Auguste : biographie du premier empereur romain

Auguste : biographie du premier empereur romain BIOGRAPHIE AUGUSTE - Empereur romain, il est le successeur de Jules César et fonde la dynastie des julio-claudiens. Retour sur sa vie, son adoption par César et son lien avec Marc Antoine.

Biographie courte d'Auguste - De son vrai nom Caius Octavius Thurinus, Octave, appelé ensuite Octavien, est né le 23 septembre 63 av J-C à Rome (Italie) et mort le 19 août 14 ap J-C à Nola (Italie). Jules César l'ayant pris sous son aile, après la mort de celui-ci, il est en conflit avec Marc Antoine concernant la succession. Après maintes luttes et alliances, il devient finalement le premier empereur romain, sous le nom d'Auguste, le 16 janvier 27 av J-C.

Une jeunesse comme héritier de Jules César

Octave vient d'une famille respectable et modeste. Il est né du second mariage de son père et est le petit-neveu de Jules César. Il perd son père à 4 ans et est éduqué par sa mère, pour devenir orateur. Il arrive à Rome dans les années 40 av J-C, où il a Marcus Epidius, Apollodore de Pergame et le philosophe stoïcien Athénodore de Tarse comme enseignants. Il devient aussi ami avec Marcus Vipsanius Agrippa, Quintus Salvidienus Rufus et Caius Cornelius Gallus. Ensuite, il entre au collège des augures (réunion de prêtres chargés d'interpréter les présages) puis au collège des pontifes (réunion de prêtres, l'un des plus prestigieux collèges religieux de la Rome antique) grâce à César. Le 18-19 octobre 47 av J-C, à 16 ans, il quitte la toge prétexte pour la toge virile, ce qui marque son passage à l'âge adulte. En 46 av J-C, César fait de lui le préfet de la ville de Rome. Bien que par ce titre il ne possède pas grande autorité, il se fait toutefois connaître des romains. De plus, proche de César, il apparaît souvent à ses côtés. De santé fragile, il ne fait pas le cursus honorum ("carrière des honneurs", composé de 5 magistratures : questeur, édile, préteur, consul et censeur). En 45 av J-C, il apprend la vie civique et militaire et l'administration provinciale en Hispanie par César. En septembre de la même année, César modifie son testament et fait d'Octave son fils adoptif et principal héritier dans le plus grand secret. A l'automne, il envoie Octave avec Agrippa, Mécène et Rufus à Apollonia d'Illyrie, où il approfondit notamment ses connaissances, en particulier la culture grecque. Là-bas, le 25 mars 44 av J-C, Octave apprend par courrier la mort de César, assassiné aux ides de mars. Le testament de César est rendu public mais Octave n'est au courant de rien. 

L'accession au pouvoir d'Auguste

Sur la route de son retour à Rome, Octave est averti du contenu du testament, apprenant de fait que César a fait de lui son fils adoptif. Il accepte son héritage et renforce donc son entourage, afin d'avoir un soutien solide. Avant d'entrer dans Rome, il fait quelques haltes en Campanie, puis revient sobrement le 6 mai 44 av J-C, Marc Antoine étant absent. La présence d'Octave met à mal la position de Marc Antoine, l'obligeant à choisir entre soutenir les Césaricides (assassins de César) ou les condamner. Après avoir trouvé petit à petit chacun de leur côté du soutien, Marc Antoine et Octave se rencontrent. Marc Antoine refuse de donner la fortune (700 000 sesterces) de l'héritage de César à Octave, tant que le Sénat n'a pas approuvé l'adoption. Il s'oppose ensuite à ce processus au printemps/été 44 av J-C et refuse dans le même temps qu'Octave soit élu tribun de la plèbe

Au fil du temps, Octave réussit à obtenir le soutien du peuple et à honorer la mémoire de son père. Mais voyant le Sénat associé à Brutus et Cassius, les assassins de César, le peuple et l'armée préfèrent qu'Octave et Marc Antoine s'associent. Malgré les tensions, ils acceptent de se rencontrer au Capitole mais ne se réconcilient pas. Marc Antoine donne de nouvelles fonctions à Brutus et Cassius en Crète et Cyrénaïque, pour les éloigner de Rome. Malgré tout, Octave possède de plus en plus de soutien. Marc Antoine, dont le mandat de consul touche à sa fin, risque sa vie à Rome et part donc prendre la Gaule cisalpine. Dans le même temps, Octave change de nom. Il se serait alors fait appeler Caesar, mais les historiens préfèrent lui donner le nom d'Octavien, pour ne pas le confondre avec Jules César. 

