Première République : régime fondé à la Révolution française

Première République : régime fondé à la Révolution française Que sait-on sur la Première République, le régime politique fondé à la Révolution et qui a dirigé la France de 1792 à 1804 ? Résumé, date, cause, présidents, fin...

Résumé de la Première République - S'étalant de 1792 à 1804, la Première République est un régime mis en place en France lors de la Révolution française, après la fin de la monarchie. Elle s'achèvera avec l'instauration du Premier Empire par Napoléon Bonaparte. Tout commence donc en 1792, quand la France révolutionnaire est en plein chaos. Encerclée par ses ennemis, la monarchie constitutionnelle déclare la guerre à la Prusse et à l'Autriche, mais se retrouve bientôt menacée d'invasion. Le 10 août, l'Assemblée nationale prononce la destitution de Louis XVI. Après la victoire de Valmy, le nouveau gouvernement abolit la monarchie et instaure la Première République. Trois régimes politiques vont alors se succéder : la Convention, le Directoire et le Consulat. Lorsque la Terreur est décrétée, la France vit ses heures les plus sombres. En 1795, un jeune officier de l'armée fait son apparition et lui apporte finalement la paix : Napoléon Bonaparte.

Pourquoi la Première République française a-t-elle été instaurée ?

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La Bataille de Valmy, en 1826 par Horace Vernet (1789-1863). © MARY EVANS/SIPA (publiée le 09/06/2022)

En 1792, le Saint-Empire romain germanique et l'empire d'Autriche sont en guerre contre la France. Victime de forts troubles internes, la jeune monarchie constitutionnelle est en quête de légitimité et de stabilité. Lors de la célèbre bataille de Valmy, l'armée révolutionnaire affronte les troupes prussiennes qui marchent vers Paris. La France y remporte sa première victoire face aux monarchies européennes. Enhardie, la Convention abolit la royauté et proclame, le 22 septembre 1792, la République française !

Qui gouverne successivement pendant la Première République ?

À la suite de la destitution de Louis XVI en août 1792, la France a désespérément besoin d'un pouvoir fort. Le 21 septembre 1792, la Convention nationale est élue au suffrage universel masculin. Elle abroge rapidement la monarchie et institue la Première République. Le 26 octobre 1795, après une violente lutte intestine, le Directoire la remplace. Ce dernier va diriger la France jusqu'au coup d'État du 18 Brumaire de Napoléon Bonaparte, le 9 novembre 1799. Le Consulat est instauré et perdure jusqu'à la proclamation du Premier Empire, le 18 mai 1804.

Comment la Première République prend-elle fin ?

Au début de l'année 1804, un complot royaliste est découvert et ses instigateurs sont exécutés. Napoléon, alors Premier Consul à vie, est à cet instant plus puissant que jamais. Grâce à ses nombreux soutiens, il impose son emprise sur les différentes chambres législatives. Ces dernières lui octroient le titre d'empereur des Français le 18 mai 1804 à travers un texte du Sénat : le sénatus-consulte. C'est la fin de la Première République et la naissance du Premier Empire. La France entre dans une ère de grandeur !

Quand a eu lieu la Deuxième République ?

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Louis-Philippe 1er (1773-1850) © MARY EVANS/SIPA (publiée le 09/06/2022)

Au Premier Empire succèdent la Restauration, de 1815 à 1830 et la Monarchie de Juillet, de 1830 à 1848. Lors de cette dernière, Louis-Philippe Ier est proclamé roi des Français. Au début des années 1840, la France est durement touchée par une crise économique et sociale. De fortes hausses de prix donnent lieu à des soulèvements qui chassent le monarque du pouvoir. Instaurée le 24 février 1848, la Deuxième République est alors abrogée le 2 décembre 1852, lorsque Louis-Napoléon Bonaparte devient à son tour empereur des Français.

PREMIERE REPUBLIQUE : dates clés

10 août 1792 - Prise des Tuileries
Journée décisive de la Révolution française, le 10 août 1792 marque l'abolition de la monarchie française. En réponse aux menaces d'invasion étrangère, des insurgés attaquent le palais des Tuileries. Ils se saisissent alors de Louis XVI, assigné à résidence depuis sa fuite à Varennes. Peu après, l'Assemblée nationale démet le roi et le prive de ses pouvoirs. Ces troubles politiques mèneront aux "massacres de septembre" et au début de la première Terreur.
22 septembre 1792 - Abolition de la monarchie
À la fin du mois d'août 1792, les armées du roi de Prusse Frédéric-Guillaume II s'enfoncent dans l'est de la France. Les cours européennes veulent à tout prix renverser la Révolution et remettre Louis XVI sur son trône. La victoire du général Dumouriez à Valmy donne au gouvernement révolutionnaire la légitimité qui lui manquait. Le lendemain, la Convention nationale abolit définitivement la monarchie en France !
23 février 1793 - La Convention décide la conscription de 300 000 hommes

