Élisabeth Bourchier, la fille d’un riche marchand de Londres, avant de s’installer à Ély, dans le comté de Cambridge. Son intérêt pour la politique ne cesse alors de croître. Il s’illustre notamment dans la défense des paysans, menacés d’exclusion par les enclosures. Aussi, dès 1628, il siège au Parlement et montre déjà une certaine hostilité vis-à-vis du roi Charles Ier.

Ces sentiments s’amplifient dans les années 1630 face au comportement absolutiste du roi qui s’efforce de ne plus convoquer de Parlement. Mais lorsque la première guerre épiscopale éclate en Écosse en 1639, le souverain n’a plus le choix et doit faire appel aux parlementaires pour obtenir des subsides. Cromwell, fort de sa réputation, est alors élu au Court, puis au Long Parlement en 1640. Sans hésitation, il approuve toutes les décisions prises à l’encontre du roi, comme par exemple la Grande Remontrance (1641).

Des talents militaires avérés dans la guerre civile

Fervent calviniste, Cromwell voit une signification divine dans tous les événements qui se déroulent autour de lui. Il se sent lui-même guidé par la Providence dans toutes ses décisions. Aussi, lorsque la guerre civile d’Angleterre éclate entre les parlementaires et les royalistes, il est convaincu qu’il doit y prendre part pour lutter contre l’épiscopalisme.

N’hésitant devant rien, il fonde son armée, les Côtes de Fer, avec ses propres moyens, et marche aussitôt en direction des troupes royalistes. Le 2 juillet 1644, il remporte ainsi sa première grande victoire à la bataille de Marston Moor.

Le Long Parlement lui confie alors la mise en place d’une armée, la New Model Army, réunissant des volontaires de tous bords et dont la ferveur religieuse n’a d’égal que leur aptitude à combattre. Nommé commandant de cavalerie sous les ordres de Thomas Fairfax, Cromwell contribue ensuite à la victoire décisive des troupes parlementaires contre les forces royalistes à Naseby, en juin 1645. 

L’homme politique et l’instauration de la République

 Alors que Charles Ier est retenu par le Parlement, les négociations politiques vont bon train. Dans un premier temps, il n’est pas question de priver le roi de sa couronne, mais plutôt de le convaincre d’accepter les exigences parlementaires. Parallèlement, le pouvoir politique de l’armée ne cesse de s’amplifier et les idées démocratiques mûrissent dans les esprits.

Lorsque le roi s’enfuit, les hostilités reprennent. Une fois de plus, Cromwell y met un terme lors de la bataille de Preston en 1648. Le comportement du monarque convainc alors aussi bien l’armée que Cromwell qu’il est préférable de se passer de lui. Cromwell approuve l’épuration du Long Parlement et parvient à convaincre les membres restants de condamner le roi à mort. Le 30 janvier 1649, ce dernier monte sur l’échafaud. La République, appelée Commonwealth, est instaurée.

Membre du premier Conseil d’État qui détient le pouvoir exécutif, Cromwell occupe désormais un rôle politique très fort. Mais le nouveau gouvernement peine à stabiliser la République, en proie aux agitations irlandaises et écossaises. Aussi, à la tête de l’armée, Cromwell entreprend de pacifier les territoires. Pour cela, il n’hésite pas à faire couler le sang à Drogheda, en Irlande, où il fait massacrer les villageois. Une fois le calme rétabli, il s’attaque à l’Écosse royaliste, qui a reconnu son roi en la personne de Charles II, fils du précédent. Il remporte ainsi de nouvelles victoires à Dunbar, le 3 septembre 1650 et à Worcester, le 3 septembre 1651.

La dictature militaire

Face à l’impuissance du Parlement, Cromwell le dissout et le remplace par une assemblée de puritains, qui s’avère tout aussi incapable. Cromwell accepte alors l’Instrument of Government (12 décembre 1653), qui lui attribue un pouvoir quasi-absolu. Il obtient le titre de lord-protecteur, devenant ainsi le chef d’État de l’Angleterre, de l’Irlande et de l’Écosse. Pourtant, partisan du pouvoir civil, il n’est pas convaincu qu’une force militaire puisse donner naissance à des institutions viables. Il s’y soumet uniquement parce qu’il considère la proposition comme une volonté de la Providence.

Sans doute malgré lui, son gouvernement, soutenu par l’armée, se transforme rapidement en une dictature militaire. Les Parlements qu’il convoque ne veulent pas se contenter d’un pouvoir législatif et Cromwell ne cesse de les dissoudre. À l’intérieur, il étouffe la société sous un moralisme digne de son propre fanatisme puritain, mais fait preuve d’une certaine tolérance religieuse, notamment vis-à-vis des Juifs qu’il autorise à revenir en Angleterre (ils avaient été chassés d'Angleterre en 1290).

A l’extérieur, il œuvre pour l’expansion maritime, comme en témoigne la guerre anglo-hollandaise par laquelle il tente d’imposer l’Acte de navigation. Il y parvient en 1654, par le traité de Westminster. De même, il envoie sa puissante flotte s’emparer de la Jamaïque en 1655 et soutient la France dans un conflit contre l’Espagne. C’est ainsi que l’Angleterre obtiendra Dunkerque en 1658.