Auguste et Marc Antoine : entre conflits et alliances 

La tension vive entre les deux hommes se traduit en guerre. Le 20 décembre 44 av J-C, une réunion entre les tribuns de la plèbe et le Sénat annule les décisions du 28 décembre et la loi agraire du 2 juin, faites par Marc Antoine. C'est ainsi que débute la guerre de Modène. Deux camps s'opposent : d'un côté Decimus Brutus, le Sénat et Octavien, et de l'autre Marc Antoine. Le 1er janvier 43 av J-C, Caius Vibius Pansa et Aulus Hirtius deviennent consuls et Octavien devient sénateur grâce à Cicéron. Marc Antoine n'acceptant pas les décisions prises par le Sénat pour mettre fin au conflit, il met en place un siège devant la ville de Modène. Le Sénat recourt de fait au senatus consultum ultimum ("décret ultime du Sénat", pouvoirs donnés en urgence aux consuls pour préserver l'Etat). De plus, Octavien obtient un imperium proprétorien, et part ainsi lever le siège avec Hirtius. Subissant des défaites lors des batailles de Modène, Marc Antoine bat en retraite vers l'Ouest.

Les 26 et 27 avril, le Sénat déclare ennemis publics Marc Antoine et ses partisans. Le Sénat favorisant Decimus Brutus et Sextus Pompée, Octavien est isolé mais ses légions lui sont toujours fidèles. Decimus Brutus part alors attaquer Marc Antoine avec des troupes moindres. Par la suite, il trouve des renforts grâce à Publius Ventidius Bassus, puis Lépide. Mais ceux-ci s'allient ensuite à Marc Antoine. Decimus Brutus part, seul, vers l'Illyrie et est capturé et tué par un chef barbare soumis à Rome. Le Sénat déclare Lépide ennemi public et Octavien chef de guerre. En juillet 43 av J-C, en compagnie de huit légions, Octavien marche sur Rome, sans grande difficulté. Puis, le 19 août, il est élu consul. Ainsi, grâce à son nouveau pouvoir, il ratifie son adoption par César et promulgue la Lex Pedia, celle-ci condamnant les assassins de César et leurs alliés, dont Sextus Pompée.

En novembre 43 av J-C, Octavien rencontre Marc Antoine avec Lépide sur la presqu'île de la Lavinius. Tous trois trouvent un accord : la création d'une nouvelle magistrature de 5 ans, le "Triumviri Rei Publicae Constituendae Consulari Potestate", également appelé second triumvirat. Les trois hommes déclarent également la guerre aux assassins de César par l'intermédiaire de proscriptions. Le 1er janvier 42 av J-C, le Sénat décide la déification de Jules César, celui-ci entre donc dans le panthéon des divinités reconnues par l'Etat romain "Divus Iulius". Cela entraîne la construction du Temple de César et renforce aussi la position politique d'Octavien, en le présentant comme fils d'un dieu. A partir du printemps 42 av J-C, Marc Antoine et Octavien partent en guerre contre Brutus et Cassius en Grèce. La première bataille, le 3 octobre 42 av J-C, près de Philippes en Macédoine, voit la victoire de Marc Antoine sur Cassius. Le 23 octobre se produit une nouvelle bataille qui amène à une nouvelle défaite des républicains, et conduit au suicide de Brutus. Marc Antoine brille plus qu'Octavien auprès du peuple après ces combats, et retrouve ainsi sa popularité. Ce second triumvirat est marqué par la guerre de Pérouse, en 41 et 40 av J-C. C'est une opposition entre Octavien et Lucius Antonius et Fulvie, frère et femme de Marc Antoine. Ce dernier souhaite être neutre dans ce combat. Ce conflit se termine par la capitulation de Lucius, qui est envoyé en Hispanie, et l'exil de Fulvie à Sicyone.

