Guerre de la ligue d'Augsbourg : Louis XIV contre l'Europe

Guerre de la ligue d'Augsbourg : Louis XIV contre l'Europe La guerre de la ligue d'Augsbourg (1688-1697) oppose le roi de France Louis XIV et ses alliés à une puissante coalition européenne. Le royaume de France en ressort affaibli.

Le résumé de la guerre de la ligue d'Augsbourg - Les désirs expansionnistes du roi de France Louis XIV et la révocation de l'édit de Nantes qui protégeait les Français de confession protestante ont inquiété de nombreux pays européens. Il faut dire qu'au cœur des années 1680, le royaume de France est le plus puissant d'Europe. Cela conduit en 1686 à la création de la ligue d'Augsbourg. A l'origine, celle-ci a une vocation défensive et réunit le Saint-Empire romain germanique, les Provinces-Unies (Pays-Bas) et la Suède. La guerre semble inévitable et elle débute en 1688. La ligue est rejointe par plusieurs nouveaux protagonistes, en premier lieu Guillaume III d'Orange-Nassau qui vient de s'emparer de la couronne d'Angleterre, mais aussi l'Espagne, le duché de Savoie et de puissants princes allemands. La guerre de la ligue d'Augsbourg va se poursuivre jusqu'en 1697. Aucun des deux camps ne remporte véritablement une victoire décisive, mais ce conflit a de nombreuses répercussions en Europe et même au-delà.

Quelles sont les causes de la guerre de la ligue d'Augsbourg ?

En 1688, la France est incontestablement la plus grande puissance d'Europe. Sous l'impulsion du roi Louis XIV, surnommé le Roi-Soleil, elle a successivement remporté la guerre de Dévolution (1667-1668), puis la guerre de Hollande (1672-1678). Ces deux conflits ont permis au royaume de France de s'étendre. L'appétit de Louis XIV n'est pas pour autant rassasié et il entend poursuivre son expansion. Il profite du flou entourant les traités de paix ayant mis fin aux guerres précédentes pour revendiquer de nouveaux territoires. Cela conduit notamment à la guerre des Réunions (1683-1684) qui permet à la France de poursuivre ses conquêtes suite à la signature de la trêve de Ratisbonne (15 août 1684). Celle-ci acte le fait que le nord de l'Alsace, la ville de Strasbourg, le Luxembourg et la Sarre sont rattachés au royaume de France. Louis XIV profite aussi de la guerre austro-turque (1689-1699), opposant l'Empire ottoman au Saint-Empire romain germanique. Néanmoins, ces volontés expansionnistes inquiètent les autres puissances européennes. De plus, le 18 octobre 1685, Louis XIV révoque l'édit de Nantes qui protégeait les huguenots (les protestants) vivant en France. La persécution des huguenots reprend donc, et ces deux facteurs conduisent à la création de la ligue d'Augsbourg au mois de juillet 1686. Une coalition qui va s'élargir par la suite et qui va conduire à la guerre de la ligue d'Augsbourg (1688-1697). Le 24 septembre 1688, Louis XIV publie un texte, "Mémoire de raisons", dans lequel il liste différents territoires qu'il souhaite occuper. Sans attendre une réaction de ses adversaires, son armée franchit le Rhin pour attaquer Philippsburg, un point stratégique entre l'Alsace et le Luxembourg. Le siège de Philippsburg dure jusqu'au 30 octobre et se conclut par la première victoire française de la guerre de la ligue d'Augsbourg.

Comment s'est déroulée la guerre de la ligue d'Augsbourg ?

