Guerre d'Irak : seconde guerre du Golfe en 2003, résumé

Guerre d'Irak : seconde guerre du Golfe en 2003, résumé Le 11 septembre 2001 marque l'origine de la seconde guerre du Golfe mieux connue sous l'appellation de guerre d'Irak. Ce résumé permet de mieux comprendre ce qui s'est passé dès 2003.

Résumé de la guerre d'Irak - Lorsqu'en 2001, les attentats du 11 septembre secouent le monde entier, l'Irak est montré du doigt comme un soutien d'Al-Qaïda. Les Etats-Unis accusent Saddam Hussein de posséder des armes de destruction massive, ce qui est interdit par l'ONU. Faisant suite à la guerre du Golfe, qui s'est déroulée d'août 1990 à février 1991, la guerre d'Irak débute en mars 2003 avec l'invasion du territoire par une coalition menée par les USA. Le but de cette guerre est de renverser Saddam Hussein, soupçonné d'avoir soutenu des attentats, et aidé Al-Qaïda et le Hamas palestinien. Hussein est, par ailleurs, accusé de crime contre l'humanité, de génocides et de crimes de guerre. La guerre d'Irak est donc vue comme un combat contre le terrorisme, mais n'est pas validée par le Conseil de Sécurité international. Malgré l'exécution de Saddam Hussein en 2006, le conflit en Irak s'est prolongé jusqu'en 2011 et a été marqué par une succession de guérillas, d'attentats et par l'émergence de l'État islamique (EI).

Quelles sont les causes de la guerre en Irak ?

Saddam Hussein portrait
Portrait de Saddam Hussein © MARY EVANS/SIPA (publiée le 20/06/2023)

L'Amérique, marquée par les attentats du 11 septembre 2001, est à la recherche de coupables. Elle invoque la lutte contre le terrorisme pour légitimer son invasion de l'Irak. Le pays serait impliqué dans l'attaque contre le navire militaire USS Cole, différentes ambassades américaines et les attentats de 2001. La soi-disant possession par l'Irak d'armes de destruction massive est une raison supplémentaire pour envahir le pays. Les Etats-Unis ont aussi la volonté d'instaurer la démocratie en Irak en renversant le président Saddam Hussein. Il s'agit là des raisons officielles avancées par les Américains, mais il y a aussi des raisons officieuses.

Les USA veulent également avoir accès aux puits de pétrole présents en Irak (l'Irak détenait alors plus de 8 % des réserves mondiales). De nombreux représentants américains, mais aussi britanniques, ont longtemps démenti cette information qui est aujourd'hui pourtant reconnue. C'est aussi la volonté d'avoir un pied au Moyen-Orient et de pouvoir y installer des bases géostratégiques sur place. La région est, en effet, particulièrement instable.

Il est à noter que malgré les intentions américaines à première vue louables, l'ONU a refusé de suivre les Etats-Unis dans son offensive. De nombreux pays (comme la France) ont aussi rejeté l'intervention militaire. De nombreux Américains ont également montré leur désaccord via des manifestations.

Comment s'est déroulée la guerre d'Irak ?

Dès le 2 janvier 2003, l'armée américaine reçoit l'ordre de se déployer. Pendant ce temps, l'ONU et l'Irak signent des documents permettant aux autorités internationales de visiter les sites sensibles. Rien n'est trouvé même si, le 28 janvier, George W. Bush affirme qu'il a des preuves formelles de la présence d'armes de destruction massive. Il veut entamer une guerre préventive. L'Irak accepte de détruire tout son armement avant le 17 mars. Les Etats-Unis préviennent qu'aucun délai ne sera accordé. Si le travail n'est pas achevé, ils entameront la guerre.

Le 19 mars 2003, les troupes américaines, anglaises et australiennes franchissent les frontières irakiennes. Le 20 ont lieu les premiers lancements de missiles sur Bagdad. Le 15 avril 2003, la fin de la guerre d'Irak est annoncée, pourtant des opérations sont toujours menées sur place. La traque des baathistes, le parti politique panarabiste de Saddam Hussein, commence. Ceux-ci répondent par des attentats dont les civils sont les principales cibles. Des prises d'otages ponctuent le quotidien des habitants. L'occupation américaine sur le territoire se poursuit en guérilla.

Saddam Hussein reste la cible numéro une des USA qui le capture le 14 décembre 2003. Après son procès, il est exécuté le 30 décembre 2006. La guérilla qui s'est installée en Irak oppose des groupes sunnites, tels que l'Armée islamique et Al-Qaïda, à des milices chiites comme l'Armée du Mahdi. Une première guerre civile éclate en 2006, provoquée par un attentat à Samarra. Elle se termine en 2008 avec la victoire des milices chiites et l'établissement d'un gouvernement dirigé par Nouri al-Maliki du parti Dawa.

