Construction du Parthénon : le célèbre temple d'Athènes

Construction du Parthénon : le célèbre temple d'Athènes Le Parthénon est le plus célèbre édifice de la capitale grecque, Athènes. Même si sa construction a été incroyablement rapide, c'est le monument le plus important de l'histoire grecque.

Résumé de la construction du Parthénon - C’est sous l’impulsion de Périclès que le Parthénon a vu le jour, au Ve siècle avant notre ère. Le célèbre stratège athénien a convié des artistes reconnus comme Phidias ou Callicratès à participer à la construction du Parthénon. Erigé sur un ancien temple détruit par les Perses à Athènes, plus précisément sur l’Acropole, le temple, dédié à Athéna, la divinité protectrice de la ville, a été bâti en un temps record. En effet, il a seulement fallu 15 ans pour achever ce monument majeur de l’histoire antique.

Débutée en 447, la construction du Parthénon a été interrompue par une guerre, mais elle fut achevée en 432 av. J.-C. Elle est l’image de la puissance athénienne, de la démocratie et du génie architectural de la Grèce antique d’alors. Alliant le classicisme dorique à une ingéniosité alors inédite de la part des architectes, le Parthénon est une œuvre remarquable, tant pour ses dimensions, sa rapidité de construction inaccoutumée et son style.

Dans quel contexte le Parthénon s’est-il construit ?

Le Parthénon a été construit entre 447 et 432 av. J.-C. Il fait partie de l’Acropole d’Athènes, actuelle capitale grecque, et est un des monuments les plus emblématiques de Grèce. Il a été érigé sur les ruines d’un temple en calcaire bâti au VIe av. J.C. : l’Hécatompédon. Un très grand nombre de monuments ont été détruits par les Perses lors du Ve siècle (480 : guerres médiques). Le Parthénon fait partie des nouvelles constructions voulues par le stratège Périclès pour redonner son faste à la ville. Phidias, Ictinos et Callicratès dirigent le chantier.

Celui-ci a connu deux phases de construction, avec une interruption due à la Seconde Guerre médique. Les œuvres sculpturales ont été achevées après la fin de la construction. L’érection du bâtiment a été particulièrement rapide et les frais engagés très importants. Il a en effet fallu puiser dans le trésor de Delphes, qui sera ensuite conservé ici. Il est le temple le plus élevé de l’Acropole.

Pourquoi ce temple a-t-il été édifié ?

statue Athéna Parthénon
La statue d'Athéna dans la cella du Parthénon. © imageBROKER.com/SIPA (publiée le 24/03/2023)

Ce temple a été construit pour abriter la statue colossale de Phidias, l’Athéna Parthénos. De nombreux chercheurs pensent que ce projet d’importance a aussi trouvé son origine dans les difficultés financières de la ville, en proie aux régulières attaques perses. Le chantier aurait permis à de nombreuses personnes de trouver un emploi. Les fonctions de ce temple sont multiples. C’est évidemment un lieu de culte dédié à Athéna, la patronne de la ville (même si les offrandes ont régulièrement lieu à l’Erechthéion). Les Panathénées (fêtes en l’honneur d’Athéna) ont lieu ici. Il va aussi devenir l’image de la puissance athénienne, selon le vœu de Périclès. Les dimensions impressionnantes (près de 70 m de long, 31 m de large, 14 m de haut) et une ingéniosité architecturale inédite ont montré la grandeur d’Athènes et des habitants, visibles dans une frise mettant en scène toutes les classes sociales de la cité. Le temple a également une fonction politique puisqu’il renferme les fonds publics athéniens.

Comment se sont déroulés les travaux de construction ?

Le temple a été construit en marbre pentélique, une pierre blanche issue des carrières toutes proches d’Athènes, au nord-ouest. A l’origine, le temple est composé d’un péristyle (Galerie de colonnes) entouré de 48 colonnes. Deux salles sont érigées, bâties en pierre de taille. Le naos (intérieur du temple) était occupé par la statue chryséléphantine (or et ivoire) d’Athéna, haute de 15 mètres. Derrière cette statue se trouvait une petite salle, abritant le trésor athénien. Sont construites deux autres salles, des vestibules latéraux : l’opisthodome et le pronaos. La colonnade est bâtie simultanément. La construction a duré une quinzaine d’années.