La plupart des combats de la guerre de la ligue d'Augsbourg se sont concentrés sur le territoire des Pays-Bas espagnols (nord de la France et Belgique), en Savoie, en Rhénanie et en Catalogne. Défaits à Walcourt (Pays-Bas) le 25 août 1689, les Français vont pourtant remporter de nombreuses grandes batailles durant ce conflit. Parmi ces victoires, on peut retenir la bataille de Fleurus qui se déroule le 1er juillet 1690 en Belgique, ou encore celle de Steinkerque, toujours en Belgique, au cours de laquelle les troupes menées par le maréchal de Luxembourg repoussent l'assaut des coalisés le 3 août 1692. Le maréchal français s'est également illustré lors de la bataille de Neerwinden (29 juillet 1693). Quelques années plus tôt, la France s'était également imposée lors de la bataille de Staffarda (18 août 1690) qui l'opposait à Victor-Amédée II, le duc de Savoie. Ce même duc de Savoie sera aussi défait le 4 octobre 1693 lors de la bataille de La Marsaille. En revanche, au rayon des défaites, il en est une qui fut cuisante pour Louis XIV, la bataille navale de la Hougue qui se déroule du 29 mai au 3 juin 1692 et se solde par une victoire de la ligue qui parvient même à couler le Soleil-Royal, le navire amiral de la flotte française. Autre défaite notable, la perte de Namur le 5 septembre 1695. Affaibli, car peinant à financer ce conflit, Louis XIV doit peu à peu se résoudre à négocier, ce qui va conduire aux traités de Turin et de Ryswick. En parallèle, Jacques II, détrôné en décembre 1688, et Guillaume III, son successeur, s'affrontent pour prendre le pouvoir sur les îles britanniques.

Estampe de la bataille de Neerwinden, conservée par la BnF :

Qui a participé à la guerre de la ligue d'Augsbourg ?

Initialement composée du Saint-Empire romain germanique dirigé par Léopold Ier, des Provinces-Unies (Pays-Bas) et de la Suède, la ligue d'Augsbourg s'agrandit au début de la guerre. Elle est notamment rejointe par plusieurs princes allemands qui étaient jusque-là plutôt des soutiens de Louis XIV, mais qui changent de camp suite au sac du Palatinat, une destruction méthodique menée par les forces françaises dans le sud-ouest du Saint-Empire germanique en 1689. Quant à Louis XIV, il est allié à l'Empire ottoman, mais aussi aux jacobites d'Ecosse et d'Irlande. Le 5 novembre 1688, Guillaume d'Orange débarque en Angleterre à la tête d'une armée hollandaise. C'est le début de la Glorieuse Révolution. Le roi catholique Jacques II est obligé de fuir en France, et Guillaume devient roi d'Angleterre sous le nom de Guillaume III. C'est ainsi que l'Angleterre rejoint la ligue à partir du mois de mai 1689, tandis que l'Espagne du roi Charles II et le duché de Savoie vont la rallier en juin 1690.

Qui est le vainqueur de la guerre de la ligue d'Augsbourg ?

La fin de la guerre de la ligue d'Augsbourg commence à se dessiner dès 1696 et la signature le 26 août du traité de Turin. Il s'agit d'une victoire pour la France puisque ce traité acte l'alliance du duc de Savoie Victor-Amédée II. En échange de cet accord, celui-ci obtient le mariage de sa fille Marie-Adélaïde avec Louis de France, petit-fils de Louis XIV et futur père de Louis XV. Mais le terme véritable de la guerre sera la signature du traité de Ryswick, près de La Haye aux Pays-Bas. La guerre n'ayant pas conduit à une victoire nette d'un camp ou de l'autre, les négociations ont été longues. Il faut attendre le 20 septembre 1697 pour qu'il soit ratifié par l'Angleterre, l'Espagne et les Provinces-Unies, le Saint-Empire romain germanique ne signant que le 20 octobre, ce qui met un terme officiel à la guerre de la ligue d'Augsbourg.

Quelles sont les conséquences de la guerre de la ligue d'Augsbourg ?