Empereur Auguste
Empereur Auguste © JULIEN DE FONTENAY/JDD/SIPA

Marc Antoine tente de se rapprocher de Sextus Pompée, considéré comme rebelle, mais Octavien le devance en se mariant avec Scribonia, sœur de Lucius Scribonius Libo, celui-ci étant le beau-père de Sextus Pompée. Ces alliances n’entraînent pas de conflit car les lieutenants des triumvirs, étant tous césariens, refusent de combattre. Dans le même temps, Fulvie décède d'une maladie. Marc Antoine et Octavien peuvent ainsi entrevoir une réconciliation. A l'automne 40 av J-C, le second triumvirat signe le traité de Brundisium. De fait, Lépide demeure en Afrique, Marc Antoine possède l'Orient et Octavien l'Occident. De plus, Octavia minor, la sœur d'Octavien, se marie avec Marc Antoine, ce qui renforce cette réconciliation. Suite à cette dernière, Sextus Pompée est dans une mauvaise position. Il contrôle donc l'espace maritime pour provoquer la famine. Les triumvirs décident de négocier avec Pompée, ce qui amène à la signature du traité au large du cap Misène, en 39 av J-C. Dans ce document, Octavien cède la Sardaigne, la Corse et la Sicile, et Marc Antoine le Péloponnèse, à Pompée. De plus, ce dernier obtient la fonction de consul pour l'an 33 av J-C en promesse, et les proscrits exilés en Sicile peuvent revenir en Italie. Cela marque la fin de la proscription. 

Auguste en guerre contre Marc Antoine

Octavien n'est pas satisfait de cette paix et décide de reprendre les hostilités. Tout d'abord, il divorce avec Scribonia et épouse Livie, ce qui lui permet d'obtenir une alliance avec la vieille noblesse de Rome. Le futur empereur connaît d'abord des défaites, dû à l'inexpérience de ses troupes aux combats en mer. Il s'associe alors à Marc Antoine, pour se soutenir militairement chacun dans leurs propres batailles, et ils concluent le pacte de Tarente en 37 av J-C, ce qui rallonge de 5 ans le second triumvirat.

Le 3 septembre 36 av J-C, Pompée est défait lors de la bataille de Naulochus, grâce à Agrippa, qui brille comme chef de combat. Sextus Pompée prend la fuite et tente de rallier l'Orient, mais l'année suivante, il est capturé et mis à mort à Milet par un des généraux de Marc Antoine. Octavien parvient ensuite à soumettre Lépide, ce qui exclut ce dernier du triumvirat. Il est donc exilé et ainsi évincé du pouvoir politique. Octavien reprend ses légions et celle de Pompée, il en a donc 4 au total. De plus, le partage du territoire se fait ainsi : Octavien obtient l'Occident et Marc Antoine l'Orient. Ce dernier rencontre des défaites dans sa guerre contre les Parthes (Puissance iranienne dans la Perse antique). N'envisageant pas l'aide d'Octavien, il se tourne vers Cléopâtre pour obtenir un important renfort militaire. De 35 av J-C à 33 av J-C, Octavien fait une campagne en Illyrie, d'abord contre les lapodes (ancien peuple habitant l'est de l'Adriatique) puis en Dalmatie, où il rencontre à chaque fois la victoire. De retour à Rome, il instaure une propagande contre Marc Antoine, notamment en mettant en exergue ses succès en Illyrie face aux défaites en Orient de Marc Antoine. Le 1er janvier 33 av J-C, Octavien devient consul et attaque violemment en début de son discours Marc Antoine. A l'été 32 av J-C, Marc Antoine répudie Octavie. Octavien en profite pour attaquer de nouveau Marc Antoine, en mettant en avant que celui-ci ne se comporte plus comme un romain, en chassant son épouse romaine. Octavien obtient de plus en plus de soutien, dont celui de sénateurs importants et accroît sa propagande envers Marc Antoine.

S'ensuit la campagne et la bataille d'Actium (promontoire au nord de l'Acarnanie en Grèce). Grâce à Agrippa, Octavien traverse la mer adriatique et débarque en Epire (ancienne région montagneuse des Balkans). De plus en plus de désertions se produisent dans les troupes de Marc Antoine, qui rejoignent les rangs d'Octavien. Le 2 septembre 31 av J-C, Marc Antoine décide d'engager une bataille navale dans la baie d'Actium. Ce dernier subit une défaite et prend la fuite grâce à l'intervention de la flotte de Cléopâtre. Ne comprenant pas la fuite de son chef, le reste de la flotte de Marc Antoine capitule. Octavien fonde la ville de Nicopolis et un sanctuaire dédié à Apollon pour fêter la victoire. Il souhaite poursuivre Marc Antoine et Cléopâtre, mais risque de subir des mutineries. En début de l'an 30 av J-C, il rentre donc en Italie pour contenter ses vétérans. Le 1er août 30 av J-C, Marc Antoine connaît une nouvelle défaite à Alexandrie. Cela entraîne son suicide, puis celui de Cléopâtre. Ne souhaitant aucun trouble, Octavien n'épargne pas Césarion (fils de Jules César et Cléopâtre) et le fils aîné de Marc Antoine. Cependant, les autres enfants de Cléopâtre et Marc Antoine sont exemptés de cette mise à mort.