Les décors sont réalisés à la suite. C’est principalement Phidias qui en a la charge. Ses ouvriers composent les frontons dédiés à la vie d’Athéna. La frise dorique, avec triglyphes et métopes, représente principalement la victoire des Grecs sur les Perses. L’édifice montre une singularité spécifique. D’aspect dorique, il présente 8 colonnes et non 6 comme habituellement. L’axe des colonnes, tout comme les lignes horizontales, sont aussi remarquables. Les colonnes sont légèrement inclinées, les horizontales sont convexes pour créer un effet d’optique jusqu’alors inédit. Les proportions générales sont élargies. Le naos présente ainsi une dimension encore jamais atteinte de 10,6 m de large. Des colonnes ioniques (dans l’opisthodome) sont ajoutées en fin de chantier. Sous la colonnade, une autre frise est présente, représentant les grandes Panathénées. Celle-ci entourait le sékos (partie fermée du temple, entourée de parois). En 449, seront ajoutés les Propylées et l’Erechthéion.

Comment le Parthénon a-t-il évolué au fil des époques ?

Cet édifice a connu de nombreuses mésaventures. On sait qu’il a subi un incendie important au cours de la période de l’Antiquité tardive, au IIIe siècle (saccage d’Athènes durant la guerre chrémonidéenne). La colonnade intérieure et la charpente en bois ont été détruites. Une nouvelle colonnade a été construite à la suite de cet événement, entre 361 et 363.

Autour de 590, le temple devint une église chrétienne et a pris pour nom Marie Parthenos. Cette reconversion byzantine a détruit de nombreuses statues. L’entrée a été déplacée, des mosaïques ajoutées, des fenêtres ouvertes. Il devient un haut lieu de culte chrétien et fait partie d’un grand pèlerinage comme Ephèse ou Thessalonique. Les Ottomans envahissent Athènes en 1456 et font du Parthénon une mosquée. L’abside devient le mihrab. Les murs ont entièrement été recouverts de chaux, dissimulant les décors.

fragments temple Parthénon
Les marbres du Parthénon, envoyés par l'ambassadeur Elgin à Londres en 1801-1802, aujourd'hui visibles au British Museum. © Richard Gardner//SIPA (publiée le 27/03/2023)

Au cours du XVIIe, il fut un entrepôt pour les barils de poudre turcs. Une première explosion a lieu en 1656, puis une seconde beaucoup plus importante en 1687. Une attaque vénitienne fait alors exploser les barils. La partie centrale et les colonnes sont détruites. Entre 1801 et 1803, le temple est pillé par les Anglais, qui emportent une très grande quantité d’éléments décoratifs, encore visibles dans différents musées britanniques. Après avoir proclamé son indépendance, la Grèce entame la restauration du bâtiment, en 1835. En 1894, c’est un des plus grands tremblements de terre qu’a connu la Grèce qui endommage l’édifice.

Quelles ont été les différentes fonctions du Parthénon ?

Même si le Parthénon reçoit les Panathénées, il ne peut être considéré comme un édifice religieux à proprement parler. En effet, on n’y trouve aucun objet rituel. De même, aucun témoignage de rite n’a été mentionné sur place. Le cœur du sanctuaire n’est accessible qu’aux prêtres. Aucune prêtresse n’y est liée.

Deux principales fonctions sont observables pour ce "temple". La première est de conserver la statue d’Athéna dans la salle sacrée du lieu, la cella (ou naos). Cette statue de Phidias, qui était à l’origine une offrande à la ville et ses habitants, a été transportée à Constantinople, où l’on perd sa trace. Athéna Parthenos symbolisait la déesse, mais également la puissance des femmes athéniennes qui, au Ve siècle av. J.-C., avaient un rôle de plus en plus important (plaque sculptée sur l’avant de la sculpture).