L’effondrement d’un régime

Malgré d’indéniables qualités politiques, Cromwell, impopulaire, n’a pas été capable d’implanter des institutions viables et nouvelles en Angleterre. Aussi, lorsqu’il meurt en 1658, son régime perd son seul facteur de stabilité et ne survit pas longtemps. En 1657, bien que refusant le titre de roi, il avait pourtant pu désigner son successeur en la personne de son fils, Richard. Mais ce dernier n’est pas en mesure de suivre les traces paternelles et abandonne le pouvoir au bout de quelques mois, en 1659.

L’Angleterre sombre peu à peu dans l’anarchie, jusqu’à ce que réagisse le général Monck. Répondant au désir du peuple, qui face au moralisme pesant de son dirigeant, commençait à regretter la monarchie, celui-ci organise le retour de Charles II. Bien qu’il s’engage à l’amnistie générale, le nouveau souverain fait exhumer le corps du "bourreau" de son père et le fait pendre.

Oliver Cromwell : dates clés

25 avril 1599 : Oliver Cromwell naît à Huntingdon
3 novembre 1640 : Charles Ier convoque le Parlement
Afin de faire face à l’insurrection écossaise qui a éclaté en 1639, Charles Ier est contraint de convoquer un nouveau parlement. En effet, seul le vote de ce dernier peut lui attribuer de nouveaux fonds. Depuis 1629, le roi d’Angleterre était parvenu à contourner le système, grâce, notamment, à l’efficacité de son conseiller en économie, Strafford. Il pouvait ainsi imposer son pouvoir. Le 3 novembre, un nouveau Parlement se réunit donc et négocie de manière à ne pas pouvoir être dissout par le roi. Cromwell fait partie des membres de l'assemblée, qui fait condamner deux des principaux conseillers du roi, Strafford et Laud, afin de mettre un terme aux visées absolutistes du souverain. De par sa longévité (jusqu’en 1660), il obtiendra le nom de "Long Parlement".
1 décembre 1641 : Le Parlement anglais vote la Grande Remontrance contre le roi
Le Parlement fait voter la Grande Remontrance contre le roi. Il s’agit d’une liste de griefs et de réformes permettant aux parlementaires de contrôler le pouvoir exécutif. L'événement aura indirectement pour conséquence de déclencher la guerre civile d'Angleterre.
2 juillet 1644 : Charles Ier défait à Marston Moor
Alors que la guerre civile d’Angleterre bat son plein, les troupes parlementaires dirigées par Cromwell infligent une défaite aux forces royalistes soutenant Charles Ier. L’alliance entre les Écossais et le Parlement anglais n’est pas étrangère à cette grande victoire, qui permet aux parlementaires de récupérer le nord de l’Angleterre.
14 juin 1645 : Victoire du Parlement anglais à Naseby
Au cours de la guerre civile d’Angleterre, une bataille décisive se joue à Naseby. Elle oppose l’armée parlementaire, la New Model Army, sous le commandement de Fairfax et de Cromwell, aux troupes royalistes de Charles Ier, dirigées par le prince Rupert. Au terme des affrontements, c’est l’armée parlementaire qui remporte la victoire, obligeant le roi à fuir en Écosse. Mais rejetant les exigences des Écossais, il sera livré au Parlement anglais en avril 1646.
26 décembre 1647 : Charles Ier s’allie aux Écossais
Alors qu’il s’est enfuit d’Angleterre pour échapper aux exigences du Parlement, le roi Charles Ier conclut une alliance secrète avec les Covenantaires, presbytériens écossais. Pour obtenir leur soutien, il accepte en effet les principes du Covenant, qui assurent à ces derniers leur liberté religieuse. Les Écossais, alliés jusqu’alors au Parlement anglais, changent de camp et se rangent aux côtés du roi contre Oliver Cromwell. Mais le souverain anglais sera à nouveau arrêté, puis condamné à mort par le Parlement anglais, dit Parlement croupion. Les Écossais décideront alors de reconnaître son fils, Charles II, comme leur souverain.
7 décembre 1648 : Cromwell épure le Long Parlement
Face au pouvoir grandissant de l’armée, représentée par Oliver Cromwell, le Parlement est de plus en plus réticent aux propositions de ce dernier. Exaspéré, Cromwell, avec l’aide du colonel Pride, procède alors à son épuration. Le Long Parlement, désormais surnommé "Parlement croupion", ne compte plus que quelques dizaines de députés puritains extrémistes, favorables à Cromwell. Celui-ci n’aura donc pas de mal à les convaincre de condamner à mort le roi Charles Ier, en 1649.
30 janvier 1649 : Exécution de Charles Ier