Auguste remet en vigueur la République

Le 11 janvier 29 av J-C, Octavien ferme les portes du temple de Janus, ce qui met fin officiellement à la guerre contre Cléopâtre. Puis, le 16 avril, il reçoit le titre d'imperator (titre honorifique de par ses victoires militaires) par le Sénat et la célébration d'un triple triomphe, qui se déroule entre le 13 et le 15 août. Il transforme ce nouveau titre en prénom : "imperator" est au départ un titre, mais Auguste décide de s'appeler "Auguste Imperator".  Il prévoit un changement de régime en principat, avec toujours l'appui du peuple et du Sénat. Mais ne voulant pas être accusé de convoiter la royauté, il met en place un régime original dont le principe est de maintenir toutes les traditions républicaines, pendant que son pouvoir personnel s'accroît. Ainsi en restaurant le régime républicain, Octavien dissimule sa prise de pouvoir. L'an 33 av J-C marque la fin légale du triumvirat. Pourtant, Octavien ne remet ses pouvoirs de triumvirs qu'en 28 av J-C, il est ensuite au consulat avec Agrippa. Voulant se rapprocher des sénateurs légitimes, il modifie profondément l'institution, en enlevant ceux qui n'ont pas les qualités requises pour être sénateurs (ils le sont devenus grâce à la guerre civile).

Auguste destiné à devenir empereur

Le 16 janvier 27 av J-C, Octavien obtient les titres d'Augustus et de princeps par le Sénat, ce qui lui confère une autorité morale incontestable (c'est plus une autorité religieuse que politique). La signification de son nom est ainsi : Augustus vient de augere, qui peut se traduire par "le plus illustre". Le titre honorifique de princeps donne une signification presque royale à Auguste. Puis il se nomme lui-même Caesar Divi Filius, pour insister sur ses liens familiaux avec Jules César. De fait, son nom complet est Imperator Caesar Divi Filius Augustus, ce qui marque une nouvelle ère de paix après la guerre civile.

Lors de son consulat, les pouvoirs du Sénat sont limités. Auguste ne possède pas de contrôle direct sur l'armée et les provinces. Toutefois, les soldats et les vétérans restent loyaux. Puis ce contrôle est validé par le Sénat, et Auguste a en charge pour 10 ans les provinces qui ont besoin d'être pacifiées. L'empereur est ensuite en campagne contre les Cantabres (ensemble de onze peuples celtes présents sur une partie du nord de la Péninsule Ibérique). Mais cette campagne s'avère difficile, à cause de la résistance des ennemis et des problèmes de santé d'Auguste. L'état de ce dernier s'est tellement aggravé que la succession de l'empereur est envisagée. Finalement, il se rétablit d'une hépatite virale.

Considérant sa prise de pouvoir comme un peu trop flagrante, Auguste renonce au consulat. Mais il ne veut pas perdre son contrôle sur le peuple et le Sénat, et obtient donc une puissance tribunitienne (équivalent des pouvoirs d'un tribun de la plèbe), le 26 juin 23 av J-C. Cette même année, le peuple romain subit une disette, causée par des inondations qui ont détruit une partie de l'approvisionnement de blé. Le peuple y voit un signe quant au fait qu'Auguste a abdiqué du consulat au début de l'année, et l'émeute gronde. Le Sénat veut remettre en place la dictature pour calmer le peuple, ce qu'Auguste ne désire pas. Il prend toutefois en charge le ravitaillement de Rome.

En 22 av J-C, Auguste est impliqué dans le procès de Marcus Primus, qui a engagé une guerre contre le royaume des Odryses, en Thrace. Son pouvoir, et surtout sa parole, sont mis en doute, ce qui prouve qu'il ne possède pas que des alliés. Par la suite, il apprend une conspiration à son encontre. Il fait juger les coupables, bien qu'ils ne soient pas présents, et ils sont petit à petit exécutés. Auguste décide ensuite de réformer le système judiciaire, afin d'avoir plus de contrôle sur le fonctionnement des tribunaux. Dans les années 20 et 19 av J-C, il voyage en Orient et en profite pour mettre en avant ses talents de diplomate. Il passe ensuite trois années, de 16 à 13 av J-C, en Gaule, puis fait une campagne en Illyrie et envahit la Germanie. Durant son consulat, Auguste améliore également la vie à Rome en lançant des travaux.

