Joan Miró : biographie du peintre espagnol, figure du surréalisme
Biographie courte de Joan Miró - Joan Miró naît le 20 avril 1893 à Barcelone en Espagne. Son père bijoutier l'oriente vers des études de commerce. Mais, Miró se passionne très tôt pour l'art et la créativité. À partir de 1907, il s'inscrit à l'école des Beaux-Arts de Barcelone. Quatre ans plus tard, il poursuit des études à l'Académie Galli. En 1919, il se rend à Paris et y rencontre les plus grands artistes de son temps. Il est tout d'abord influencé par le fauvisme, puis le cubisme, avant d'intégrer le groupe surréaliste d'André Breton. Finalement, c'est le dadaïsme qui le bouleverse plus particulièrement. Joan Miró fait preuve d'une grande imagination, d'humour et de fantaisie pour donner une vie nouvelle aux objets et aux formes qui l'entourent. Il peint La Naissance du monde en 1925 puis se tourne vers la sculpture et le collage (La Danseuse espagnole, 1928). Il affirme alors vouloir "assassiner la peinture".
En 1937, la guerre Joan Miró contraint à quitter l'Espagne pour la France. Ce conflit influence grandement son oeuvre, autant dans les tons que dans les formes qu'il peint et crée. Après la guerre, il poursuit son art pictural en décorant des monuments ou façades (Terrace Plaza hotel à Cincinnati ou la Lune et le Soleil sur le bâtiment de l'Unesco à Paris). Il peint également les trois Bleu I, Bleu II, Bleu III en 1961. Le 10 juin 1975, la fondation Miró est officiellement inaugurée. Cette idée d'un centre de référence de l'œuvre de Miró au sein de la ville de Barcelone avait germé dans les esprits de nombreux artistes dès 1972. De nombreuses peintures et sculptures représentatives de l'œuvre surréaliste de Miró y sont encore aujourd'hui exposées. Joan Miró est mort le 25 décembre 1983 à Palma de Majorque (Espagne). Il était âgé de 90 ans.
Les œuvres de Joan Miró
Les racines catalanes de Joan Miró sont déterminantes dans son oeuvre. Celles-ci lui inspirent ses premières peintures, Plage de Mont-Roig (1916), La Ferme (1921), Portrait d'une danseuse espagnole (1921). Appliquant la discipline du cubisme, Miró s'efforce dans un premier temps de peindre les formes le plus précisément possible. C'est la période dite détailliste du peintre qui s'attelle à réaliser ses œuvres avec réalisme. Mais très vite, la réalité du monde extérieur ne l'inspire plus. En pleine crise identitaire, Miró remet en question son art pour créer un langage pictural libre. Le potentiel créatif de l'inconscient ainsi que l'onirisme, caractéristiques du mouvement surréaliste, sonnent pour lui comme une évidence. En 1925, son tableau totalement surréaliste Le Carnaval d'Arlequin, connaît un franc succès. Toutefois à partir de 1930, les prises de positions politiques des artistes surréalistes conduisent Miró à s'éloigner du mouvement. Travailleur acharné, il se consacre au collage, à la lithographie et la sculpture. Cette pluridisciplinarité ne le quittera jamais en témoigne La Femme et l'oiseau, sculpture réalisée en 1982. Ses œuvres, se veulent au fil des années de plus en plus abstraites, à l'image de sa série de peintures intitulées Constellations, peinte en 1942 qui lui vaudra une grande renommée outre-Atlantique.
La Ferme de Joan Miró
En 1911, alors âgé de 18 ans, Joan Miró contracte le typhus. Ses parents l'envoient en retraite dans une ferme à Mont-roig del Camp en catalogne. La nature prégnante du lieu tout comme sa beauté stimule l'imagination du jeune peintre. C'est ainsi qu'en 1924, il réalise La Ferme, sa première toile d'importance. Mû par un grand souci du détail, Joan Miró, y représente tous les éléments de l'environnement de la ferme familiale : des animaux domestiques, en passant par les végétaux et les ustensiles. De manière extrêmement précise et réaliste, Miro représente d'ailleurs, les oiseaux, la terre rouge, les arbres, voire les insectes, que l'on retrouvera tout au long de son œuvre. Remarquable coloriste, Joan Miró apporte un grand soin au choix de ses couleurs qui auront là encore une place prégnante dans la suite de son oeuvre.
Triptyque Bleu I, Bleu II, Bleu III de Joan Miró
À la suite de la Seconde Guerre mondiale, Joan Miró se montre sensible à l'expressionnisme abstrait et notamment au travail de Robert Rauschenberg et Mark Rothko. En parallèle il dit vouloir "assassiner la peinture", c'est-à-dire l'épurer, afin de se défaire des codes classiques. En 1961, Joan Miró se lance dans la réalisation de triptyques dont l'un des plus célèbres est son oeuvre picturale consacrée aux "Bleus" - "Bleu I, Bleu II, Bleu III. Cherchant selon ses propres mots à "atteindre le maximum d'intensité avec le minimum de moyens", Miró donne à sa peinture un caractère de plus en plus dépouillé, exempt de superflu. Bien que ces trois œuvres entretiennent une parenté avec l'abstraction, la libre disposition des couleurs où le bleu prédomine est d'inspiration réelle. Celle-ci fait en effet directement référence à la Catalogne et la Méditerranée, influences chères à l'artiste. Les trois toiles monumentales, qui ont nécessité des années de réflexion, avant d'être conçue, constituent l'aboutissement de l'oeuvre du peintre dans sa quête de nouveauté artistique.