Bataille de Borodino ou bataille de la Moskova de 1812

Bataille de Borodino ou bataille de la Moskova de 1812 La bataille de Borodino (ou de la Moskova) se déroule le 7 septembre 1812, à une centaine de kilomètres de Moscou. Elle s'inscrit dans la campagne de Russie de Napoléon Ier.

Résumé de la bataille de Borodino - Le 7 septembre 1812, la bataille de Borodino (ou bataille de la Moskova) constitue un affrontement majeur de la campagne de Russie de Napoléon Ier. Elle voit s'opposer près de 200 000 hommes. En raison de tirs d'artillerie lourde répétés et constants, les combats sont particulièrement violents et soutenus. Des points stratégiques, comme les flèches de Bagration ou la redoute Raïevski, sont disputés avec âpreté avant que l'armée du tsar ne batte en retraite. Pour les factions belligérantes, les pertes sont conséquentes. On déplore la mort de dizaines de milliers de soldats et d'officiers, ainsi que de nombreux blessés. L'histoire retient une victoire tactique française, bien que non décisive quant à l'issue de la campagne de Russie. En effet, le terme de la bataille de Borodino permet aux hommes de Napoléon de poursuivre leur route vers Moscou. Toutefois, la Russie revendique aussi la victoire et ne s'avoue pas vaincue.

Pourquoi la bataille de Borodino a-t-elle eu lieu ?

En 1812, Napoléon Ier s'engage dans la campagne de Russie. Sa marche vers Moscou se justifie par les décisions politiques de l'empereur russe, Alexandre Ier, qui vont à l'encontre de la stratégie de Napoléon Bonaparte. On peut notamment évoquer la levée du blocus continental contre le Royaume-Uni. La campagne de la Russie dure un peu plus de cinq mois, du 24 juin au 14 décembre 1812. La bataille de la Moskova est également connue sous l'appellation de la bataille de Borodino. Elle survient le 7 septembre 1812, deux jours après la bataille de Chevardino. Dans ce contexte, Napoléon Ier souhaite remporter une victoire décisive face à son adversaire. L'objectif principal de l'empereur français est de le contraindre à signer un traité de paix selon ses propres conditions. Ses ambitions se portent, entre autres, sur le respect du blocus continental qui vise à isoler économiquement le Royaume-Uni.

Qui participe à la bataille de Borodino ?

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Portrait de Piotr Ivanovitch Bagration © MARY EVANS/SIPA (publiée le 06/07/2023)

La bataille de Borodino voit s'opposer l'empire russe face à la France et ses alliés. Ceux-ci se composent de l'Italie, de la Bavière, de la Westphalie, de la Saxe, du Wurtemberg, du duché de Varsovie et du grand-duché de Hesse. Parmi les commandants français, on peut évoquer Napoléon Ier, Michel Ney, Joachim Murat, Louis Nicolas Davout et Eugène de Beauharnais. Côté russe, les principaux commandants sont Mikhaïl Koutouzov, Michel Barclay de Tolly et Piotr Ivanovitch Bagration. A la suite de la bataille, ce dernier meurt de ses blessures quelques semaines plus tard.

Comment s'est déroulée la bataille de Borodino ?

Comme évoqué précédemment, la bataille de Borodino a lieu le 7 septembre 1812, non loin du village éponyme. On parle aussi de cet affrontement en tant que bataille de la Moskova, en référence à la rivière russe du même nom. De part et d'autre, on compte des centaines de milliers d'hommes. Les artilleurs russes se trouvent sur une position stratégique, en hauteur, sur la "grande redoute". Quant à Napoléon, il ne dispose que d'une faible proportion de ses effectifs, car tous ses soldats n'ont pas encore franchi le fleuve Niémen.

Au matin du 7 septembre, l'armée française engage le combat et fait feu. Dans un premier temps, elle s'attaque aux flèches de Bagration, positions fortifiées avancées où se situe une majeure partie des troupes ennemies. Si Napoléon réussit à remporter cette première confrontation, il ne tient pas la position face à la contre-attaque du général Bagration. Au gré des différents assauts, Russes et Français occupent cette position stratégique de manière provisoire.

Puis la France effectue une manœuvre de diversion. Exécutée par Eugène de Beauharnais, celle-ci vise à détourner l'attention des troupes russes de Louis Nicolas Davout. Ce dernier se lance à l'assaut de la redoute Raïevski, ainsi que de deux autres lieux clés de la bataille. S'ensuivent de nombreux échanges de tirs d'artillerie. Plusieurs généraux et officiers de l'armée russe décèdent. Ce qui explique en partie que certains canons du tsar n'ont pas été utilisés. Les soldats de Napoléon continuent à pilonner les positions russes tout en tirant parti de cet avantage stratégique. L'armée russe est mise en déroute et est contrainte de fuir le champ de bataille.

Qui a gagné la bataille de Borodino ?

Officiellement, l'armée française remporte la bataille de Borodino. Napoléon est parvenu à conquérir les principales positions stratégiques russes, dont les flèches de Bagration et la redoute Raïevski. Napoléon peut ainsi poursuivre sa marche vers Moscou. Il l'atteindra sept jours plus tard. Cette victoire tactique française est parfois contestée en raison des pertes humaines importantes et de son manque d'impact sur le reste de la campagne de Russie. Si la route vers Moscou est ouverte pour Napoléon, son armée s'épuise. Les Russes auraient-ils délibérément reculé pour attirer les Français plus profondément en Russie, où ils deviennent plus vulnérables aux conditions hivernales et aux attaques ? La question n'est pas tranchée.

Combien de morts a fait la bataille de Borodino ?

Lors de la bataille de Borodino, les pertes sont particulièrement élevées dans les deux camps. Du côté de l'armée française, on compte près de 20 000 blessés et plus de 6 500 morts. A noter que certains problèmes d'approvisionnement de vivres ont provoqué le décès de soldats invalides , par faim ou par négligence. Les désertions et la maladie déciment également les troupes françaises. On estime que les Russes ont perdu 45 000 hommes, sans pour autant faire de distinction précise entre les morts et les blessés. Parmi ce nombre figure une vingtaine de généraux, dont Piotr Ivanovitch Bagration.

Quelles sont les conséquences de la bataille de Borodino ?

retrait des troupes françaises
Le retrait des troupes françaises à Moscou. © MARY EVANS/SIPA (publiée le 06/07/2023)

Napoléon Ier poursuit sa marche tout en pratiquant la stratégie de la terre brûlée. Pour rappel, cette dernière consiste à affaiblir l'ennemi en détruisant ses systèmes de production, ses ressources, ainsi que les bâtiments susceptibles de l'aider dans son effort de guerre. Pour l'armée française, la prise de Moscou a lieu le 14 septembre 1812, soit sept jours après la bataille de Borodino. Au soir, la ville est ravagée par un incendie provoqué par les moscovites, empêchant les soldats français de disposer de quartiers d'hiver. Près d'un mois plus tard, les troupes françaises sont contraintes de quitter Moscou sans pour autant avoir obtenu la capitulation de la Russie. L'armée du tsar compense rapidement ses pertes et continue de résister. En revanche, les soldats de Napoléon sont mal préparés aux rigueurs de l'hiver russe. L'armée française choisit finalement de battre en retraite, les Russes refusant de capituler. La campagne de Russie et ses conséquences ont marqué le début du déclin de l'influence de Napoléon en Europe.

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