À partir de 1792, la France est opposée à la Première Coalition, une alliance de plusieurs puissances européennes. Pour y faire face, la Convention ordonne, le 23 février 1793, d'enrôler 300 000 hommes sur tout le territoire. Chaque département français fournit ainsi son lot de "volontaires", célibataires ou veufs, à l'armée de la République. Cette levée en masse autoritaire conduira dès le mois de mars 1793 aux guerres de Vendée.

10 mars 1793 - Création du Tribunal révolutionnaire
Après le soulèvement des paysans vendéens, la Convention nationale met en place le Tribunal révolutionnaire. Cette instance a pour mission de "juger sans appel et sans recours les conspirateurs et les contre-révolutionnaires". Le Tribunal devient alors le principal instrument de la Terreur. Une citation de Danton est d'ailleurs restée célèbre : "Soyons terribles pour dispenser le peuple de l'être".
10 octobre 1793 - Saint-Just déclare la Convention
Le 10 août 1793, la Convention, dominée par les montagnards, suspend la constitution. Pour Saint-Just, le plus jeune élu de l'Assemblée, la République ne pourrait survivre autrement. Il déclare alors une véritable dictature révolutionnaire pour rétablir l'ordre, dirigée par le Comité de salut public. Le décret, adopté le 10 octobre 1793, énonce : "Le gouvernement sera révolutionnaire jusqu'à la paix".
6 novembre 1793 - Philippe-Egalité meurt sur l'échafaud
Avant la Révolution, Louis-Philippe d'Orléans, prince de sang français, est hostile au régime de Louis XVI. En 1792, il est élu à la Convention nationale sous le nom de Philippe Égalité, les titres princiers étant proscrits. Quand son fils, le futur Louis-Philippe Ier, passe à l'ennemi en avril 1793, il est suspecté de complicité et arrêté. Il est jugé par le Tribunal révolutionnaire et guillotiné le 6 novembre 1793.
24 novembre 1793 - La publication du calendrier révolutionnaire
Oeuvre du poète François Fabre d'Églantine, le calendrier révolutionnaire coupe avec l'héritage chrétien de la France. Établi par la Convention le 24 novembre 1793, il réorganise totalement la vie des citoyens. Les semaines comptent désormais dix jours qui ne sont plus consacrés à des saints, mais au terroir. Les mois reçoivent des noms de saisons et durent chacun trente jours. Le repos dominical et les fêtes religieuses disparaissent au profit de fêtes patriotiques appelées "sanculotides".
3 février 1794 - La Convention abolit l'esclavage
Les esclaves sont les grands oubliés de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789. Puisqu'on leur refuse la liberté et l'égalité, ils décident de se révolter en Guadeloupe et à Saint-Domingue à partir de 1793. Finalement, le 3 février 1794, la Convention nationale vote l'abolition de l'esclavage dans les colonies françaises. Elle décrète que tous les hommes, sans distinction de couleur, sont citoyens français et bénéficient des mêmes droits.
7 mai 1794 - Le culte de l'Être suprême
En 1794, Maximilien de Robespierre règne sur le Comité de salut public et l'assemblée révolutionnaire. Désireux d'en finir avec l'ancien régime, il est favorable à la déchristianisation de la France. Mais il le sait, le peuple a besoin de symboles religieux. Le 7 mai 1794, la Convention institue le culte de l'Être suprême, une divinité sans nom ni visage. Sa fête coïncide avec la Pentecôte du précédent calendrier.
10 juin 1794 - La Convention décrète la Terreur
Le 5 septembre 1793, la France étant assaillie de toutes parts, le gouvernement révolutionnaire instaure la Terreur. Toutefois, la répression et la peur de la guillotine ne suffisent pas. Le 10 juin 1794, poussée par Robespierre, la Convention décrète la Grande Terreur ! Les procès sont expéditifs et les garanties judiciaires des accusés sont supprimées. Près de 40 000 personnes sont ainsi exécutées arbitrairement durant cette période.
27 juillet 1794 - Fin de la Terreur
Tandis que la France semble désormais à l'abri, beaucoup de députés souhaitent en finir avec la Terreur. Ils aspirent surtout à profiter du pouvoir et des biens qu'ils ont acquis durant la Révolution. Le 27 juillet 1794, Robespierre, alors président du Comité de salut public, et ses partisans sont arrêtés. Ils sont guillotinés dès le lendemain sans autre forme de procès. C'est la fin de la Terreur !
21 février 1795 - Rétablissement de la liberté de culte en France
Après la Terreur, le gouvernement souhaite réconcilier les Français avec la Révolution. Le 21 février 1795, la Convention rétablit la liberté de culte, limitée depuis la Constitution civile du clergé de juillet 1790. L'État autorise donc la pratique de la religion quelle qu'elle soit, mais précise qu'elle doit se faire sans signes ostentatoires. De plus, l'État n'est plus mis à contribution pour la gestion des lieux de prières.
14 juillet 1795 - La Marseillaise devient l'hymne national
Écrite en 1792 lors des guerres contre l'Autriche, la Marseillaise est à l'origine un chant guerrier révolutionnaire. Ode à la liberté, il est également un appel patriotique à la mobilisation générale et à la lutte contre les puissances étrangères. Le 14 juillet 1795, la Marseillaise devient l'hymne national de la France sous l'impulsion de la Convention. En 1804, sous le Premier Empire, elle est remplacée par le Chant du départ.
5 octobre 1795 - Première intervention de Bonaparte
Après l'exécution de Robespierre, les royalistes finissent par s'insurger. À Paris, des affrontements éclatent entre l'armée et les émeutiers qui prévoient d'attaquer le palais des Tuileries, siège du gouvernement. Le 5 octobre 1795, le jeune officier de la République Napoléon Bonaparte est convoqué et chargé de mettre fin à l'insurrection. Il s'acquitte de sa mission en faisant venir des canons qui mitraillent la foule en colère.
26 octobre 1795 - Début du Directoire
Après trois ans d'existence, la Convention nationale cède sa place au Directoire, le 26 octobre 1795. Avec ce nouveau régime, le gouvernement veut tourner la page de la Terreur et de la Révolution. Des élections sont organisées pour élire les membres des deux chambres législatives : le Conseil des Anciens et le Conseil des Cinq-Cents. Commencent alors quatre années durant lesquelles le Directoire s'affaire à réformer la France.