Le roi d’Angleterre, d’Irlande et d’Écosse, accusé de trahison, est condamné à mort par le Parlement croupion. Ce jugement, largement influencé par Oliver Cromwell, fait suite à une série d’affrontements armés entre les partisans royaux et les parlementaires, ou "Têtes rondes". Grâce à l’armée particulièrement bien organisée de Cromwell, ces derniers ont remporté de grandes victoires contre le roi. Livré par les Écossais, le roi aurait pu conserver sa liberté en composant avec le Long Parlement, mais il s’y est refusé catégoriquement, demeurant intransigeant sur le principe de droit divin. Sa mort aboutira à l’instauration d’un gouvernement républicain appelé Commonwealth. Son fils, Charles II, sera reconnu comme souverain par les Écossais et prendra à son tour les armes contre Cromwell.
1 septembre 1649 : Oliver Cromwell réprime les Irlandais
Après avoir participé à la condamnation à mort du roi Charles Ier d'Angleterre, Oliver Cromwell entreprend de mettre un terme à l’insurrection irlandaise. Accompagné de son armée des Côtes de fer, Cromwell se rend rapidement à Drogheda, bastion de la résistance, et massacre les habitants. Après une autre attaque à Wexford, il soumet l’Irlande à la domination du Commonwealth d’Angleterre et distribue une grande partie des terres aux Anglais protestants et à son armée.
3 septembre 1650 : Victoire de Cromwell à Dunbar
Cromwell et son armée parlementaire du Nouveau Modèle se rendent en Ecosse afin de mettre un terme à l'insurrection. En effet, les Ecossais ont reconnu leur roi en la personne de Charles II et rejettent ainsi le Commonwealth d'Angleterre. Parfaitement équipées et entraînées, les troupes de Cromwell mettent en déroute les forces du roi à Dunbar.
3 septembre 1651 : Défaite de Charles II à Worcester
Charles II, fils de Charles Ier, exécuté sous l’influence d’Olivier Cromwell, tente de récupérer le pouvoir britannique. Talentueux militaire, Cromwell lui inflige une cuisante défaite à Worcester. Charles II sera alors contraint de fuir en France.
20 avril 1653 : Dissolution du Parlement croupion
Face à l’impuissance du Parlement croupion à diriger la République, Cromwell décide de le dissoudre. Il le remplacera en juillet par un nouveau parlement, dit "Parlement des Saints" ou "Parlement Barebone", principalement composé de puritains. Mais la situation ne sera guère meilleure car les nouveaux parlementaires seront autant d’obstacles à la politique de Cromwell. Le chef militaire le dissoudra donc en décembre 1653.
16 décembre 1653 : Cromwell devient lord-protecteur
Par l’"Instrument of Government", première constitution écrite de l’Angleterre, Oliver Cromwell accepte de prendre le pouvoir du Commonwealth, une république que les civils ne parviennent pas à gouverner. En effet, ses nombreuses victoires militaires et le rôle influent qu’il a joué tout au long de la révolution anglaise font de lui l’homme de la situation, le seul capable de reprendre les choses en main. Il obtient donc le titre de lord-protecteur du Commonwealth. Désormais, Cromwell détient un pouvoir quasi-absolu et la République mise en place depuis la mort de Charles Ier, en 1649, se transforme peu à peu en dictature militaire.
5 avril 1654 : Fin de la guerre anglo-hollandaise
Les Hollandais signent le traité de Westminster par lequel ils acceptent le Commonwealth d’Angleterre et l’Acte de navigation (1651). C’est pourtant ce dernier, en provoquant le déclin commercial des Provinces-Unies, qui avait déclenché les hostilités avec l’Angleterre. La lassitude et la formidable flotte anglaise de Cromwell ont eu raison du moral hollandais.
3 septembre 1658 : Mort d’Oliver Cromwell
Après cinq ans de dictature, Oliver Cromwell meurt en laissant à son successeur, Richard, une nation fragile. En effet, ce dernier sera contraint d’abandonner le pouvoir dès 1659, laissant l’Angleterre au bord de l’anarchie militaire.
25 mai 1659 : Richard Cromwell renonce au titre de lord-protecteur
Nommé lord-protecteur depuis janvier 1659, Richard Cromwell n’est pas en mesure de maintenir l’équilibre du régime instauré par son père. Il abandonne donc ses fonctions, laissant l’Angleterre sombrer dans une quasi-anarchie militaire. Profitant des événements, le général Monck interviendra en s’emparant de Londres en février 1660. Répondant au désir de la population, il organisera la Restauration des Stuarts, et plus particulièrement le retour de Charles II sur le trône.
8 mai 1660 : Charles II rentre à Londres
Après des années d’exil, Charles II est rappelé à Londres par le Parlement Convention, une assemblée royaliste qui a succédé au Parlement croupion. Fils de Charles Ier, il avait tenté de mettre fin à la guerre civile et d’asseoir son pouvoir légitime en Angleterre. Il n’était toutefois pas parvenu à vaincre l’armée d’Oliver Cromwell et avait été contraint de fuir son pays. Après avoir accepté la déclaration de Breda assurant la liberté religieuse et une amnistie générale, Charles II sera proclamé roi le 29 mai, relançant ainsi la dynastie des Stuarts, après un interrègne de plus de dix ans.
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