Autre fonction du temple : l’édifice était utilisé comme lieu de conservation des trésors remportés par Athènes et la ligue de Délos (dont une partie a été employée par Périclès pour la construction de l’édifice), mais aussi les métaux utilisés pour la monnaie. Ces richesses sont évidemment complétées par la statue elle-même, puisqu’elle est en partie composée d’or (Périclès la cite comme réserve d’or, selon l’auteur Thucydide). Il était en effet possible de la faire fondre en cas de nécessité, sans pour autant faire un acte impie. Cette salle abritant un trésor est synonyme de richesse et va donc devenir le symbole de la puissance athénienne, tant civile que politique.

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Les dates clés de la construction du Parthénon

19 septembre -480 — Défaite héroïque de Léonidas aux Thermopyles
Entouré de sept cents volontaires spartiates, thébains et platéens, Léonidas Ier, roi de Sparte, résiste héroïquement aux plusieurs milliers de Perses qui l’entourent. Le chef des Lacédémoniens et ses hommes luttent jusqu’à la mort pour couvrir le retrait du gros des troupes grecques. En effet, certainement suite à une trahison, les Perses avaient trouvé le moyen de prendre les Grecs à revers, contournant ainsi leur plan de défense. Les Grecs se replient alors pour se concentrer sur l’isthme de Corinthe. Quant à Athènes, elle sera saccagée par les Perses et le Parthénon, alors en bois, sera incendié.
-454 — Le trésor de la ligue de Délos est transféré au Parthénon
Athènes franchit le pas symbolique qui entérine son hégémonie en mer d’Egée : elle transfère le trésor de la ligue de Délos au Parthénon. Après plusieurs guerres destinées à maintenir de force des cités dans l’union, la ligue devient un empire, une "hégémonie" d’Athènes, sans pour autant être un Etat. En fait, la domination est avant tout financière, Athènes décidant du tribut à apporter à la ligue et se l’attribuant en partie.
-449 — Périclès fait construire le Parthénon
Périclès veut du grandiose. Athènes refuse. Il menace de financer lui-même le projet. Le temple, finalement adopté par Athènes, est construit sur l’emplacement de l’ancien temple. Le cœur du temple est érigé.
-438 — Achèvement du Parthénon
Après onze ans de travaux, la cité a achevé le Parthénon. Le sculpteur Phidias a réalisé les statues et supervisé la construction de la frise. Au sein du Parthénon, trône une statue haute de quinze mètres d’Athéna Parthénos. Athéna est célébrée dans la ville qui porte son nom pour de multiples raisons. Elle est généralement nommée Athéna Polias, la protectrice de la cité. Mais les constructions à sa gloire ne s’arrêtent pas là : pendant cinq ans, l’entrée du Parthénon, passage monumental, est construite. Ce sont les Propylées. 
26 novembre 1687 — Le Parthénon endommagé par une explosion
Transformé en église, puis en mosquée, sans jamais subir de grandes modifications, admiré et respecté par Romains, Chrétiens et Musulmans, le site de l’Acropole est demeuré en très bon état pendant deux millénaires. Mais en ce jour, la guerre fait rage entre Vénitiens et Ottomans (qui sont alors maîtres des lieux). Retranchés sur le site, ces derniers ont stocké de la poudre dans le Parthénon. Un boulet vénitien atteint le bâtiment qui explose. Ce qui restait du toit tombe définitivement, comme le haut des colonnes et la partie sud. Un millénaire plus tôt, la statue d’Athéna avait été emmenée, tandis que 150 ans plus tard, les Anglais pilleront littéralement les sculptures.
6 juillet 1801 — Elgin autorisé par l’Empire ottoman à prélever des frises sur le Parthénon
Après avoir obtenu l’autorisation de visiter le site, Lord Elgin, ambassadeur anglais à Constantinople, obtient le droit de prélever des frises sur le site de l’Acropole. Cette autorisation permet au diplomate de demander à son collaborateur Lusieri d’effectuer des prélèvements. En quelques mois, la moitié des frises, sculptures et métopes du site seront prélevées, avec parfois une absence totale de délicatesse : des frises sont coupées à la scie. La collection qui en résulte est dorénavant au British Museum de Londres. Mais la réalité de l’autorisation due au sultan et de ses modalités est fortement remise en question aujourd’hui. Toutefois, et malgré les demandes d’Athènes, ces fragments sont toujours exposés à Londres.
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