Pour Louis XIV, les conséquences de la guerre de la ligue d'Augsbourg et de la signature du traité de Ryswick ont un goût amer. Il est en effet dans l'obligation de reconnaître Guillaume III comme souverain légitime d'Angleterre, au détriment de son allié catholique Jacques II. Il doit également restituer les territoires conquis depuis le traité de Nimègue. En revanche, il est désormais allié au duché de Savoie. Il conserve la ville de Strasbourg et l'Alsace. Il annexe une grande partie du Luxembourg, la principauté de Montbéliard et des villes de la Sarre. La guerre, qui a causé famine et crise économique en France, a aussi eu des répercussions par-delà l'océan. Des combats ont en effet eu lieu en Amérique du Nord (actuels Canada et Etats-Unis) entre troupes françaises et anglaises et leurs divers alliés amérindiens. La France gagne aussi la moitié de l'île de Saint-Domingue qui deviendra plus tard Haïti. Le traité de Ryswick n'a en effet pas tranché la question de la succession au trône d'Espagne, ce qui va conduire à la guerre de succession d'Espagne quelques années plus tard (1701-1713).

Les dates clés de la guerre de la ligue d'Augsbourg

28 juin 1672 — Guillaume III d'Orange devient stathouder des Provinces-Unies
Après que Louis XIV déclenche la guerre de Hollande, Guillaume III d'Orange, élevé par Johan de Witt, est nommé stathouder des Provinces-Unies. A la tête des forces armées contre la France, il essuiera plusieurs défaites, mais parviendra à obtenir le soutien de l'Angleterre en épousant Marie, la fille du futur Jacques II. La paix sera alors conclue avec la France, lors du traité de Nimègue en 1678, complété l'année suivante par d'autres textes. Guillaume d'Orange ne s'en tiendra pourtant pas là, puisqu'il tentera d'organiser plus tard la Ligue des Augsbourg contre son ennemi français.
25 septembre 1688 — Guerre de la ligue d'Augsbourg
Le roi de France Louis XIV va déclarer la guerre à la ligue le 25 septembre 1688. Les coalisés seront bientôt rejoints par de nouveaux et puissants alliés, et la guerre de la ligue d'Augsbourg va se poursuivre jusqu'en 1697 et la signature du traité de Ryswick.
5 novembre 1688 — Guillaume d'Orange débarque en Angleterre
Guillaume III d'Orange, stathouder des Provinces-Unies, débarque en Angleterre, accompagné de ses troupes armées. Il répond ainsi à l'appel des protestants et des opposants au règne de Jacques II, son beau-père. Ce dernier venait de donner naissance à un fils, Edward Stuart, et chacun voyait en cet événement le risque d'une nouvelle dynastie catholique. Sans effusion de sang, Guillaume III d'Orange parvient à faire fuir son beau-père en France, avec toute sa famille. Ce dernier tentera toutefois de reprendre le pouvoir à la Boyne, en Irlande, mais en vain.
13 février 1689 — Guillaume III d'Orange est proclamé roi d'Angleterre
Guillaume III d'Orange et sa femme, Marie, sont proclamés roi et reine d'Angleterre. Malgré ses nouvelles fonctions, le souverain conserve son statut de stathouder des Provinces-Unies. Depuis 1685, Guillaume d'Orange voyait d'un mauvais œil l'accession au trône britannique de Jacques II, son beau-père de religion catholique. Celui-ci entretenait par ailleurs des relations avec la France, principale ennemie de Guillaume d'Orange. Cette situation l'avait donc conduit à débarquer sur le territoire, à la demande des protestants. Après son accession au trône, Guillaume III fera entrer l'Angleterre et les Provinces-Unies dans la guerre de la Ligue des Augsbourg, contre Louis XIV.
22 mars 1689 — Débarquement de Jacques II d'Angleterre à Kinsale