2 janvier 1796 - Création du ministère de la Police

Lorsque la Révolution éclate, la police royale, qui n'a rien vu venir, est complètement dépassée et disparaît avec la monarchie. Le 2 janvier 1796, le Directoire crée le ministère de la Police générale. Pour lutter contre les troubles insurrectionnels persistants sur le territoire français, le gouvernement veut une force de l'ordre forte. Malheureusement, la criminalité ne diminue pas et les complots s'enchaînent…
10 septembre 1796 - Le Directoire écrase les "babouvistes"
En 1796, le révolutionnaire français Gracchus Babeuf instigue la "Conjuration des Égaux". Cette tentative de renversement naît dans un contexte social très difficile. Le but du "babouvisme" est alors d'aboutir à la collectivisation des terres et des moyens de production. Après une insurrection militaire ratée à Grenelle, la Conjuration est dénoncée et arrêtée. Gracchus Babeuf est guillotiné le 10 septembre 1796.
4 septembre 1797 - Coup d'État de Fructidor
En 1797, de nouvelles élections sont organisées pour renouveler un tiers des deux assemblées du Directoire. Les citoyens sont appelés aux urnes et votent massivement pour des députés modérés, favorables au retour de la monarchie. Le 4 septembre 1797, certains partisans du Directoire, soutenus par Bonaparte, réalisent le coup d'État de Fructidor contre les parlementaires royalistes. Ces derniers sont arrêtés et pour beaucoup déportés, tandis que les élections sont annulées.
11 mai 1798 - Le coup d'État du 22 Floréal an VI
En avril 1798, des élections ont de nouveau lieu au sein du Directoire. Les votes sont très favorables aux jacobins, faction politique en perdition depuis la chute de Robespierre. Alors qu'ils possèdent la majorité pendant encore quelques jours, les Directeurs en place décident d'empêcher leur retour. Le 11 mai 1798, dans ce qui s'apparente à un coup d'État, ils font voter une loi qui casse les élections.
9 novembre 1799 - Coup d'État du 18 Brumaire
En guerre et menacée par un retour des royalistes, la Révolution est à bout de souffle. Le 9 novembre 1799, lors du coup d'État du 18 Brumaire, Napoléon Bonaparte met fin au Directoire. Suite à une habile manipulation, Sieyès, Ducos et Barras forcent les députés à réviser la constitution. Les deux assemblées, réunies à Saint-Cloud, nomment alors Bonaparte et ses complices à la tête d'un nouveau gouvernement.
13 décembre 1799 - Naissance du Consulat
Après leur coup d'État, Bonaparte, Sieyès et Ducos fondent le Consulat avec la constitution de l'an VIII, le 13 décembre 1799. Cette dernière instaure un nouveau régime politique dirigé par trois consuls et renforce grandement le pouvoir de l'exécutif. Les droits de l'homme et du citoyen et la défense des libertés sont eux absents du texte. Alors Premier Consul, Bonaparte est plus puissant que jamais et rétablit la paix dans la République.
18 janvier 1800 - Création de la Banque de France

