Bataille de la Marne : résumé des offensives de 1914 et 1918

Bataille de la Marne : résumé des offensives de 1914 et 1918 Les batailles de la Marne comptent parmi les plus importantes de la Première Guerre mondiale. Elles ont permis de stopper l'avancée allemande en 1914, puis ont marqué le début de l'offensive alliée en 1918 jusqu'à la victoire.

Les dates des batailles de la Marne - Si l'on parle généralement de la bataille de la Marne, il y a eu en fait deux batailles de la Marne au cours de la Première Guerre mondiale (1914-1918). La première s'est déroulée du 5 au 12 septembre 1914 et a permis de stopper l'offensive allemande alors que les assaillants se trouvaient à seulement quelques dizaines de kilomètres de Paris. Cette première grande bataille a débouché sur la guerre de position, dite guerre des tranchées, qui va perdurer jusqu'en 1918. C'est justement en 1918, du 27 mai au 6 août, que se déroule la seconde bataille de la Marne. Un événement décisif qui voit la victoire des troupes alliées et permet de précipiter la défaite de l'Allemagne.

Comment s'est déroulée la bataille de la Marne de 1914 ?

Le 3 août 1914, l'Allemagne déclare la guerre à la France. Très rapidement les troupes allemandes envahissent l'Hexagone après avoir effectué une percée par la Belgique pour éviter les fortifications françaises. Durant les premières semaines du conflit, les Français épaulés par des troupes britanniques sont débordés et doivent se replier. C'est la Grande Retraite ou Retraite de la Marne. L'armée allemande se retrouve ainsi à moins de quarante kilomètres de Paris. Plusieurs centaines de milliers d'habitants de la région parisienne prennent le chemin de l'exode, tandis que le gouvernement se replie sur Bordeaux. Les Allemands, persuadés d'avoir déjà gagné, envoient deux de leurs divisions sur le front russe. La France et ses alliés profitent de l'occasion pour organiser une contre-attaque. Le 5 septembre, la première bataille de la Marne commence et dure jusqu'au 12 septembre. C'est une immense lutte qui mobilise près de deux millions de soldats et qui se déroule sur cinq champs de bataille distincts. Les Franco-Britanniques, menés par le maréchal Joffre, parviennent finalement à stopper la progression allemande devant Meaux et à repousser les troupes ennemies. Ci-dessous, cette carte de la BNF permet de me mieux visualiser la contre-offensive de la Marne de 1914 :

Comment les taxis ont participé à la bataille de la Marne ?

Taxis de la Marne
Les taxis de la Marne © AP/SIPA

Certains événements de la Première Guerre mondiale sont restés gravés dans les mémoires. C'est notamment le cas des taxis de la Marne. Ceux-ci sont intervenus au cours de la première bataille de la Marne en 1914 et plus précisément durant la bataille de l'Ourcq. Alors que la 6e armée française est en difficulté, le général Gallieni, gouverneur de Paris, doit trouver une solution pour acheminer des renforts. Environ un millier de taxis parisiens vont ainsi être mis à contribution pour expédier des hommes au front. Au final ce ne sont que quelques milliers d'hommes qui sont ainsi transportés (entre 3 000 et 5 000). Et, même si cela n'a pas fait basculer le sort de la bataille, cette mobilisation reste une anecdote bien connue, symbole de la solidarité du peuple français pour ses soldats et de sa capacité à se mobiliser.

Comment s'est déroulée la bataille de la Marne de 1918 ?

Depuis la première bataille de la Marne au mois de septembre 1914, la Première Guerre mondiale s'est transformée en guerre de tranchées. Les Allemands décident de frapper fort avec "l'opération Michael" ayant pour but d'enfoncer les lignes des Alliés en traversant la Marne et de prendre un avantage définitif. C'est avec une avancée des positions allemandes que débute la seconde bataille de la Marne (ou bataille de Reims) en mai 1918. Ci-dessous la carte BNF montre la progression allemande entre Soissons et Reims du 27 au 28 mai :

Pourtant à partir du 18 juillet, c'est au tour des Alliés, menés par le maréchal Foch, de répliquer et de lancer une contre-offensive à cette attaque allemande. Des Alliés qui bénéficient d'un renfort de poids avec l'envoi sur le champ de bataille des tout nouveaux chars d'assaut Renault FT qui font des ravages dans les rangs adverses. Les Allemands tentent de résister et font appel à tous les renforts disponibles, mais ils sont finalement débordés. Encore une fois les pertes sont très élevées dans les deux camps. Le 6 août 1918, les Allemands sont finalement contraints de se replier. C'est la fin de la seconde bataille de la Marne et le début de la vaste offensive des Cent-Jours qui contraindra l'Allemagne à capituler le 11 novembre suivant. La carte BNF ci-dessous présente l'évolution des positions alliés du 18 juillet au 4 août :

Combien de morts y a-t-il eu dans la Marne ?

La Première Guerre mondiale a été particulièrement meurtrière et l'on estime à environ 10 millions le nombre des victimes de ce conflit.

  • La première bataille de la Marne entre dans ce triste décompte. Difficile d'établir un bilan précis car les chiffres varient beaucoup, mais on estime que les Français ont perdu plus de 100 000 hommes, tués ou disparus, les Britanniques 7 000 et les Allemands plus de 80 000… Un véritable massacre en une seule semaine.
  • La seconde bataille de la Marne s'étant étalée sur plusieurs semaines, il est difficile d'en faire un bilan exact, notamment du côté allemand. Mais en ce qui concerne les Alliés, on estime que ce sont environ 125 000 hommes qui ont été tués ou portés disparus.

Qui a gagné la bataille de la Marne ?

En ce qui concerne la première bataille de la Marne qui s'est déroulée en 1914, difficile de dire qui a vraiment gagné. D'une certaine façon la victoire semble revenir aux Français et à leurs alliés britanniques qui ont réussi à stopper l'offensive des Allemands et leur avancée vers Paris. Mais ceux-ci n'ont pas été repoussés pour autant. Il n'y a donc pas eu de réel vainqueur. En revanche, en 1918, il est incontestable que ce sont les Français et leurs alliés qui ont remporté la seconde bataille de la Marne, portant un coup fatal aux Allemands qui devront capituler quelques semaines plus tard, le 11 novembre 1918.