Détrôné le 6 janvier 1689 lors de la Glorieuse Révolution, Jacques II d'Angleterre débarque à Kinsale en Irlande deux mois plus tard avec le soutien de son cousin Louis XIV pour mener une contre-révolution. Fort de 10 000 hommes partis de France, où l'ancien roi catholique a trouvé refuge avec sa cour jacobite, Jacques II trouve à son arrivée le soutien des catholiques irlandais, fidèles aux Stuarts. Il est notamment reçu à Dublin par Richard Talbot, 1er comte de Tyrconnell. Si une première victoire militaire sur l'armée de Guillaume III d'Angleterre interviendra lors de la bataille de Bantry le 11 mai 1689, les alliés franco-irlando-écossais sont mis en échec l'année suivante à la bataille de la Boyne puis en Ecosse. Résultat : 15 000 Irlandais se réfugient en France, où Jacques II décèdera le 16 septembre 1701.
11 mai 1689 — Bataille de la baie de Bantry
La bataille de la baie de Bantry marque la première victoire franco-jacobite sur la flotte anglaise, lors de la tentative de contre-révolution menée par Louis XIV et Jacques II d'Angleterre dans le cadre de la guerre de la ligue d'Augsbourg. En supériorité numérique (24 navires français contre 19 anglais), la flotte de l'amiral Châteaurenault fait 96 victimes et près de 300 blessés, contre 40 morts et moins de 100 blessés. Cette victoire permet aux troupes franco-jacobites de débarquer en Irlande, où elles seront finalement battues par les Anglais.
17 mai 1689 — Déclaration de guerre de Guillaume III d'Angleterre
Le roi Guillaume III d'Angleterre déclare la guerre à la France. Un mois après son couronnement (le 11 avril 1689), le prince d'Orange, leader de la Glorieuse Révolution qui chassa Jacques II du trône, utilise le prétexte de la bataille navale de Bantry — gagnée par les Français — pour entrer en guerre avec Louis XIV, afin que celui-ci renonce à ses ambitions en Flandre. Il s'était allié dès le 9 juillet 1686 à l'Espagne, la Suède, la Bavière et aux ducs de Saxe pour former la ligue d'Augsbourg, renforcée par les Provinces-Unies et le Danemark le 12 mai 1689, puis par la Savoie en 1690. En toile de fond, la politique anti-protestante menée par Louis XVI inquiète les princes protestants d'Europe. La guerre de la Ligue d'Augsbourg engendrera de nombreux combats aux frontières françaises, qui tournèrent à l'avantage des armées de Louis XIV jusqu'en 1696. La crise économique toucha la France et ses ennemis et amena les parties à négocier un compromis en 1697 (traité de Ryswick).
27 juillet 1689 — Bataille de Killiecrankie
La bataille de Killiecrankie oppose les troupes jacobites, dirigées par le vicomte de Dundee, à l'armée de Guillaume III d'Angleterre. John Graham, 1er vicomte de Dundee mène cette révolte pour remettre le roi catholique Jacques II sur le trône, dont il a été chassé au bénéfice du prince protestant Guillaume d'Orange le 13 février 1689. Il remporte une victoire militaire malgré l'infériorité numérique (2 400 jacobites contre 3 500 soldats de la couronne), mais meurt sur le champ de bataille, victime d'une balle. Il aurait été alors le Grand Maître de l'ordre des Templiers. Sa mort laisse l'insurrection jacobite sans leader. Les chefs des clans des Highlands se soumettent alors au roi Guillaume III d'Angleterre, exceptés les MacDonald de Glencoe, qui seront massacrés le 13 février 1692 par des troupes orangistes.
30 avril 1690 — Fin de la rébellion jacobite à la bataille de Cromdale
La bataille de Cromdale est le dernier chapitre de l'insurrection jacobite en Ecosse. Les troupes fidèles au roi catholique Jacques II, bouté du trône d'Angleterre un an plus tôt par le protestant Guillaume III, sont en déclin suite à la défaite à la bataille de Dunkeld et au retrait des clans des Highlands. Le major général irlandais Buchan est envoyé en soutien par Jacques II pour remobiliser ses partisans écossais dirigés par Sir Ewen Cameron. Mais les désertions se multiplient dans les rangs jacobites et l'armée de Buchan perd ainsi le tiers de son effectif initial (1 200 hommes) lorsqu'elle croise les orangistes à Cromdale, le 30 avril 1690. Plus nombreux, les soldats de Sir Thomas Livingston prennent le dessus et font 400 victimes chez les jacobites, dont certains profitent de l'épais brouillard pour fuir. Les orangistes perdent moins de 100 hommes et mettent un terme à la rébellion jacobite.