Ayant fait fortune durant la Révolution, le financier suisse Jean-Frédéric Perregaux ouvre à Paris la "Caisse des Comptes Courants". Quelques années plus tard, il propose à Napoléon Bonaparte d'octroyer à son établissement le droit d'imprimer des billets de banque. Cela lui permettrait de collecter l'épargne des Français et d'augmenter la quantité de monnaie en circulation. Ce dernier accepte et fonde la Banque de France le 18 janvier 1800.

19 mai 1802 - Création de la Légion d'honneur
Pour récompenser les mérites civils et militaires, Napoléon Bonaparte crée, le 19 mai 1802, l'Ordre national de la Légion d'honneur. Cette distinction vise à remercier celles et ceux qui ont rendu des "services éminents" à la Nation. Elle comprend tout d'abord quatre classes, puis cinq : chevalier, officier, commandeur, grand officier et grand-croix. Cet acte renforce encore davantage le prestige du Premier Consul.
2 août 1802 - Napoléon devient consul à vie

En 1802, Napoléon Bonaparte a considérablement renforcé son pouvoir sur la France. Pour avoir ramené la stabilité dans la République, le Tribunat, l'une des chambres législatives du Consulat, veut lui accorder une reconnaissance nationale. Le peuple est plébiscité et une immense majorité vote pour cette récompense. Ainsi, le 2 août 1802, à la suite de manœuvres politiques, Bonaparte devient Consul à vie.

28 mars 1803 - Création du franc germinal

Alors que sous l'Ancien Régime l'unité de compte est la livre tournois, celle-ci est remplacée par le franc pendant la Révolution. Le 28 mars 1803, Napoléon Bonaparte crée le "franc germinal" et lui donne une valeur et un poids fixes. Cette décision a pour but d'équilibrer les transactions commerciales de la Nation. À la fois fort et stable, le franc germinal devient avec les guerres napoléoniennes la monnaie de référence en Europe.

21 mars 1804 - Publication du Code civil
Sous la monarchie, chaque territoire français était pourvu de ses propres lois et coutumes locales. Le 21 mars 1804, Napoléon Bonaparte promulgue le "Code civil des Français". Dorénavant, la loi émane des législateurs, est appliquée par les juges et régit les rapports sociaux entre tous les Français. Le Code civil est l'une des plus grandes contributions du règne de Bonaparte et a inspiré bien d'autres pays depuis.
21 mars 1804 - Assassinat du Duc d'Enghien
Début 1804, un complot royaliste fomenté par Georges Cadoudal est mis au jour. L'enquête, menée par Fouché, aboutit à l'exécution de Cadoudal. Le duc d'Enghien, prince de sang français, est soupçonné sans réelles preuves de faire partie des conspirateurs. Il est enlevé dans le grand-duché de Bade où il avait trouvé refuge. Il est ensuite jugé de manière expéditive et fusillé dans les douves du château de Vincennes en pleine nuit.
18 mai 1804 - Sacre de Napoléon
Après la mort du duc d'Enghien et des autres participants du complot royaliste, Napoléon Bonaparte sort renforcé politiquement. Le 18 mai 1804, le Sénat approuve la décision du Tribunat de conférer à Napoléon Bonaparte le statut d'empereur des Français. Le Premier Consul obtient donc, par voie légale, la dignité impériale et son hérédité familiale à travers un texte symbolique : le sénatus-consulte.
2 décembre 1804 - Bonaparte devient empereur des Français
Le 2 décembre 1804, Napoléon Ier est sacré empereur des Français dans la cathédrale Notre-Dame de Paris. Le pape Pie VII bénit les nouveaux emblèmes impériaux : l'anneau, l'épée et le manteau, et donne l'onction à Joséphine et Napoléon. Ce dernier porte ensuite la couronne au-dessus de sa tête. Beaucoup de Français approuvent ce sacre, car ils y voient le moyen de repousser, à jamais, le spectre de la royauté.