A partir de 2009, les forces américaines forment des militaires irakiens, pour stabiliser le territoire et accompagner le nouveau gouvernement. Le nombre de soldats de la coalition (principalement des Américains) se réduit dès 2008. La majorité des troupes US quittent définitivement le pays en 2011. Le retrait total des troupes américaines a été signé en juillet 2021 par Joe Biden et Mustafa Al-Kadhimi. Le dernier militaire US doit être parti à la fin de l'année 2021. Toutefois, l'engagement militaire américain peut rester présent pour aider le pays (poursuite de la formation militaire).

Qui sont les acteurs de la guerre d'Irak ?

La coalition qui a mené l'invasion de l'Irak est composée, entre autres, des Américains, des Britanniques, des Australiens, des Portugais, des Espagnols et des Italiens. L'armée irakienne regroupe différents groupuscules : l'armée islamique, l'armée des hommes de la Naqshbandiyya ou encore les Brigades de la Révolution de 1920. Plusieurs dirigeants ont été concernés : George W. Bush, Barack Obama, Donald Trump ou encore Joe Biden ont joué un rôle, tout comme Tony Blair, Premier ministre britannique. Face à eux, Saddam Hussein reste la figure majeure en Irak.

Qui a remporté la guerre d'Irak ?

Difficile de désigner un vainqueur pour la guerre d'Irak. La guerre initiale menée par la coalition dirigée par les États-Unis en 2003 a renversé le régime de Saddam Hussein, mais elle a été suivie d'une longue période d'instabilité et de violences en Irak. Bien que les États-Unis et leurs alliés aient finalement mis fin à leur présence militaire en 2011, le pays a continué à faire face à des défis complexes, notamment des luttes sectaires, des insurrections et l'émergence de l'État islamique. Les Américains ont sans doute considéré comme une victoire la mort de Saddam Hussein, mais l'absence d'armes de destruction massive dans le pays a aussi jeté le discrédit sur les États-Unis.

Combien de morts a fait la guerre d'Irak ?

Le nombre de victimes irakiennes est très approximatif et les chiffres varient d'une source à l'autre (les sources américaines annonçant de faibles pertes). On estime que les pertes irakiennes, tant civiles que militaires, vont de 70 000 à plus d'un million de morts. Plus de deux millions d'Irakiens auraient également quitté leur pays. Côté coalition, les pertes sont limitées. On compte ainsi un peu plus de 4 800 morts et 36 000 blessés.

Quelles ont été les conséquences de la guerre d'Irak ?

La guerre d'Irak a eu de nombreuses conséquences. L'Irak a connu, suite au conflit, une forte augmentation de la mortalité infantile, une augmentation des cancers. Certains pointent du doigt les armes radioactives, mais aussi le phosphore blanc. Il n'y a pas eu que des conséquences sur les êtres humains. Côté irakien, on a pu observer un remodelage complet des forces militaires. Une nouvelle armée est mise en place par les Américains. Sur le plan politique, on voit la fin du parti Baas, l'adoption d'une nouvelle constitution et des élections libres, ce qui n'avait pas eu lieu depuis plus de 50 ans. Le PNB (produit national brut) connaît une hausse remarquable. Les entreprises se développent de façon spectaculaire. Toutefois, même si le pays semble florissant, les produits de première nécessité manquent. L'insécurité reste de mise et les rapts se multiplient pour financer les groupuscules désirant renverser le gouvernement mis en place par la coalition. La fin de la guerre met le doigt sur les luttes religieuses dans le pays. Les tensions sectaires entre sunnites et chiites se sont intensifiées.

Les Etats-Unis ont, quant à eux, été décrédibilisés par de nombreux états. L'armée a subi des pertes importantes, obligeant à imaginer de nouvelles technologies. Les dépenses militaires ont évidemment fortement augmenté. Le coût de la guerre est estimé à 820 milliards de dollars. Sur le plan international, l'OTAN et l'ONU ont été mises à mal par le refus des USA de les suivre. L'Union européenne a connu des discordes. Les musulmans chiites ont vu leur prépondérance marquée, surtout en Iran, allié de la Syrie.

Les dates clés de la guerre d'Irak

9 avril 2003 — L’armée américaine prend le contrôle de Bagdad
La capitale irakienne, ayant subi 21 jours de bombardements, se voit conquise par la Coalition, sans résistance. Les pillages commencent le jour même et dévastent la ville : hôpital, administrations, musées.
13 décembre 2003 — Saddam Hussein est retrouvé
Saddam Hussein est recherché depuis de nombreux mois. Il est enfin retrouvé par les forces américaines qui le situent non loin de Tikrit, caché dans une cave. Il est immédiatement arrêté pour être jugé.
5 novembre 2006 — Saddam Hussein condamné à mort
L’ancien président irakien est condamné à mort pour le massacre de Doujaïl par le Tribunal spécial irakien. Il aurait également pu être jugé pour génocides ou crimes de guerre. Il est pendu le 30 décembre.
Autour du même sujet

XXIe siècle