1er juillet 1690 — La bataille de la Boyne
Guillaume III anéantit les troupes irlandaises de Jacques II près du fleuve de la Boyne. Ce dernier avait restitué leurs terres aux Catholiques irlandais et s'étaient entouré d'une armée de jacobites. Cette victoire entraînera la chute des partisans des Stuarts. Finalement, le traité de Limerick protègera provisoirement les Catholiques de l'oppression protestante.
11 juillet 1690 — Victoire française à la bataille navale de cap Béveziers
La bataille du cap Béveziers met aux prises les flottes françaises et anglo-hollandaises sur la manche, dans le cadre de la guerre de la ligue d'Augsbourg. Jacques II, bouté hors du trône d'Angleterre par le protestant Guillaume III en 1689, a trouvé refuge en France auprès de son cousin Louis XIV. Il tente de débarquer en Irlande avec le soutien des Français pour soulever une armée catholique et regagner sa couronne. La flotte française, menée par le vice-amiral Anne Hilarion de Costentin, a l'ascendant et se trouve en surnombre avec 75 vaisseaux, contre 59 côté anglo-hollandais, sous le commandement du vice-amiral Arthur Herbert de Torrington. Ces derniers en perdront 17 durant la bataille de Beachy Head (en anglais), les autres se réfugiant vers la Tamise tandis que Tourville laisse échapper l'occasion de les anéantir totalement. Cette victoire française sera atténuée par la défaite à venir lors de la bataille de la Boyne après le débarquement en Irlande.
18 août 1690 — Victoire française à la bataille de Staffarda
La bataille de Staffarda oppose le royaume de France au duché de Savoie, le 18 août 1690, dans le cadre de la guerre de la ligue d'Augsbourg. Après avoir refusé de laisser la citadelle de Turin à Louis XIV, le duc de Savoie Victor-Amédée II fait preuve d'un cruel manque de discernement le jour de la bataille. Face aux 18 000 hommes du maréchal Nicolas de Catinat, le prince du Piémont estime ses troupes fortes de 17 000 soldats suffisantes pour en venir à bout, sans attendre l'aide imminente de renforts espagnols. D'autres erreurs stratégiques permettent aux Français de prendre le dessus et de faire plus de 4 000 morts dans les rangs savoyards, ainsi que 1 500 blessés et 1 200 prisonniers. Les troupes françaises, qui ont perdu 2 000 hommes dans la bataille, poursuivront sur leur lancée en prenant Saluces le lendemain, puis Suse le 20 novembre 1690.
10 avril 1691 — Fin du siège de Mons
Lors de la guerre de Neuf Ans, la France fait face à la Ligue d'Augsbourg. Cette alliance qui regroupe notamment le Saint-Empire romain germanique, Guillaume III et l'Espagne, a pour but de faire perdre des territoires à la France. Cependant, les débuts de la guerre sont marqués par des victoires françaises comme le siège de Mons. Avec 92 000 hommes, Louis XIV met le siège devant la ville le 15 mars 1691, et remporte la victoire le 10 avril.
18 septembre 1691 — Bataille de Leuze
Les nations de la Ligue d'Augsbourg cherchent à reprendre les territoires conquis par Louis XIV depuis le début de son règne. Parmi elles on trouve les Provinces-Unies et l'Angleterre, qui affrontent la France le 18 septembre 1691 lors de la bataille de Leuze. Commandant l'armée française, le maréchal de Luxembourg attaque soudainement les troupes alliées de Georges-Frédéric de Waldeck avec sa cavalerie. Malgré l'infériorité numérique des Français, les victimes sont nombreuses dans le camp adverse, ce qui constitue une victoire française.