Adoption de Tibère

C'est lors des nombreuses fois où l'empereur Auguste est malade que se pose la question de sa succession. En effet, il doit choisir un successeur en fonction de ses mérites. Le choix s'est d'abord peut-être porté sur son neveu, Marcellus. Puis il semblerait finalement qu'il ait eu une préférence pour son bras droit Agrippa. Cependant, ce dernier décèdera en 12 av J-C. L'hypothèse pour la succession se tourne ainsi vers Caius Caesar et Lucius Caesar, deux des cinq enfants d'Agrippa et de Julia, qui sont adoptés par Auguste. Les deux concernés décèdent en 2 et 4 ap J-C. De fait, c'est en la personne de Tibère que réside désormais la possible succession. Fils de Tiberius Claudius Nero et Livie Drusilla, il brille aux côtés d'Auguste pour ses talents militaires. A la mort d'Agrippa, Auguste le somme de divorcer de sa femme et d'épouser sa fille, et veuve d'Agrippa, Julia l'Aînée. Le 26 juin 4 ap J-C, il est adopté par Auguste et prend le nom de Tiberius Julius Caesar. Sur la demande de l'empereur, il adopte en retour Germanicus, le fils de son frère Drusus. La même année, Tibère obtient les pouvoirs de tribun et de proconsul. 

Mort d'Auguste

L'empereur Auguste décède le 19 août 14 ap J-C, dans la ville natale de son père, Nola. Son corps est rapatrié à Rome avec une immense procession funéraire. De fait, Tibère est directement désigné comme héritier. L'empereur serait mort naturellement, mais les auteurs Tacite et Dion Cassius accusent Livie, la femme d'Auguste, d'empoisonnement par des figues. Aucune preuve ne confirme toutefois leurs dires. Auguste laisse Res gestae Divi Augusti. Celui-ci est gravé sur des plaques de bronze, mises devant son mausolée à Rome. Texte considéré comme testament politique de l'empereur, il est composé de trois parties qui énumèrent les charges et les honneurs civils et religieux qu'il a reçus, tous ses exploits de soldat et de pacificateur, et possède un bilan des dépenses faites pour l'Etat et le peuple romain, des jeux organisés … La titulature de l'empereur Auguste après sa mort est : Imperator Caesar Divi Filius Augustus Pontifex Maximus Tribuniciae Potestate XXXVII Imperator XXI Consul XIII Pater Patriae.

Les statues d'Auguste

Statue Prima Porte d'Auguste
Statue Prima Porta d'Auguste © JULIEN DE FONTENAY/JDD/SIPA

Ils existent plusieurs formes de représentations de l'empereur Auguste. Les statues en font partie. Ses portraits s'inspirent de l'époque classique. Peu expressif et idéalisé, le visage est magnifié, impassible et jeune, servant ainsi à la propagande impériale. La différenciation des portraits d'Auguste se fait grâce à la représentation de ses cheveux. Il existe quatre représentations : le type de Béziers, le type d'Actium ou d'Alcudia, le type Forbes et le type Prima Porta. Cette dernière est la plus connue et canonique. Elle représente Auguste en Imperator lors de son accession au pouvoir, en 27 av J-C. Haute de ses 2m07 et faite de marbre blanc, elle est découverte le 20 avril 1863 dans la villa ad Gallinas de Livie. Elle est aujourd'hui exposée au Musée du Vatican, à Rome. Il existe une réplique commandée par la ville de Nîmes, ancienne ville romaine, et faite par les Italiens. Elle est située à la Porte d'Auguste.

Empereur Auguste : les pièces de monnaie et sa fortune

Sous le règne d'Auguste fut mis en place une réforme monétaire, en 19 av J-C. Sont alors ajoutés à l'or et à l'argent, des pièces en métal moins nobles (laiton et cuivre). A partir d'Auguste, et tout au long de l'Empire, les empereurs profitent de la monnaie pour leur propagande, en soignant leur portrait sur les pièces.

L'empereur Auguste possédait une immense fortune. En l'an 1, il aurait eu un patrimoine de plus de 4 000 milliards d'euros. Ses possessions sont aussi élevées grâce à sa grande clientèle, qui consiste en un ensemble de personnes qui sont sous la protection d'une personne de haut rang. 