3 octobre 1691 — Signature du traité de Limerick
Au lendemain de la bataille de la Boyne, les Irlandais ont essuyé une cuisante défaite à Aughrim, provoquant la chute de Limerick. Un traité est alors signé et assure aux Catholiques une certaine liberté. Des terres leur sont à nouveau attribuées mais pour peu de temps. Quelques années plus tard, Guillaume III sera contraint d'annuler le traité tandis que le gouvernement irlandais instaurera de sévères lois pénales. Ces dernières interdiront aux Catholiques de circuler librement, d'occuper un poste dans les fonctions publiques et d'acquérir des terres. Elles s'accompagneront également d'un boycott des produits irlandais de la part de l'Angleterre, afin que le développement économique de l'Irlande ne vienne pas concurrencer la puissance économique anglaise.
29 mai 1692 — Bataille de Barfleur
Afin d'aider Jacques II à retrouver son trône, Louis XIV prévoit un débarquement de 20 000 hommes en Angleterre. Pour cela, il constitue une flotte de 45 navires de ligne, commandée par Tourville. Alors qu'il fait route vers la Hougue pour embarquer les troupes d'invasion, Tourville rencontre la flotte anglo-hollandaise au large de Barfleur. Malgré son infériorité numérique, il attaque les 99 vaisseaux ennemis, le 29 mai 1692. Alors que Tourville, victorieux, rejoint Brest, une quinzaine de ses navires sont pris dans les courants et se réfugient dans la rade de la Hougue. Les Anglais en profitent pour brûler ces navires impuissants et mal défendus, ce qui incitera Louis XIV à développer les fortifications des ports.
30 juin 1692 — Siège de Namur
Le 25 mai 1692, les forces françaises menées par le maréchal de Luxembourg, épaulé par Vauban, lancent l'assaut sur la ville de Namur sous le regard du roi Louis XIV en personne. Après quelques jours de siège, la ville rend les armes le 5 juin, mais de nombreux soldats de la ligue d'Augsbourg se retranchent dans le château. Les combats font encore rage durant plusieurs jours, jusqu'à la capitulation de la garnison coalisée le 30 juin.
3 août 1692 — Bataille de Steinkerque
Lors de la guerre de Neuf Ans, la France est en guerre contre l'Angleterre, les Provinces-Unies et le Danemark. Après la prise de Namur par les Français, les alliés commandés par Guillaume III d'Orange attaquent l'armée française par surprise, lors de la bataille de Steinkerque. Le 3 août 1692, l'armée française, commandée par le maréchal de Luxembourg, réagit et parvient à repousser les alliés. Le combat fait environ 20 000 victimes.
29 juillet 1693 — Bataille de Neerwinden
La France est en conflit avec l'Angleterre et les Provinces-Unies lors de la guerre de Neuf Ans. Le 29 juillet 1693, les troupes françaises affrontent les alliés commandés par Guillaume d'Orange, lors de la bataille de Neerwinden. Les Français, sous les ordres du maréchal de Luxembourg et de Patrick Sarsfield, sont supérieurs en nombre, avec 75 000 hommes contre 50 000 du côté anglo-hollandais. Ils mettent leurs ennemis en déroute, faisant 19 000 victimes. Durant le combat, Patrick Sarsfield est mortellement blessé.
4 octobre 1693 — Bataille de La Marsaille
Durant la guerre de Neuf Ans, la France est en guerre contre l'Espagne. Forte de 35 000 soldats, l'armée française, commandée par Nicolas de Catinat, affronte les troupes espagnoles et piémontaises de Victor-Amédée de Savoie à la bataille de La Marsaille. Il s'agit pour Catinat de protéger les villes de Pignerol et de Casal. Le 4 octobre 1693, les Français parviennent à enfoncer les lignes ennemies, causant la mort de 8 000 soldats alliés ce qui constitue une victoire pour la France.
27 mai 1694 — Bataille de la rivière Ter
Durant la guerre de Neuf Ans, la France affronte le royaume de Catalogne lors de la bataille de la rivière Ter, le 27 mai 1694. Les Catalans tentent d'empêcher les Français de prendre la ville de Gérone. Ces derniers, au nombre de 24 000, sont commandés par Anne-Jules de Noailles, et vainquent les troupes du duc d'Escalona. Le combat fait environ 3 500 morts. Gérone tombera aux mains des Français le 29 juin.
22 juillet 1694 — Bombardement de Dieppe
Durant la guerre de Neuf Ans, la flotte anglaise bombarde la ville de Dieppe, les 22 et 23 juillet 1694. Un incendie se déclare et détruit une grande partie de la ville. Elle est progressivement reconstruite selon les plans de Ventabren. Les Anglais se dirigent ensuite vers le port du Havre, qu'ils bombardent.
4 janvier 1695 — Décès du maréchal de Luxembourg
François-Henri de Montmorency-Bouteville, duc de Piney-Luxembourg, décède d'une maladie, le 4 janvier 1695 à Versailles. Lieutenant général en 1668 puis maréchal en 1675, il s'illustre durant la guerre de Dévolution (1667-1668), la guerre de Hollande (1672-1678) et la guerre de Neuf Ans (1688-1697). Il montre particulièrement l'étendue de ses talents militaires à la bataille de Leuze, la bataille de Steinkerque et la bataille de Neerwinden.
13 août 1695 — Bombardement de Bruxelles
Alors que les troupes de la Ligue d'Augsbourg assiègent Namur pour la reprendre au Français, Louis XIV décide de bombarder Bruxelles, sous prétexte de représailles aux bombardements anglais de 1694. Du 13 au 15 août 1695, l'artillerie française, sous les ordres du maréchal de Villeroy, noie la ville sous une pluie de bombes. Un immense incendie détruit le tiers de la ville (environ 5 000 bâtiments).
5 septembre 1695 — Capitulation des Français au siège de Namur
Durant la guerre de Neuf Ans, les Français s'emparent de la ville de Namur. Le Saint-Empire romain germanique, l'Angleterre et les Provinces-Unies décident de reprendre la ville, qui est une place stratégique au sein des Pays-Bas méridionaux. Sous les ordres de Guillaume d'Orange, Maximilien-Emmanuel de Bavière et Menno van Coehoorn, l'armée alliée assiège à son tour la ville le 2 juillet 1695. Les Français, commandés par Boufflers, capitulent le 5 septembre 1695.
15 juin 1697 — Début du siège de Barcelone
Le siège de Barcelone commence le 15 juin 1697. Il se déroule dans la ville de Barcelone en Espagne. C'est un des nombreux épisodes de la guerre de la ligue d'Augsbourg. Il oppose le Royaume de France à celui d'Espagne. L'armée française se présente avec plus de 30 000 hommes lors du combat contre 11 000 pour les Espagnols. Grâce au commandement de Louis-Joseph de Vendôme et de Victor Marie d'Estrées, le royaume de France gagne cette bataille le 8 août 1697. Le camp espagnol déplore alors 12 000 hommes morts ou blessés.
20 septembre 1697 — Signature du Traité de Ryswick
La signature du Traité de Ryswick met fin à la Guerre de la Ligue d'Augsbourg qui oppose Louis XIV et la Grande Alliance. Il permet à la France d'être reconnue comme la propriétaire de la baie d'Hudson au Canada. De plus, elle récupère à nouveau Terre-Neuve mais ne garde, en contrepartie, qu'un bout de l'Acadie. Ce traité détermine que la moitié de l'île d'Haïti va à la France et la seconde moitié à l'Espagne. Les Français finissent par obtenir le côté occidental de Saint-Domingue.
30 octobre 1697 — Une partie de Saint-Domingue cédée à la France
La signature du traité de Ryswick qui met fin à la guerre de la ligue d'Augsbourg a eu des répercussions au-delà des frontières européennes. Par ce traité, l'Espagne acte le fait que la partie ouest de l'île de Saint-Domingue passe sous pavillon français. Ce territoire reste une colonie française jusqu'en 1804, date à laquelle l'île devient indépendante sous le nom d'Haïti.
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