Les femmes d'Auguste

L'empereur Auguste eut trois femmes au cours de sa vie. Tout d'abord Clodia Pulchra, fille de Fulvie et Publius Clodius Pulcher. Mariés de 42 à 40 av J-C, le mariage ne fut jamais consommé et il la renvoya chez sa mère. Il épouse ensuite Scribonia en 40 av J-C, jusqu'en 38 av J-C. Naît de cette union Julia l'Aînée, son seul enfant. Il est ensuite marié à Livia Drusilla, de 38 av J-C jusqu'à sa mort.

Citations d'Auguste

  • "J'ai trouvé une Rome de briques, et laissé une Rome de marbre"
  • "On fait toujours assez vite ce qu'on fait assez bien"

Auguste : dates clés

15 mars 44 av. J.-C. : Assassinat de Jules César
Jules César, qui vient de se faire proclamer dictateur à vie, est assassiné. En pleine séance du Sénat, une cinquantaine de sénateurs partisans de la restauration de la république oligarchique se jettent sur lui et lui assènent 23 coups d'épée. César tombe au pied de la statue de son ancien rival, Pompée. Parmi les conspirateurs se trouve Brutus, fils de la maîtresse de César, pour lequel il a une grande estime, et Cassius, général romain. En apercevant Brutus au milieu de ses assassins, Jules César lui aurait lancé en grec: "Kai su teknon", qui pourrait se traduire en latin populaire par "Tu quoque, mi fili" ("Toi aussi, mon fils"). Le corps du tyran sera ramassé par des esclaves et incinéré au Champs de Mars, comme le veut la tradition. Dans son testament, César a désigné pour héritier son fils adoptif, Octave, futur empereur Auguste. 
19 août 43 av. J.-C. : Octave devient consul
Consul est une magistrature donnant un pouvoir militaire et civil, mais non-absolu, car il est sous le contrôle du Sénat. Octave prend donc enfin le pouvoir et va exercer petit à petit un contrôle sur le Sénat et le peuple. 
Novembre 43 av. J.-C. : Instauration du second triumvirat
Octave, Marc Antoine et Lépide concluent un second triumvirat, ce qui fait d'eux les trois chefs de Rome. 
1er janvier 42 av. J.-C. : Le Sénat déifie Jules César
Cette déification permet à Octave d'être vu comme le fils adoptif d'un dieu. 
1er août 30 av. J.-C. : Suicide de Marc Antoine
Après de nombreuses défaites, Marc Antoine décide de suicider. Il est suivi par le suicide de Cléopâtre, le 12, mettant fin à la dynastie égyptienne des Lagide. La guerre est ainsi donc terminée et l'Egypte devient une domination romaine. 
30 av. J.-C. : L’Égypte passe sous la domination romaine
Après la bataille d’Actium, qui entraîna les suicides de Marc-Antoine et de Cléopâtre, Auguste fait de l’Égypte une province romaine. Les cultes égyptiens seront maintenus durant les premiers siècles de cette domination romaine et certains temples seront même restaurés. Toutefois, la christianisation du peuple sera inévitable.
16 janvier 27 av. J.-C. : Octavien devient Auguste
Octavien prend le titre d'Augustus et devient empereur de l'Empire romain. Il va régner jusqu'à sa mort, en 14 ap J-C. Tout en gardant le régime républicain, il instaure un principat et accroît subtilement ses pouvoirs.
26 juin 23 av. J.-C. : Auguste tribun à vie
Octave, le fils adoptif de César et héritier de l'Empire romain, qui a pris le nom d'Auguste signifiant "sacré", se fait attribuer le pouvoir tribunitien à vie. Il obtient ainsi l'immunité et le droit de veto sur toutes les décisions et actions des magistrats. Par la suite, il renforce son imperium proconsulaire en l'étendant sur tout l'Empire, s'octroyant le pouvoir sur tous les organes de l'Etat. Il peut aussi conserver à Rome des cohortes prétoriennes, unités d'élite de l'armée romaine. Ainsi, Auguste ne cesse d'accumuler les pouvoirs depuis le début de son principat (-27) et acquiert progressivement une autorité absolue.
19 août 14 : La mort de l'empereur Auguste
A sa mort, l'empereur Auguste est honoré comme un Dieu. Il est le fondateur de l'Empire romain (-27). Fils adoptif de Jules César, il a mis fin à la guerre civile, organisé l'administration des provinces romaines et favorisé le développement religieux et artistique à Rome. Son règne, le plus brillant de l'histoire romaine, sera appelé "siècle d'Auguste". Tibère, son fils adoptif, lui succédera.

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